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Arvin Boolell sur la proposition du MMM cette semaine : « Pour le bien-être du pays, nous devons être unis »

La réunification des différentes forces de l’opposition ? Le chef de file de l’opposition au Parlement, Arvin Boolell, n’est pas contre. Mais cela doit se faire selon certains paramètres et dans un esprit d’ouverture.

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D’abord, comment se porte le Parti travailliste (PTr) depuis sa sortie de la plateforme de l’Espoir ?

Le Parti travailliste (PTr) se porte très bien. Comme nous l’avons toujours dit, c’est important de fédérer sur des thèmes transversaux. C’est ce qui a notamment été fait au Parlement. Bien entendu, le PTr garde son identité. Il ne faut tout de même pas oublier que les partis de l’opposition représentent 55 % du suffrage universel aux dernières élections, contrairement au gouvernement et ses transfuges, qui ne représentent que 33 % de l’électorat. 

Je pense qu’il y a actuellement une bonne symbiose au Parlement et en dehors, c’est très palpable au niveau des circonscriptions. Nous avons, avant-hier, eu une réunion à Quatre-Bornes avec des amis des régions urbaines. Nous sommes en train de travailler d’arrache-pied, sans tambour ni trompette, et notre présence est également très tangible dans les régions rurales. 

Par contre, au niveau du gouvernement, je peux vous dire qu’il y a beaucoup d’inquiétudes. L’incident survenu avec un conseiller du district de Rose-Belle illustre bien cela. Lorsque nos adversaires se sentent acculés, ils se servent du pouvoir exécutif pour entraver la démocratie. 

Et comment cela se passe-t-il avec les autres membres de l’Entente de l’Espoir qui insistent pour une réunification de l’opposition ?

Cela va sans dire que nous avons des relations très correctes. Nous n’avons aucune difficulté à conjuguer nos efforts sur des thèmes transversaux. Nous avons des relations civilisées au Parlement. Lorsque le besoin se fait sentir, nous n’avons aucune difficulté à travailler de concert avec les membres de la plateforme de l’Espoir. Je dois aussi dire que ce n’est pas qu’avec ces derniers que le PTr conjugue ses efforts, mais également avec d’autres partis impliqués dans le social. 

Nous collaborons aussi avec les membres de la plateforme des Avengers, aussi bien qu’avec notre ami Bruneau Laurette. Nous sommes une force de l’opposition et avons notre mot à dire dans le fonctionnement de la démocratie. Nous n’hésitons pas à dire haut et fort que l’exécutif ne doit pas avoir de mainmise sur le fonctionnement de nos institutions. Nous ne sommes, par exemple, pas d’accord avec les nominations survenues au niveau de l’Electoral Boundary Commission. Nous sommes aussi très au courant de la situation chez Air Mauritius et cela va à l’encontre d’une île Maurice qui était citée en exemple, quelques années de cela.

Le PTr est-il sensible aux appels du pied des membres de la plateforme de l’Espoir ?

Nous y sommes très sensibles et nous sommes là pour conjuguer nos efforts, tout en s’assurant que chaque parti garde son identité. Je ne sais pas si ces appels sont des cris du cœur, mais nous sommes là pour prôner la convergence. Cependant, tout doit se faire dans le dialogue, sans pour autant oublier que c’est essentiel de continuer d’acculer le gouvernement et de dénoncer la gestion du pays. Il y en a marre de la gestion politique, économique, et environnementale. Nous entendons toujours des cris du cœur de ceux qui sont victimes de la politique du gouvernement. Il y a tout récemment eu celui des planteurs de canne à sucre. 

Mercredi, Ajay Gunness, Deputy leader du Mouvement militant mauricien (MMM), a affirmé que les membres de la plateforme de l’Espoir n’ont aucun problème pour que le PTr soit la locomotive d’une éventuelle alliance. Comment réagissez-vous à ce propos ?

Le pays reconnaît que le PTr est une locomotive, car nous bénéficions d’un soutien considérable. Cela, étant donné que nous sommes un parti national qui n’appartient pas à une famille. We have to be faithful à nos idéaux. Nous sommes différents de ceux qui se trouvent au gouvernement. Pour revenir aux propos d’Ajay Gunness, je dois dire que cela n’a rien d’étonnant. Nous nous rencontrons souvent au gymnase. Je connais ses sentiments et je dois aussi dire que nos alliés ont toujours été à nos côtés. 

