La magie s’est produite. Le petit bonhomme barbu, tout de rouge vêtu, n’a pas oublié les enfants de l’oubli. Il leur a apporté du baume au cœur à travers des bénévoles qui chouchoutent des petits par amour, par conviction, par passion...
Marousia Bouvery et Alain Moonien, du groupe Abaim, ont innové encore une fois. Pas de jeux électroniques, pas de fla fla. Ils ont botté en touche. Le but : ramener des enfants vers les jeux d’antan.
Qui dit « vie lepok », dit toupie et corde pour la tournoyer, billes de toutes les couleurs « pu met dan trou » ou pour jouer au « triangle », boule d’élastiques pour faire du yoyo avec la cheville, pour les filles de la craie pour tracer une marelle, une boule « kaskot » pour jouer « ala li la », du papier de mousseline pour confectionner un « servolan ». Bref, un kit de petits jeux qui faisaient la joie de nos aînés.
« Les enfants d’aujourd’hui sont trop scotchés à leur ordi. Ils vivent dans un monde virtuel qui cause l’obésité. Ils deviennent asociaux, ne fonctionnent qu’à travers les SMS, le chat... Abaim a décidé de les renouer avec des jeux non virtuels auxquels les enfants de l’époque sans internet prenaient plaisir à jouer. Des jouets qui ne paient pas de mine, mais qui ont façonné la vie de ces derniers et Abaim veut passer le relais à nos jeunes au nom de la tradition culturelle », nous dit Marousia.
C’est ainsi que dans les petites « Boîtes mo zoué lontan » se nichent ces trésors « Made in Moris ».
Du côté d’Albion, Terre de Paix n’a pas oublié les petits bouts de chou qui ont atterri à ce centre par défaut. Ils sont au cœur des actions des neuf Youth Leaders et du coordinateur Bryan Ladouceur.
« À chaque fête de Noël, on encourage les résidents de Terre de Paix, qui sont âgés entre 6 et 17 ans, à dîner en groupe, sans trop de tam tam, et surtout à se connecter avec leurs familles biologiques à travers Zoom. Sinon, si les enfants vivent chez des familles d’accueil, nous les encourageons à passer un moment avec leurs proches, toujours à travers le Net », dit Bryan Ladouceur.
Un élu, un cœur
Certains élus ont un petit truc en plus. Direction cette fois à la Résidence Corps-de-Garde, rue Ravinal, Rose-Hill. Ici, la promiscuité est la norme.
Le petit chapiteau dressé peine à contenir la flopée de gosses. Mimis à croquer, vêtus de « linz lakaz », savattes ‘Dodo’ aux pieds, ils attendaient un Papa Noël d’un jour nommé Deven Nagalingum. Aidé de quelques amis, dont Patrick, Nicolas, Palanee, le député du no 19 jouait « home ».
La petite Elynka, 9 ans, qui est en Grade 4 à l’école Notre-Dame de Lourdes, est impatiente. Elle a ciré ses sandalettes pour le « vieux » qui devait passer à minuit. Elle sait que « Misie Naga » va venir avant. « Je vais recevoir un cadeau de Monsieur Deven et je suis contente. Maintenant, j’attends le Père Noel pour ma trottinette électrique », nous dit cette fillette sous les yeux de sa maman Floriane.
Juste après, c’est l’appel des prénoms. Personne n’a été oublié, même pas les nourrissons. Et c’était la joie : cadeaux et gâteaux à gogo.
« J’ai choisi ce quartier, parce qu’ici, on voit dans les yeux des enfants la joie de recevoir un petit cadeau, alors qu’ailleurs à Maurice, on gaspille. Cela me rappelle mon enfance. C’est un geste du cœur », nous dit le député MMM.
Et la Mamie Noël « siouple » !
Oh, Oh, Oh ! C’est le cri du Père Noël. À la Résidence Barkly Tôle, à Beau-Bassin, vendredi, c’est cette fois une Mamie Noël qui a arrêté sa luge pour atterrir chez Ézéchiel.
La joie que l’on lit dans les regards, cela donne envie que ce soit Noël à chaque réveil. Rajeenee Caroopen, conseillère aux villes-soeurs venue avec Sadiah Khoodaruth, sent l’importance de l’humanisme. Elle a fait sienne la chanson de Florent Pagny : « Donner sans rien attendre en retour ».
Pour cette conseillère municipale du MSM, c’est le nec plus ultra à Noël : « J’ai toujours apporté mon soutien aux gens dans le besoin. Fêter Noël sans voir ceux qui tendent la main, ce n’est pas Noël pour moi. »
Pour ces bénévoles « coaltar of all colors », ces petits anges ne tendent pas la main. C’est à nous adultes de décoder le SOS dans leurs yeux.
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