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Après deux semaines en cellule policière : Dominique Seedeeal, désormais libre, revient sur son expérience

Dominique Seedeeal à sa sortie du tribunal de Port-Louis.
  • « Je n’ai jamais autant prié de ma vie » 

Il a passé deux semaines en détention. Les deux plus longues semaines de sa vie, dit Dominique Seedeeal, aussi connu comme Darren L’activiste. Il confie s’être remis en question et assumer pleinement ce qu’il a fait. 

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Quatorze. C’est le nombre de jours qu’a passés Dominique Seedeeal, plus connu comme Darren L’activiste, en cellule policière. Une expérience qui a marqué ce père de famille de 33 ans. Il a retrouvé la liberté le vendredi 2 septembre.

Son interpellation devant les Casernes centrales remonte au 20 août dernier. La veille, son ami et avocat, Akil Bissessur et sa compagne, Doomila Moheeputh, avaient été arrêtés à Quatre-Bornes par la Special Striking Team sous le commandement de l’ASP Ashik Jagai. 

« Akil se enn bon avoka. Zame linn pran enn roupi ar mwa. Li bien humble, kalm à ma connaissance. Kan telefon li, zame li refize. » Comme de nombreux internautes, il a vu la vidéo de l’arrestation de l’avocat sur les réseaux sociaux. « J’ai pensé à sa mère, à sa compagne et à sa famille qui vivaient un traumatisme. Sagrin dan leker », explique-t-il. 

Le lendemain, l’activiste se rend à Port-Louis et commence un live devant les Casernes centrales. « Monn azir lor lemosion. Si mo ti pou atann de trwa zour, kapav mo pa ti pou fer sa. San reflesi, monn al fer live. »

Dans sa vidéo, il accuse l’ASP Jagai d’avoir « piégé » son avocat. Les conséquences ne se font pas attendre. Dominique Seedeeal est arrêté dès qu’il quitte sa voiture. « J’ai continué à tourner en direct à l’intérieur des Casernes centrales et les policiers m’ont interpellé. Ils ont été gentils envers moi et je n’ai pas été brutalisé », affirme-t-il. 

J’assume pleinement ce que j’ai fait. J’ai eu les encouragements de beaucoup de policiers que je remercie d’ailleurs. Je leur ai promis d’arrêter de chanter ‘Polico crapo’»

Durant la journée, il a des soucis de santé. « J’ai un problème de pierres aux reins et j’ai été pris de douleurs. De plus, j’ai appris que mon fils de 4 ans avait été pris de fièvre forte et cela m’a affecté profondément », raconte-t-il. Il est conduit à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pour recevoir des soins. 

À Alcatraz, l’activiste se retrouve dans la cellule 4, tout un symbole. « Kaya a été emprisonné dans cette cellule et en y entrant, je me suis rappelé des émeutes qui ont éclaté après sa mort. Tous les détenus qui ont été enfermés dans cette cellule ont écrit sur les murs et sur le sol. J’en ai fait de même. J’ai écrit ‘Love Kaya’ et mon nom à côté », confie le trentenaire, qui a eu du mal à trouver le sommeil. 

« Mo pa dormi ditou. Mo bwar zis dite. Durant trois jours, je n’ai pas pu fermer l’œil et j’ai aussi été malade. D’ailleurs, j’ai été conduit chez le médecin en huit occasions. J’avais des douleurs et je ne pouvais pas manger. Je n’ai jamais autant prié de ma vie », avoue l’activiste. 

Il dit s’être remis en question. « Je me demandais sans cesse si je me battais pour la bonne cause. J’ai couché mes pensées sur papier, puis j’ai réussi à faire une photo et je l’ai envoyée à ma copine. En général, les policiers ont été amicaux envers moi », ajoute Dominique Seedeeal.

Il pensait ne jamais revoir sa famille. « Kan mo pa pe gagn kosion, mo pe fini panse mo al fer prizon. » Il a été transféré dans une cellule au poste de police de Pope-Hennessy. « Ils m’ont transféré pour que je sois plus près de la cour de Port-Louis. Quand les cloches de la cathédrale Saint-Louis sonnaient, je priais. D’ailleurs, je passais mon temps à prier, à nettoyer ma cellule et à parler avec d’autres détenus », précise le trentenaire.  

Durant sa détention, il dit avoir croisé l’ASP Ashik Jagai. « Je lui ai présenté des excuses et il les a acceptées. » Petit à petit, il reprend goût à la vie et le vendredi 2 septembre, il retrouve la liberté en fournissant une caution de Rs 10 000. Il a aussi signé une reconnaissance de dette de Rs 40 000. 

« J’assume pleinement ce que j’ai fait. J’ai eu les encouragements de beaucoup de policiers que je remercie d’ailleurs. Je leur ai promis d’arrêter de chanter Polico crapo. Je fais une pause au niveau de la politique, mais je continue à faire du social. Durant ce long séjour, j’ai perdu 3 kilos, je n’ai jamais autant maigri », conclut-il avec le sourire.

  • defimoteur

     

 

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