Le PTr est certes une locomotive, mais il faut aussi vivre avec ce que j’appelle le concept de constructive destruction. Il faut travailler dans un souci de vouloir réinventer. Je dois dire que les propos d’Ajay Gunness me font plaisir. Je parle aussi régulièrement avec Xavier-Luc Duval. Le PTr is here today, here to stay and forever. Il faut se rappeler les contributions de ce parti sur le plan économique, social et culturel pour réconcilier nos différences. Notre contribution est reconnue sur le plan régional et international. C’est d’ailleurs pour cela que nous sommes membre du socialisme international. 

Ajay Gunness a déclaré que la question de primeministership ne se pose pas pour le moment. Alors que c’est autour de cette question que le PTr s’est retiré de la plateforme de l’Espoir. N’est-ce pas là une volte-face de sa part ?

Écoutez, je suis persuadé que les propositions de nos amis sont sincères. Mais pour que les choses se concrétisent, il faut que cela se fasse au niveau des instances. Nous n’avons aucun problème sur les principes, mais il faut avoir de la clarté, de la certitude et de la prévisibilité. 

Avec la tenue prochaine des élections municipales, le PTr compte-t-il se présenter seul ?

Il y a deux scénarios possibles et nous sommes en train de travailler sur les deux. Pour le moment, nous sommes en train de nous focaliser sur l’option d’aller seul. Y aura-t-il un pacte électoral ? Time will tell. À notre niveau, nous sommes en train de travailler d’arrache-pied dans le respect des gestes sanitaires. Concernant Quatre-Bornes, je dois dire que je suis très satisfait. Le président de notre parti, Patrick Assirvaden, a affirmé que le Premier ministre doit agir avec responsabilité. Pravind Jugnauth doit, en effet, démontrer son sérieux. Il faut qu’il vienne nous dire, une bonne fois pour toutes, quand les élections municipales auront lieu. 

Êtes-vous d’avis que les élections municipales seront un test au cours duquel l’opposition n’aura pas droit à l’erreur ?

On fait notre travail avec optimisme, mais un optimisme raisonnable. There is always room for improvement. Cela dit, nous avons besoin d’élections propres. Je dis cela en tenant en ligne de compte la dimension du money politics. Nous savons très bien que le gouvernement se servira de tous les moyens possibles. Nous connaissons l’affairisme du Mouvement socialiste militant (MSM) et le public en a marre. Je rencontre quotidiennement des gens, que ce soit à la foire ou ailleurs, et il y a un vrai sentiment de dégoût sur la manière dont le pays est en train d’être géré. 

Vous avez aussi utilisé le même discours avant les élections générales de 2019 et cela n’a pas empêché le MSM de remporter les élections…
Oui, mais dans des conditions douteuses. Tout ce qui est légal n’est pas nécessairement légitime. C’est pour cela qu’il y a eu tant de pétitions électorales en cour. Les choses seraient allées plus vite, si on avait une cour constitutionnelle. Ce qui me pousse à dire qu’après toutes ces années d’indépendance, il est temps d’avoir une nouvelle Constitution. Nous sommes d’ailleurs déjà en train de travailler dans cette direction, grâce à une équipe dirigée par Milan Meetarbhan. 

Que répond le PTr aux appels de Rama Valayden, qui insiste pour un front commun contre le gouvernement ?

Je suis content que tout le monde fasse appel au PTr. Je le dis avec beaucoup d’humilité. We are the powerhouse et nous sommes à l’écoute. Mais je le répète, tout doit se faire à travers les instances avec ouverture d’esprit et dans le dialogue. Je suis aussi conscient du fait que nous n’aurons jamais de consensus absolu. 

Êtes-vous disposé à jeter tout votre poids au sein des instances du PTr pour que cette réunification se concrétise ?

J’ai toujours proposé de fédérer les idées. Je dis toujours que, si la bonne volonté prime et pour le bien-être du pays, nous devons être unis. Mais pour que cela se fasse, il faut mettre en place toute une policy pour le pays. 

 

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