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Alzheimer : une maladie entraînant anxiété et dépression

La maladie est associée à la perte de mémoire.
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« Vivre avec Alzheimer : Comprendre, Soutenir, Espérer ». Tel était le thème de l’émission « Allô Docteur » du mardi 17 septembre sur Radio Plus. Yaniish Engutsamy a recu le Dr Harish Reesaul, neurologue à l’hôpital Victoria, et Marie Elizabeth Planel, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie et gérontologie.

Observée le 21 septembre, la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer est l’occasion de revenir sur les différents aspects de la maladie, dont la prévention, la sensibilisation et les traitements disponibles. « La maladie d'Alzheimer est une des formes les plus répandues de démence. Cette affection neurodégénérative progressive entraîne une perte graduelle des capacités cognitives, notamment la mémoire, la pensée et le raisonnement », a expliqué le Dr Harish Reesaul, neurologue à l’hôpital Victoria.

Le neurologue, spécialiste du système nerveux, est en première ligne dans la compréhension et le diagnostic de la maladie d'Alzheimer. La première étape consiste à comprendre les mécanismes biologiques qui sous-tendent la maladie. Le Dr Reesaul a aussi fait ressortir que la maladie d’Alzheimer est incurable et dégénérative. « Le facteur de risque principal est l’âge. En vieillissant, le risque augmente et il faut savoir que la maladie est irréversible et progressive, ce qui fait qu’elle avance et s’aggrave avec le temps », a-t-il souligné. Cependant, des changements commencent des années, voire des décennies avant l’apparition des premiers symptômes. C’est pourquoi il est si difficile de diagnostiquer précocement la maladie selon le neurologue. Les régions du cerveau les plus touchées, notamment l'hippocampe, sont essentielles pour la mémoire, ce qui explique pourquoi la perte de cette dernière est souvent le premier signe observable.

Le Dr Harish Reesaul, neurologue et Marie Elizabeth Planel, psychologue clinicienne.
Le Dr Harish Reesaul, neurologue et Marie Elizabeth Planel, psychologue clinicienne.

Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer repose sur un ensemble de tests, y compris l'imagerie cérébrale, des tests neuropsychologiques, et parfois des ponctions lombaires pour détecter les marqueurs biochimiques de la maladie. Selon le Dr Reesaul, bien que ces outils permettent d’identifier les changements dans le cerveau, il reste difficile de prédire avec certitude l’évolution de la maladie. Il souligne l'importance d’un diagnostic précoce : « Plus nous détectons la maladie tôt, plus nous avons de chances d’intervenir avec des traitements qui ralentissent sa progression. Bien que nous n’ayons pas encore de traitement curatif, certains médicaments peuvent aider à améliorer temporairement les symptômes ».

L’approche psychologique

Si les neurologues s’attachent à comprendre les mécanismes biologiques de la maladie d’Alzheimer, les psychologues, quant à eux, se concentrent sur l'accompagnement des patients et de leurs familles. La dimension psychologique de cette maladie est tout également importante, car elle affecte non seulement le patient, mais aussi son entourage.

La psychologue clinicienne Marie Elizabeth Planel, qui travaille avec des patients atteints d'Alzheimer, explique que le diagnostic de la maladie provoque souvent une série de réactions émotionnelles chez les patients, entraînant anxiété et dépression. « C'est une maladie qui vole la mémoire et l'identité de la personne. Les patients se sentent parfois perdus, effrayés et isolés », précise-t-elle. L'une des interventions clés dans ce contexte est l’atelier de stimulation cognitive. Elle ajoute : « Bien qu'il soit difficile pour les patients de retrouver leurs souvenirs, les ateliers vont aider à stimuler la mémoire et peuvent les aider à apprendre des stratégies d'adaptation pour faire face à leur anxiété et à la dépression ».

La maladie d'Alzheimer ne touche pas seulement les patients ; elle a également un impact profond sur les proches et les aidants. Les psychologues jouent un rôle crucial dans l'accompagnement des familles qui doivent souvent assumer une charge émotionnelle et physique importante. « Les aidants ressentent fréquemment de la culpabilité, du stress et parfois même de la détresse psychologique. Il est essentiel qu'ils reçoivent un soutien », a-t-elle indiqué. 

Approche multidisciplinaire

La prise en charge de la maladie d’Alzheimer ne peut être le travail d’un seul professionnel de santé. Une approche multidisciplinaire, qui inclut neurologues, psychologues, ergothérapeutes, nutritionnistes et même des spécialistes en soins palliatifs, est essentielle pour offrir une prise en charge globale aux patients.

Le Dr Reesaul et Marie Elizabeth Planel s'accordent sur l'importance de la collaboration entre neurologues et psychologues. Les professionnels de la santé travaillent ainsi ensemble pour comprendre comment la maladie affecte non seulement le cerveau, mais aussi l’esprit et le bien-être émotionnel des patients. Et le neurologue peut expliquer les changements physiques qui se produisent dans le cerveau, tandis que les psychologues vont aider les patients à accepter ces changements et à vivre avec ces derniers.

La maladie d’Alzheimer est une pathologie complexe, affectant à la fois le cerveau et l’esprit. Grâce à la collaboration entre neurologues et psychologues, il est possible d’adopter une approche globale qui non seulement cible les aspects biologiques de la maladie, mais également les effets émotionnels et psychologiques qu’elle entraîne. Si la recherche continue de progresser, il est essentiel de soutenir les patients et leurs familles dans leur parcours, en leur offrant les outils nécessaires pour mieux vivre avec la maladie selon les deux intervenants.

Comprendre la démence

La démence est un terme générique qui désigne un déclin progressif des fonctions cognitives, affectant la mémoire, le raisonnement et les capacités de communication. Elle est souvent associée à des maladies comme Alzheimer, bien qu’il en existe plusieurs types, dont la démence vasculaire et la démence à corps de Lewy. Comprendre la démence implique de reconnaître ses symptômes : oublis fréquents, désorientation, difficultés à accomplir des tâches quotidiennes et changements de comportement. Bien qu’il n’existe pas de remède, un diagnostic précoce permet de mieux gérer les symptômes et d’offrir un soutien approprié au patient et à ses proches.

Les trois stades de la maladie d’Alzheimer 

  1.  Stade léger (précoce) : Les premiers symptômes incluent des pertes de mémoire légères, des difficultés de concentration et de légers changements de personnalité. Le patient peut encore être autonome, mais commence à avoir des troubles de l'orientation et de la planification.
  2.  Stade modéré : Les troubles de la mémoire et de l'orientation s'aggravent, rendant la gestion des tâches quotidiennes difficile. Le patient peut avoir des problèmes de langage, des changements comportementaux marqués (confusion, agitation) et a besoin d'aide pour des activités comme s'habiller ou se laver.
  3.  Stade sévère (avancé) : Le patient perd la plupart de ses capacités cognitives et motrices. La mémoire disparaît presque complètement, la communication devient très limitée, et le patient dépend entièrement des autres pour les soins, souvent confiné au lit.

 

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