Bhim Sunnassee : «L’effet de la baisse de l’essence sur le pouvoir d’achat reste très limité»

Le prix de l’essence a baissé de Rs 2,75 tandis que celui du diesel reste inchangé. Quelle est votre première reaction ?
C’est une bonne chose que le prix ait baissé. C’est un geste, même si ce n’est pas suffisant. Cela fait plus d’un an que les prix des produits pétroliers sont en baisse. Le gouvernement en a beaucoup bénéficié, vu les prix auxquels il achetait auparavant et ceux d’aujourd’hui. On s’attendait à une baisse d’au moins Rs 5 sur l’essence.

Par ailleurs, selon l’accord entre les gérants de stations-service et le gouvernement, il faut ajuster les marges chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommation, soit le coût de la vie. Mais cette année, malgré l’augmentation de nos coûts d’opération, les gérants n’ont toujours pas été compensés. Nous avons envoyé une lettre au ministre du Commerce et comptons la renvoyer. Nous ne demandons ni plus ni moins qu’on respecte l’accord signé entre les gérants et le gouvernement.

Certains estiment que cette baisse est marginale au vu du recul des cours internationaux. Vos commentaires ?
C’est une baisse très marginale, surtout comparée à la chute des prix des produits pétroliers sur le plan international.

Pensez-vous que cette baisse aura un impact réel sur le pouvoir d’achat des consommateurs ?
Bien peu, franchement. Une baisse de Rs 2,75, ce n’est pas ça qui va soulager les ménages ni provoquer une économie substantielle. On est encore très loin des promesses de réduction de Rs 20 par litre. Donc, l’effet sur le pouvoir d’achat reste très limité.

Plusieurs voix s’élèvent pour revoir le mécanisme de fixation des prix du Petroleum Pricing Committee. Partagez-vous cet avis et que recommandez-vous ?
Oui, je partage totalement cet avis. Le gouvernement avait promis des changements dans la structure du Petroleum Pricing Committee, mais on les attend toujours. À ce jour, il n’y a pas de directeur à la STC. N’y a-t-il pas de Mauricien pour assumer cette fonction ? C’est incompréhensible. Il faut lancer un appel à candidatures, nommer quelqu’un et revoir tout le fonctionnement du PPC. Il est temps de reprendre le processus à zéro en prenant en compte tous les facteurs.