À un moment où le port de Port-Louis se trouve au cœur des enjeux économiques et logistiques du pays, la Cargo Handling Corporation Ltd entame une nouvelle phase de transformation. Son directeur général partage sa vision, ses priorités et les défis à relever.
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Vous avez pris les rênes de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) en décembre 2024, à un moment décisif pour le port. Quelle est votre vision pour l’entreprise dans les années à venir ?
Ma vision est de positionner la CHCL comme un acteur moderne, performant et résolument tourné vers l’avenir. Nous devons devenir un véritable moteur de compétitivité pour le port de Port-Louis et un opérateur logistique de référence dans la région. Cette transformation passera par une plus grande efficacité, une numérisation renforcée et une valorisation du savoir-faire de nos équipes.
Le port de Port-Louis fait face à une concurrence régionale croissante. Quelles seront vos priorités pour renforcer sa compétitivité ?
Nos priorités sont claires : accroître la productivité, améliorer la fiabilité des services et renforcer la coopération régionale. Le port doit devenir un hub fluide, efficace et attractif. Nous modernisons nos équipements, revoyons la planification des opérations et visons un fonctionnement en continu pour maximiser la capacité du terminal.
Faire de la CHCL un modèle de performance publique»
Le secteur de la logistique évolue rapidement avec la numérisation. Comment comptez-vous moderniser les opérations de la CHCL pour répondre à ces nouveaux défis ?
Nous avons engagé un vaste programme de transformation numérique pour amener nos opérations au meilleur niveau international. La CHCL utilise déjà le Terminal Operating System (TOS) Navis N4, un outil de pointe qui permet la gestion intégrée des opérations portuaires. Notre priorité est désormais d’en exploiter pleinement les capacités, afin d’assurer un suivi en temps réel des conteneurs, une meilleure coordination entre les acteurs du port et une fluidité accrue des échanges d’informations.
Nous investissons également dans l’intelligence artificielle et l’automatisation pour anticiper les besoins opérationnels et accroître la productivité. La récente acquisition de tablettes pour nos équipes sur le terrain va accélérer cette transition vers des opérations entièrement connectées et en temps réel.
La question environnementale s’impose désormais à tous les niveaux. Comment la CHCL peut-elle s’inscrire dans une démarche plus durable et plus verte ?
En collaboration avec la Mauritius Port Authority (MPA), nous avons engagé la CHCL sur une trajectoire durable à travers des opérations portuaires plus vertes. Cela inclut le remplacement progressif des engins par des modèles plus propres, l’intégration d’énergies renouvelables et la mise en œuvre d’une politique de « Green Port Operations ». Réduire notre empreinte carbone tout en maintenant la performance, c’est le cap que nous nous fixons.
Sur le plan financier, quelle est la situation actuelle de la CHCL et quelles mesures envisagez-vous pour assurer sa stabilité et sa transparence ?
Contrairement à ce qui a été avancé récemment dans un article de presse, la CHCL est l’une des rares sociétés d’État à être totalement à jour dans le remboursement de ses dettes. Nous disposons d’une base financière solide, que nous gérons avec rigueur et transparence. La discipline budgétaire et la gestion responsable resteront nos priorités. Nous voulons démontrer qu’une entreprise publique peut être performante, bien gérée et durable.
La CHCL est l’une des rares sociétés d’État à être totalement à jour dans le remboursement de ses dettes»
Les syndicats ont récemment formulé plusieurs revendications sur les conditions de travail. Quelle sera votre approche du dialogue social ?
Le dialogue social est essentiel à nos yeux. Je peux affirmer que les relations entre la direction et les employés sont globalement très bonnes. Bien sûr, il existe quelques anciens employés qui tentent de manipuler certaines catégories de travailleurs, mais la grande majorité de notre personnel a compris les enjeux et collabore sincèrement. Nous avançons dans un esprit d’écoute, de transparence et de respect mutuel. Cette cohésion interne est un facteur clé de stabilité et de performance.
Le personnel est souvent décrit comme la force vive de la CHCL. Comment comptez-vous valoriser, former et fidéliser vos équipes ?
Le capital humain est notre plus grand atout. Nous investissons dans la formation continue, la montée en compétences et la reconnaissance du mérite. Notre objectif est de bâtir une culture d’entreprise forte, motivante et tournée vers la performance collective. Nous avons déjà lancé les travaux d’aménagement de notre centre de formation, en attendant la livraison du simulateur offert par le gouvernement indien. Cet outil contribuera à renforcer les compétences techniques et la sécurité de nos opérations.
Le port est parfois critiqué pour ses lenteurs opérationnelles. Quelles innovations ou réformes souhaitez-vous introduire pour améliorer la productivité et réduire les délais ?
Nous avons engagé une refonte complète de nos processus opérationnels pour éliminer les goulots d’étranglement. La modernisation des équipements, l’utilisation optimale des ressources humaines et la numérisation permettront de réduire les délais et d’améliorer la fluidité du trafic portuaire.
Enfin, comment souhaitez-vous positionner la CHCL comme un modèle de performance et de bonne gouvernance dans le secteur parapublic ?
Notre ambition est de faire de la CHCL un modèle de performance, de transparence et de bonne gouvernance. Nous voulons prouver qu’une société d’État peut être exemplaire, responsable et orientée résultats. La rigueur, l’intégrité et le sens du service guideront chacune de nos actions. Nous voulons que la CHCL soit reconnue non seulement pour son efficacité, mais aussi pour sa contribution au développement durable du pays.
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