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Anita Bacha : de la rédaction de jugements à l’écriture pour enfants

Anita Bacha tenant ses deux livres pour enfants.

Ancienne magistrate, mère de quatre enfants et grand-mère de sept petits-enfants, l’avocate Anita Bacha a lancé son troisième livre pour enfants. Elle relate sa passion pour l’écriture après dix ans à la magistrature. 

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Elle signe son troisième livre pour enfants. « Il était une fois… CORONA VIRUS » est le nouveau livre illustré d’Anita Bacha. L’auteure est aussi avocate. Elle a connu une carrière de dix ans à la magistrature. 

Aujourd’hui grand-mère de sept petits-enfants, elle explique que son nouvel ouvrage est une fiction inspirée de faits réels, tout comme son précédent livre, intitulé « Wakashio », basé sur le naufrage du navire japonais MV Wakashio sur les récifs à Pointe-d’Esny, le 25 juillet 2020. Sa première fable pour enfants s’intitulait « The Princess and the Crow ».

C’est à l’hôtel Hibiscus, à Péreybère, que nous rencontrons Me Anita Bacha. Elle cache rarement son sourire. L’avocate est mère de quatre fils, Yogen, Ruben, Toshlen et Krsna, tous experts-comptables. Ruben est directeur de Ruben Racing Ltd, alors que Toshlen est directeur de l’hôtel Hibiscus.

D’où lui est venue sa passion pour l’écriture ? « J’aime raconter des histoires depuis que je suis toute petite. J’avais beaucoup d’imagination. Il m’arrivait de rêver que j’étais Tarzan. Je lisais beaucoup et j’étais très timide en présence des adultes », raconte Me Anita Bacha. Aujourd’hui, ajoute-t-elle, c’est sur son iPhone qu’elle écrit ses textes et poèmes. 

Les personnages de ses livres « Wakashio » et « Il était une fois… CORONA VIRUS » sont fictifs. L’auteure souhaite démystifier ces événements qui se sont produits à quelques mois d’intervalle. S’agissant de ses deux derniers livres, elle assure qu’il n’y a rien de politique. Avec émotion, elle partage son expérience de la période de confinement sanitaire. 

« Devoir rester éloignée de mes enfants a été une expérience très marquante pour moi. Dieu merci, nous avons été épargnés. Cependant, j’ai reçu de terribles nouvelles de l’étranger. Des proches parents sont décédés de la Covid-19. Pendant près d’un an, j’ai vécu seule dans mon appartement situé en plein centre du pays. Je ne sortais que pour faire les courses, sans savoir ce qui allait m’arriver. Puis on était dans la zone rouge… » 

Famille orthodoxe

Me Anita Bacha a connu une carrière exceptionnelle dans la profession légale. Elle a côtoyé de grandes personnalités de la profession, dont sir Hamid Moollan, King’s Counsel (KC), et le défunt sir Anerood Jugnauth (SAJ). 

Son parcours professionnel a débuté en 1972. « Après des études en Angleterre, je suis rentrée au pays en 1972 en tant qu’avocate. C’était un univers inconnu pour moi qui suis issue d’une famille orthodoxe. Mon père me disait : ‘Tu sais, chez nous les filles ne travaillent pas. Tu es très jolie et tu auras un grand mariage.’ J’ai d’ailleurs reçu de nombreuses demandes en mariage, y compris de magistrats et d’étrangers. Mais j’ai dit à mon père que je voulais travailler », relate l’ancienne magistrate. 

Pourquoi avoir choisi la profession légale ? « C’est feu sir Anerood Jugnauth qui a convaincu mon père de m’encourager à devenir avocate. Il était un très bon ami de mon père. Ils habitaient tous les deux à Vacoas. »

Sa première expérience devant une Cour de justice ? C’était en compagnie de sir Gaëtan Duval, alors Queen’s Counsel (QC), explique l’écrivaine. « J’étais impressionnée par sa personne. J’avais suivi les conseils de mes amis qui m’avaient recommandé d’aller chez un avocat senior pour apprendre les rouages du métier. Et puis est arrivée l’affaire Azor Adelaïde. Je ne comprenais pas vraiment et j’ai dû me mettre à lire les journaux. Petit à petit, j’ai commencé à comprendre comment fonctionne la politique à Maurice », raconte-t-elle. 

Elle quitte le cabinet de sir Gaëtan Duval, QC, pour rejoindre celui de sir Hamid Moollan, KC. « J’ai tout appris de lui. Il m’a enseigné comment me comporter devant le tribunal, ce qu’il faut faire et ne pas faire. » Après un passage au ministère public, elle est nommée magistrate en 1976 et peu de temps après Senior magistrate. 

Petite anecdote de son expérience en tant que magistrate ? « Le tribunal de Pamplemousses laissait à désirer, il n’y avait pas de lavabo ni d’installations appropriées. Je suis allée voir le chef juge et le Master and Registrar d’alors pour en discuter. À l’époque, les conditions du travail n’étaient pas faciles », se souvient-elle.

Choix difficile

Alors qu’elle est sur le point d’être nommée magistrate à la cour intermédiaire, son plus jeune fils tombe malade. Cela a été un moment très difficile de sa vie, affirme Anita Bacha. Ayant perdu ses parents, elle explique avoir dû faire un choix à l’époque.  

« Je passais mes après-midis à rédiger les jugements. Le médecin de famille m’a lancé : ‘Ecoutez, votre époux et vous êtes trop ambitieux.’ Finalement, je suis restée à la maison pour m’occuper de mon fils malade. Je travaillais en parallèle au bureau de mon époux, qui est expert-comptable », explique-t-elle.

Plus tard, elle raconte qu’elle a été contactée par un ministre. Il l’a informée qu’elle avait été choisie pour occuper le poste de présidente du National Adoption Council (NAC). « J’ai été contactée par le Dr Dinesh Ramjuttun, qui était alors ministre de la Sécurité sociale, sous la responsabilité duquel se trouvait le NAC. Il m’a parlé du trafic d’enfants. Tout le monde savait que j’aimais beaucoup les enfants et que j’étais une personne intègre. J’ai accepté », confie l’avocate. 

De 1989 à 1993, elle a travaillé sur la Convention de La Haye portant sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale. Aujourd’hui, elle se consacre principalement à sa passion. Une vie accomplie ? « On peut le dire », lance Me Anita Bacha. 

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