Dans un document intitulé Database on Climate Related Risks June 2023, le ministère de l’Environnement fait état d’une situation environnementale alarmante pour le pays à divers niveaux.
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Cyclones
On observe une tendance à la hausse du nombre de tempêtes atteignant le stade de cyclone tropical, caractérisé par des vents supérieurs à 165 km/h. De plus, les prévisions concernant l’intensification rapide des tempêtes tropicales se sont avérées justes. Au cours de la dernière décennie, on a constaté quasiment chaque saison au moins une intensification rapide ou explosive d’un cyclone. Avec l’augmentation du nombre de phénomènes atteignant une intensité égale ou supérieure à celle d’un cyclone tropical, les chances que l’île soit touchée par une telle tempête se sont accrues, même si cela peut ne pas être fréquent ou imminent. Le nombre moyen de cyclones d’une intensité supérieure à celle d’un cyclone tropical est passé de 3,9 par an pendant la période de 1981 à 1990 à 4,7 pour la période de 1991 à 2020. La probabilité qu’un cyclone tropical majeur se développe dans la région sud de l’océan Indien devrait augmenter de 18 % chaque décennie. D’autres projections indiquent une intensification des cyclones en un temps plus court.
Glissements de terrain
L’île Maurice est de plus en plus exposée aux risques géologiques tels que les glissements de terrain. Le pays connaît une augmentation du nombre de glissements de terrain. Le « Cyclone and other natural disasters scheme 2011/2012 » a identifié 37 sites vulnérables, dont sept (Palma, Curepipe, Rivière-des-Créoles, Batellage, Olivia, Kewal-Nagar et la montagne des Signaux) ont été classés comme zones à risque. Plusieurs autres zones, notamment Chitrakoot, Quatre-Sœurs, Vallée-Pitot, La Butte, Chamarel et la crête du Corps de Garde, ont été identifiées comme présentant un risque élevé d’éboulements, avec des incidents au cours des dernières années ayant entraîné la destruction de logements et d’infrastructures.
Période de sècheresse
Avec le changement climatique, on observe une augmentation de la fréquence des périodes de sécheresse. L’atmosphère réchauffée à l’échelle mondiale a sans aucun doute impacté le cycle hydrologique dans le sud-ouest de l’océan Indien. Selon les services météorologiques de Maurice, la pluviométrie annuelle moyenne sur l’île a diminué de 104 mm en 70 ans, soit entre 1951 et 2020. L’analyse décennale montre une diminution de 7,7 % de la pluviométrie pour 2011-2020 par rapport à 1951-1960. Cette diminution est surtout ressentie sur le plateau central, au nord et à l’ouest. Sur le plateau central, la pluviométrie est passée d’une moyenne maximale de 4000 mm pour 1951-1980 à 3800 mm pour 1991-2020. La région ouest, qui avait une pluviométrie moyenne de 800 à 1000 mm entre 1951 et 1980, a vu celle-ci descendre à 700-900 mm. Au Nord, on est passé de 1200-1400 mm à 1000-1200 mm.
Blanchiment des coraux
Dans son rapport, le ministère de l’Environnement souligne qu’une température de l’eau supérieure à 29 °C provoque le blanchissement des coraux. Des épisodes successifs de blanchissement des coraux autour de Maurice ont été enregistrés en 2004, 2007, 2009, 2011, 2013, 2016 et 2018-19. En 2018-19, environ 60 % des coraux ont été touchés. De plus, des blanchissements graves ayant entraîné une mortalité massive des coraux se sont produits en 2007 et 2009. Les coraux du lagon ont ainsi souffert de façon récurrente de ces épisodes de blanchissement en raison de l’augmentation de la température de la surface de la mer, ce qui a entraîné une diminution de leur fonction protectrice contre la force des hautes vagues et leur capacité de régénération du sable.
Biodiversité en danger
Maurice possède l’une des flores insulaires les plus menacées au monde et est très vulnérable à la perte de biodiversité. Dans l’ensemble, 89 % de la flore endémique mauricienne est désormais considérée comme menacée et 61 des espèces indigènes du pays sont déjà classées comme éteintes. Le nombre d’espèces animales menacées est passé de 60 en 2004 à 89 en 2013. Les principaux moteurs des menaces identifiées sont le défrichement des terres à des fins de développement (principalement sur des terrains privés), les espèces exotiques envahissantes, la modification de l’habitat pour l’élevage des cerfs, la pollution et les effets néfastes du changement climatique. Actuellement, seulement 2 % de l’île est couverte de forêts primaires.
Déchets toxiques
Aucun accident de déversement chimique en tant que tel n’a été enregistré à Maurice. Cependant, l’utilisation croissante de produits chimiques complexes dans divers secteurs entraîne la production de déchets dangereux qui rendent le pays vulnérable aux contaminations environnementales accidentelles et aux incendies.
Les batteries au plomb-acide dominent actuellement le marché et sont considérées comme des déchets dangereux. Les batteries des véhicules électriques, y compris les batteries lithium-ion, représentent un nouveau flux de déchets pour Maurice et à l’heure actuelle, il n’existe localement aucune réglementation pour la classification, la gestion et l’élimination des batteries des véhicules électriques.
Les effets observés du changement climatique sur la pluviométrie incluent :
- Un allongement de la saison sèche
- Un décalage dans le début des pluies estivales. Ce décalage est significatif car il exerce une pression considérable sur le secteur de l’eau pour répondre à la demande croissante des secteurs agricole, touristique, industriel et domestique.
- Une augmentation du nombre de jours consécutifs sans pluie, associée à une diminution du nombre de jours pluvieux.
Inondations
Les inondations soudaines pendant les mois d’été, de février à mars, ont considérablement augmenté. En 2002, on recensait 200 zones sujettes aux inondations, comparativement à 450 en 2019. De plus, des pluies torrentielles ont touché la partie sud-est de Maurice les 15 et 16 avril 2021, provoquant des inondations éclair et des glissements de terrain. Un certain nombre de maisons dans le village de Bambous-Virieux ont notamment été inondées. Un épisode de pluie torrentielle s’est reproduit en mars 2023, occasionnant cette fois de nombreux dégâts matériels dans presque toute l’île.
Montée de la température
La température annuelle moyenne s’est réchauffée d’environ 1,39 °C en 70 ans (1951-2020) sur l’ensemble des stations de l’île principale de Maurice, soit une augmentation moyenne de 0,19 °C par décennie. Les températures nocturnes se sont réchauffées plus rapidement que les températures diurnes (+ 1,47 °C et + 1,35 °C respectivement). Sur cette période, l’augmentation de la température annuelle à Maurice est supérieure à la moyenne mondiale (+ 1,1°C). Il en résulte, dans l’agriculture, que les épidémies et les maladies sont devenues une préoccupation majeure.
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