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[Blog] SSR, un grand humaniste

Alain Laridon et SSR à la résidence de ce dernier, 87, rue Desforges, Port-Louis.

Sir Seewoosagur Ramgoolam était un homme d’exception. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cette personnalité, tant il a marqué l’histoire de son pays et du monde. Il était un africaniste, un grand penseur et un humaniste accompli.

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On fête le 125e anniversaire de sa naissance ce jeudi. Né le 18 septembre 1900 dans la maison de son grand-père à Belle-Rive et connu sous le nom de Kewal, celui qui deviendra par la suite « Le Père de la Nation » s’est donné corps et âme pour libérer son pays du joug colonial et lui faire accéder à l’indépendance. Un moment fondateur qui marquera le point de départ de la marche de Maurice vers son destin.

Épris d’une grande vision pour son pays, il a su faire face aux difficultés pré et post-indépendance afin de construire une économie qui, jusque-là, reposait uniquement sur la culture de la canne à sucre. De grands économistes prédisaient alors le pire pour Maurice, d’autant plus que l’île se trouvait à l’écart des grandes économies mondiales. Mais l’on disait de feu Sir Seewoosagur Ramgoolam qu’il était rusé. Et c’est justement cette qualité qui l’amena à composer avec les grandes démocraties telles que la France, l’Angleterre, l’Inde et la Chine pour assurer le développement du pays.

D’ailleurs, il fut parmi les rares dirigeants à avoir soutenu la politique d’« une seule Chine ». Maurice récolte aujourd’hui les fruits de cette vision, avec les investissements croissants de Pékin dans son économie.

SSR, père de l’État-providence mauricien

Seewoosagur Ramgoolam avait jugé nécessaire de faire entendre la voix de Maurice dans le grand concert des nations. C’est ainsi que le pays trouva sa place dans de grands forums tels que l’ONU, le Commonwealth, la Francophonie, le Mouvement des non-alignés, mais aussi sur le plan africain avec l’OCAM, puis l’Union africaine, sans oublier la SADC et le COMESA.

Il n’a pas pensé uniquement à l’économie. Médecin de profession, il faisait sienne la conviction qu’un pays en progrès doit avoir une population solidaire. C’est ainsi qu’il introduisit le concept de l’État-providence, une politique destinée à soutenir les couches les plus vulnérables. Cette même philosophie le conduisit à comprendre que le progrès d’un pays passe par la compétence de ses citoyens, d’où la mise en place du système d’éducation gratuite. Aujourd’hui, ce système s’est enrichi avec la gratuité du transport pour les étudiants. Et l’île Maurice lui sera toujours reconnaissante.

par Alain Laridon

 

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