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Au cœur de l’Info - Reeaz Chuttoo : «L’importation de la main-d’œuvre empire la situation»

Maurice ne sera pas épargné face à la récession mondiale qui se profile à l’horizon. Quel impact pour le marché du travail et le monde des affaires ? La question a été débattue dans l’émission Au Cœur de l’Info animée par Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya, le mercredi  21 septembre.

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L’invité sur le plateau, Reeaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), estime qu’il faut savoir faire la différence entre la productivité et la production. « Augmenter la productivité ne veut pas dire augmenter la production pour  éviter une explosion économique et sociale », dit-il. D’ajouter qu’on ne peut assurer la productivité à travers « l’exploitation de l’être humain ». Pour lui, il faut l’apport de la technologie pour augmenter la productivité. 

En outre, il est d’avis qu’avec l’importation de la main-d’œuvre étrangère, « la situation à Maurice empire ». Si des bonnes décisions ne sont pas prises, dit le syndicaliste, Maurice se retrouvera dans « une situation catastrophique ». « Il est grand temps de fournir aux Mauriciens les formations nécessaires pour travailler dans les secteurs dans lesquels il y a une pénurie. D’autre part, il faut encourager les femmes et faciliter leur intégration dans le monde du travail », avance Reeaz Chuttoo. 

Le syndicaliste n’est pas d’accord avec le fait que les Mauriciens ne veulent pas travailler dans certains secteurs. « Ce sont les conditions de travail et les salaires proposés qui n’attirent pas.

Par exemple, depuis 38 ans, le salaire de base dans le textile n’a pas été revu », indique-t-il. Du coup, dit Reeaz Chuttoo, « il y a seulement 10 000 Mauriciens qui travaillent dans le textile ». 
Concernant l’hôtellerie, il avance que les jeunes préfèrent les opportunités que proposent les bateaux de croisière. Pour lui, il faut « favoriser l’économie circulaire et créer de nouveaux emplois ». Par exemple, à travers la valorisation des déchets et la production des énergies renouvelables. 

Arif Currimjee, président de la Mauritius Export Association (MEXA), soutient que ce sera moins cher et plus rapide de recruter les Mauriciens. Cependant, dit-il, les Mauriciens ne veulent pas faire certains métiers dans l’industrie textile. Pour lui, la productivité doit apporter une meilleure valeur ajoutée. « Il faut faire les choses avec efficience », le président de la MEXA, qui ajoute que « la situation économique en Europe s’est détériorée depuis deux mois ». Si les prévisions pour 2022 sont bonnes, les perspectives pour 2023 toutefois sont très ‘challenging’, en particulier pour le textile, soutient-il. 

Shakti Ramtohul, expert-comptable et consultant en business, affirme que le rapport de la Banque mondiale, projetant un taux de croissance de 2,9 %, est « très inquiétant ». En ce qui concerne Maurice, il est d’avis qu’avec un taux d’inflation élevé, il faut se concentrer sur les plus vulnérables. « Dans l’immédiat, il faut revoir des politiques pour les plus vulnérables et une façon de le faire est à travers un exercice de ciblage », avance-t-il. 

D’autre part, le consultant estime que face aux coûts de production qui augmentent, les entreprises locales doivent exploiter les accords que nous avons avec d’autres pays, comme l’Inde, pour  augmenter les exportations. 

Vite Dit 

Claude Canabady, de la Consumers’ Eye Association : «Les riches n’ont pas besoin  de subvention»

Claude Canabady affirme que, face à la baisse du pouvoir d’achat et la hausse de l’inflation, il faut que le gouvernement revoie ses dépenses. « Par exemple, l’extension du projet de Metro Express et les voyages des ministres à l’étranger ne sont pas des priorités pour le moment », dit-il. Par ailleurs, il estime qu’il faut offrir des vouchers à ceux au bas de l’échelle. « Les subventions sont offertes à tout le monde, alors que les riches n’en ont pas besoin », est-il d’avis. 

Manisha Dookhony, économiste : «Notre économie est trop axée sur le marché européen»

Manisha Dookhony est d’avis que notre économie est trop axée sur le marché européen et, depuis la guerre en Ukraine, ce marché est en déclin. « On peut avoir des commandes d’Europe aujourd’hui, mais il y a un manque de visibilité de ce marché pour l’avenir », dit-elle. Si les commandes baissent, poursuit l’économiste, « il est fort probable que les entreprises mauriciennes réduisent le nombre d’employés ».

 

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