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Décembre ce mois à 23 milliards

Malgré les 1,6 million de cartes en circulation, le consommateur mauricien affectionne l’usage de billets de banque
C’est la fête en ce mois de décembre, le boni de fin d’année aidant. Les files s’allongent devant les ATM. Le point sur cette période festive où l’argent, comme les boissons, coule à flot. Selon les chiffres de Statistics Mauritius, c’est un montant de quelque Rs 23 milliards qui est distribué aux employés des secteurs public et privé, retraités, veuves, orphelins et autres récipiendaires d’aide financière de l’Etat. Ce paiement a lieu en décembre, incluant le boni de fin d’année, communément appelé 13e mois. « C’est un montant conséquent », affirme d’emblée l’économiste Eric Ng. « La majorité des Mauriciens touchent leurs bonis. Les dépenses augmentent pour les festivités. L’argent quitte les banques et entre dans le circuit monétaire. Du liquide. Ce n’est pas pour autant que les prix vont augmenter. Il y a beaucoup de compétition ». Le paiement du boni de fin d’année est une obligation légale à Maurice. C’est un douzième des revenus qu’a perçus un employé sur l’année, excluant des allocations de transport et de téléphone (si applicable). Le revenu additionnel est payable avant la Noël. A cela s’ajoutent les salaires mensuels. Un employé - à plein temps ou à mi-temps - toucherait le double, après impôts.

Rs 5,3 milliards

Cette dizaine de jours à dépenses accrues - manuels scolaires, incluant travaux à la maison, nouveaux meubles et accessoires - se reflète dans la masse monétaire. Selon les données compilées par la Banque centrale, en décembre 2014, la valeur des billets de banque en circulation a augmenté de Rs 5,3 milliards par rapport au mois précédent. Davantage de billets de Rs 500, de Rs 1 000 et de Rs 2 000 sont dans le circuit. Toujours pour cette période, les transactions aux distributeurs automatiques de billets sont passées à Rs 7,2 millions contre Rs 5,4 millions le mois précédent. La valeur de ces transactions a été de Rs 11,7 milliards alors qu’en novembre, elle a été de Rs 11,6 milliards. Certes, le nombre d’ATM et de terminaux points de vente a augmenté ces dix dernières années, en phase avec l’émission de cartes bancaires. Fin octobre, la Banque centrale a recensé 460 ATM en opération et 1,65 millions de cartes en circulation. N’empêche que Maurice demeure une économie où les acheteurs continuent d’utiliser les billets de banque. Hormis les centres commerciaux et supermarchés, les achats dans d’autres magasins et points de vente se font en liquide, ce qui explique cette hausse dans le nombre de billets en circulation pendant la période festive. « Il y a eu une amélioration au fil des années. Le paiement via le téléphone mobile a fait une perçée », commente Eric Ng. « Dans l’ensemble, ce n’est pas encore entré dans les mœurs à Maurice ». Reste la question de l’endettement. Car le particulier est plus enclin à effectuer un dépôt pour acquérir un produit et payer le reste par mensualités, frappées d’un taux d’intérêt de 12%. En temps normal, ce type d’achat est considéré hors budget. Passée l’euphorie des festivités, c’est le retour à la normale en janvier. Les billets ont repris le chemin des coffres bancaires. Et certains particuliers, plus cigales que fourmis, attendent avec impatience le prochain jour de paie. Rendez-vous : à partir du 27 janvier.
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