Une bousculade devant un stade de Yaoundé a fait au moins huit morts et des dizaines de blessés" avant un match de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de football qui opposait lundi soir le Cameroun aux Comores, selon la télévision d'Etat.
"Une bousculade à l'entrée du stade d'Olembé" a fait une "demi-douzaine de morts et des dizaines de blessés", a annoncé la CRTV, la télévision d'Etat camerounaise, précisant que les autorités et la Confédération africaine de football (CAF) "suivent la situation des blessés dans les hôpitaux de la ville".
La CAF, qui organise la compétition phare du continent, a de son côté dépêché son secrétaire général "au chevet des victimes admises dans les hôpitaux de Yaoundé", selon un communiqué.
"La CAF enquête actuellement sur la situation afin d'obtenir plus de détails sur ces incidents", a poursuivi la Confédération.
Quelques minutes après le coup de sifflet final de la rencontre, il n'y avait plus de trace de la bousculade aux abords du stade, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il y a eu des bousculades comme on en enregistre partout ailleurs à l'occasion de grands mouvements de foule. Nous attendons des informations fiables sur les victimes", a déclaré à l'AFP Abel Mbengué, porte-parole du Comité d'organisation de la CAN (CoCan), déplorant un "incident dramatique".
Sur la pelouse, alors que l'information ne circulait pas encore, le Cameroun a fini par se qualifier (2-1) face aux Comores pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations, au cours desquelles il affrontera la Gambie.
Jauge de 80%
Le stade d'Olembé, d'une capacité de 60.000 places, a été spécialement construit pour la CAN. Pour éviter la propagation du coronavirus, une jauge de remplissage des stades à 60% avait été instaurée, montée à 80% quand jouent les Lions indomptables, les joueurs du Cameroun.
Avant cet accident, des tragédies similaires ont endeuillé le monde du football en Afrique ces dernières années.
Ainsi, le 15 juillet 2017, huit personnes avaient été tuées et des centaines blessées dans un mouvement de foule au stade Demba Diop de Dakar, après des échauffourées entre supporteurs lors de la finale de la Coupe de la Ligue.
Le 11 avril 2001, 43 personnes étaient mortes quand des milliers de supporteurs sans billet avaient forcé l'entrée du stade Ellis Park, déjà plein à craquer, à Johannesburg en Afrique du Sud.
La même année, le 10 mai 2001, 126 personnes avaient péri à Accra au Ghana pendant des affrontements entre supporteurs. La police avait tiré des gaz lacrymogènes et les spectateurs, voulant s'enfuir, avaient trouvé les portes du stade fermées.
Le bilan le plus dramatique pour ce type de tragédie dans le monde avait été enregistré au stade Nacional de Lima en mai 1964, lorsqu'un but refusé lors du match qualificatif pour les jeux Olympiques opposant le Pérou à l'Argentine, avait provoqué une bagarre générale et un mouvement de foule dans les tribunes, faisant 320 morts et un millier de blessés.
Il s'agit par ailleurs du deuxième accident grave au Cameroun en moins d'une semaine. Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie d'origine accidentelle provoqué par des feux d'artifice avait tué au moins 16 personnes dans une discothèque d'un quartier huppé de Yaoundé.
AFP
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