
L’attribution de contrats d’une valeur de Rs 30 milliards par la State Trading Corporation (STC) à la société Mercantile & Maritime Group (MMG) pour l’approvisionnement du pays en produits pétroliers a fait l’objet d’un échange marqué entre Rajiv Servansingh, ancien directeur général de la STC, et Ehsan Juman, député du Parti travailliste, sur le plateau de l’émission Au Cœur de l’Info, le vendredi 4 juillet.
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Rajiv Servansingh, arrêté par la FCC le 13 juin dernier, a pris la parole publiquement pour la première fois depuis le début de l’affaire. Il a tenu à apporter des explications sur les choix opérés par la STC sous sa direction, en affirmant que les décisions prises s’inscrivaient dans le respect des procédures internes. Il a notamment mis en avant l’argument du paiement en roupies, proposé par MMG, qui selon lui permettait de limiter l’exposition de l’État à la volatilité des marchés de change. Il a précisé que les négociations avaient été conduites dans un cadre formel, avec des objectifs définis en fonction du contexte économique du moment, et que les critères de sélection avaient été appliqués en tenant compte de la capacité opérationnelle des fournisseurs.
Face à ces explications, Ehsan Juman a contesté la méthode et dénoncé l’absence de transparence dans la sélection de MMG. Il a rappelé que plusieurs soumissionnaires avaient répondu à l’appel d’offres initial, lequel a été par la suite annulé. Il s’est interrogé sur les raisons précises de cette annulation et sur les conditions dans lesquelles MMG a été finalement retenue. Pour lui, cette attribution sans appel d’offres public constitue un manquement aux règles élémentaires de la commande publique. Le député a également soulevé des préoccupations concernant les liens éventuels entre Rajiv Servansingh et la directrice de MMG, Kareena Neisius, elle-même arrêtée dans le cadre de la même enquête.
Rajiv Servansingh a rejeté toute idée de collusion ou de relation personnelle pouvant avoir influencé la décision de la STC. Il a assuré coopérer pleinement avec la FCC et a indiqué que les éléments à sa disposition viendront éclairer les choix opérés. Il a également insisté sur le fait que certaines affirmations relayées dans l’espace public reposent sur des interprétations erronées ou incomplètes. Il a défendu l’approche suivie, en expliquant que MMG était à l’époque le seul opérateur en mesure de garantir un approvisionnement régulier dans les conditions définies par la STC.
Pour sa part, Ehsan Juman a maintenu que cette affaire dépasse le cadre technique. Il a déclaré que le Parlement a été tenu à l’écart de ces décisions et que l’ensemble du processus donne lieu à des interrogations sur le fonctionnement des instances publiques. Il a affirmé que la logique suivie par la STC dans cette affaire pourrait s’apparenter à un contournement des règles de gouvernance et à une remise en cause des principes de redevabilité.
L’échange entre les deux hommes a mis en évidence des divergences profondes sur la gestion des marchés publics et sur le rôle des institutions de contrôle. Rajiv Servansingh a défendu une approche qu’il qualifie de pragmatique dans un contexte d’urgence, tandis qu’Ehsan Juman a remis en question la légitimité du processus, en soulignant l’absence de transparence et de consultation. L’enquête de la FCC se poursuit, notamment à travers l’analyse de documents saisis et l’examen des communications échangées pendant la période concernée.

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