
- L’avocat porte plainte contre l’ACP Rajaram
L’avocat Akil Bissessur a déposé une plainte, le vendredi 4 juillet, au Central Criminal Investigation Department (CCID), réclamant une enquête approfondie sur l’affaire « Moustass Leaks ». Il a remis des bandes audio et affirme reconnaître certaines voix dans ces enregistrements. Il demande aux Casernes centrales d’enquêter sur le contenu des conversations impliquant plusieurs protagonistes.
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Dans sa déposition, Me Bissessur cible notamment l’Assistant-Commissaire de Police (ACP) Krishna Kumar Rajaram pour des faits de « perverting the course of justice ». Il évoque une conversation durant laquelle l’on entend une voix attribuée à l’avouée Shamila Sonah-Ori, et une autre qui serait celle de l’ex-Deputy Commissioner of Police (DCP) Heman Jangi. Ces échanges laissent entendre une pression exercée par l'avouée sur Heman Jangi.
L’avocat rappelle que cette dernière, qui représentait le Premier ministre et le Commissaire de police de l’époque, obtenait des informations confidentielles auprès de Krishna Kumar Rajaram et Heman Jangi concernant des dépositions de responsables de Mauritius Telecom. Selon lui, Shamila Sonah-Ori n’avait aucune raison d’intervenir dans cette enquête, mais elle aurait donné des directives à Heman Jangi sur les procédures à suivre, ce qui constitue, selon Me Bissessur, une « conspiracy to pervert the course of justice ».
Il déplore que l’ACP Rajaram ait communiqué des informations sensibles. Il demande au Commissaire de police, Ravine Sooroojebally de mettre de côté ses liens familiaux avec Krishna Kumar Rajaram et de statuer sur son maintien en poste. « C’est son beau-frère, mais il ne doit bénéficier d’aucune protection occulte. On ne peut pas faire de favoritisme », a-t-il déclaré.
Les bandes produites suggèrent aussi qu’une conversation, enregistrée par « Missier Moustass », met en scène des voix attribuées à Heman Jangi, alors chef du Central Criminal Investigation Department (CCID), et à Shamila Sonah-Ori. Selon ces extraits, ils discuteraient de la conduite de l’enquête Mauritius Telecom, notamment de changements à la version donnée par un cadre supérieur de l’entreprise.
Dans sa déposition à la police, l’avocat poursuit qu’un haut gradé évoque, dans une bande-son, qu’au cours d’une réunion en présence de Sherry Singh, « Missier Moustass » aurait indiqué que l’intervention à Baie-du-Jacotet visait une « data capture ». Dans cet extrait, une voix attribuée à l'avouée exprime que Girish Guddoy « n’aurait pas dû mentionner dans sa déposition que l’Indien a répondu par l’affirmative ». La même voix ajoute, dans cet échange avec une voix attribuée à Heman Jangi : « Sa mo la li pa bon (…) parski sa ve dir ‘sizing up’, but for what purpose. Sa ve dir ki assessment pe fer pou fer lezot travay, me li osi kapav voulwar dir ‘sniffing’. »

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