Un groupe d’agents de la Fisheries Protection, basé dans le nord du pays, dénonce des « irrégularités » dans l’allocation de mauvais temps accordée aux pêcheurs. Au ministère de tutelle, on encourage les dénonciateurs à se manifester.
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L’Artisanal Fisher Registration Card, essentielle pour les pêcheurs, représente la clé d’accès à l’allocation de mauvais temps de Rs 675. Or, un groupe d’agents de la Fisheries Protection, basé dans le nord du pays, parle d’« irrégularités » et de « pratiques douteuses », appelant les autorités à un meilleur contrôle. Ils allèguent que certains pêcheurs toucheraient l’allocation sans même prendre le large.
« Nous avons des informations selon lesquelles environ un millier de pêcheurs, sur un total d’environ 3 000, s’adonnent à d’autres activités et se rendent très rarement, voire pas du tout en mer », affirment-ils. Selon nos sources, certains pêcheurs exerceraient d’autres professions telles qu’artisan, receveur d’autobus, chauffeur de van, chauffeur de taxi à temps partiel, planteur, ou encore responsable des ventes, parmi d’autres, en dehors de leur profession, tout en continuant à percevoir l’allocation de mauvais temps.
Ce n’est pas tout. certains pêcheurs ne respecteraient pas la cinquième clause des « conditions attached to artisanal fisher card », qui stipule clairement que les pêcheurs doivent prendre la mer au moins 75 % des jours restants de leurs fishing days pour que leurs cartes soient tamponnées afin qu’ils puissent bénéficier de l’allocation de mauvais temps. « The registered fisher shall fish at least 75 % of fishing days (NdlR : excluant les dimanches) during any month for the purpose of stamping the fisher card (not applicable to net fishers during a closed season », précise clairement la condition. C’est une condition qu’ils doivent impérativement respecter pour être éligibles à l’allocation de mauvais temps.
« En hiver, la mer est mauvaise au-delà des récifs. Donc, impraticable pour les pêcheurs. Ce faisant, les pêcheurs peuvent toucher jusqu’à 20 jours d’allocation de mauvais temps, rien que pour un mois. En juillet 2023, pour rappel, nous avons eu 23 jours de mauvais temps », fait-on comprendre.
« Il s’agit d’une allégation très sérieuse concernant les pêcheurs qui occupent un emploi tout en étant bénéficiaires de leur allocation. Le ministère encourage vivement les dénonciateurs à se manifester en fournissant l’identité des pêcheurs soupçonnés d’abuser de leurs cartes. Une enquête sera immédiatement lancée pour cibler les pêcheurs impliqués dans une double activité. Si ces cas sont avérés, nous procéderons à la révocation des cartes », réagit-on au ministère de l’Économie bleue et de la Pêche.
L’on ajoute, au ministère, qu’un screening de tous les demandeurs de carte de pêcheur est actuellement réalisé : « Nous vérifions si le pêcheur possède un numéro d’immatriculation auprès du Registrar of Companies et s’il perçoit une quelconque somme du ministère de la Sécurité sociale. » Un autre critère pour l’obtention d’une carte de pêcheur réside dans les recommandations des pêcheurs accrédités.
Au ministère, on s’interroge sur la proactivité de certains Fisheries Protection Officers. « Qu’ont-ils entrepris lorsqu’ils ont eu connaissance du fait que certains pêcheurs exerçaient une activité professionnelle parallèle ? » s’interroge-t-on.
Cependant, pour les dénonciateurs, la décision du ministère d’interdire aux Fisheries Officers d’opérer aux divers débarcadères (Fish Landing Station) à travers le pays alimenterait ces « pratiques douteuses ». Une circulaire en date du 3 février dernier stipule qu’ils n’ont plus le droit d’enregistrer les prises aux débarcadères jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure est entrée en vigueur le 4 février.
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