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Agression mortelle d’Emmanuel Thomas - Sa sœur: «Bann kinn fer sa bizin kondane a-vi» 

Emmanuel Thomas était père de trois enfants de 4, 6 et 9 ans.
  • La compagne du défunt arrêtée ce vendredi et placée en détention

«Zot inn bat li ziska tir so lavi. » Le cri du cœur d’une tante résonne avec une violence sourde. Celle d’une famille brisée par la perte d’un fils, d’un frère, d’un père. Emmanuel Thomas, 31 ans, n’a pas survécu à l’agression dont il aurait été victime lors d’une fête à Quatre-Cocos. Après 19 jours de lutte à l’hôpital, il a rendu son dernier souffle, le dimanche 19 mai à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Sir Anerood Jugnauth à Flacq. Une fin tragique qui bouleverse ses proches.

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Retour sur les faits. Dans la nuit du 30 avril dernier, Emmanuel Thomas et sa compagne, Tessy Megane Placatou, 20 ans, participent à une fête d’anniversaire organisée au domicile de Jean Emmanuel Rennelle, 35 ans, le colocataire de la victime, à Quatre-Cocos. Le couple vit ensemble depuis trois mois à peine. Mais au lieu de se terminer dans la joie, la soirée vire au cauchemar.

Une dispute éclate. Emmanuel Thomas est accusé d’avoir exhibé ses parties intimes lors d’un appel vidéo adressé à Christina Mungur Botte, la conjointe de leur hôte. Une provocation qui, selon les premiers éléments de l’enquête, aurait mis le feu aux poudres.

Jean Emmanuel Rennelle, furieux, se serait alors jeté sur Emmanuel Thomas. Selon des témoignages, Megane Placatou se serait elle aussi emportée, lui reprochant son comportement. Ensemble, ils l’auraient violemment roué de coups. Poings, pieds… Emmanuel Thomas, père de trois enfants de 4, 6 et 9 ans, s’effondre, grièvement blessé à la tête.

Transporté à l’hôpital, le trentenaire est immédiatement admis à l’unité des soins intensifs. Son état est jugé critique. Il est placé sous respiration artificielle. Sa sœur, effondrée, témoigne dans Le Dimanche/L’Hebdo. En apprenant la nouvelle de l’agression, elle n’avait pas imaginé qu’il était en danger de mort. Selon elle, c’est Jean Emmanuel Rennelle qui lui a téléphoné pour la prévenir. « Li’nn dir mwa li’nn bat mo frer, mo ti kwar enn bate kas lame, lipie oubien kalot dan figir. »

À l’hôpital, elle comprend la gravité de la situation. « Nurse dir mwa mo frer so leta grav net, nou’nn akable. Depi li’nn admet ziska zour so dese, enn mo mo frer pa’nn dir. Li’nn res dan koma. Laparey ki ti pe tini li… »

Après 19 jours dans le coma, Emmanuel Thomas meurt le 19 mai. L’autopsie, pratiquée par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, conclut à une fracture du crâne. La thèse de foul play est clairement privilégiée par les enquêteurs.

La famille, dévastée, réclame des réponses et, surtout, justice. « Nou pa pe aksepte sa lamor-la. Si li ti fer aksidan, mo dir wi. Si li ti malad, mo dir mo frer inn malad. Me pran so lavi koumsa, pa fer sa. Sakinn fer sa avek mo frer, li pa imin », martèle sa sœur. Elle insiste : « Bizin ena lazistis. Li enn frer, enn papa, enn zanfan dimounn sa. Bann ki finn fer sa bizin kondane a vi. Mo frer inn soufer bokou. »

La tante d’Emmanuel Thomas souligne, quant à elle, qu’il était vulnérable lorsqu’il buvait : « Li deza meg, kan li bwar li pa kapav defann li. Zot inn bat li ziska tir so lavi. Se enn soufrans extraordiner pou lafami. »
L’enquête est confiée à la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq, sous la supervision du surintendant de police (SP) Babajee et du Detective Inspector (DI) Seebnauth. Jean Emmanuel Rennelle et Tessy Megane Placatou sont rapidement identifiés comme suspects. Jean Emmanuel Rennelle, qui était maintenu en détention policière depuis le 30 avril dernier, a vu l’accusation de « Serious Assault » être requalifiée en homicide volontaire devant le tribunal de Flacq le lundi 19 mai, à la demande du bureau du Directeur des poursuites publiques. 

Une démarche judiciaire qui provoque l’incompréhension et l’indignation des proches du défunt, qui martèlent que c’est un cas de meurtre. « Inn tir so lavi. Enn case murder ki ti bizin lor li, pa omisid volonter parski inn touye sa. Mo anvi lapolis li fer so travay », insiste la sœur du défunt auprès de Le Dimanche/L’Hebdo.

Quant à Tessy Megane Placatou, dans les heures qui suivent l’agression, elle est interrogée, mais autorisée à rentrer chez elle. Elle disparaît ensuite des radars. Ce n’est que cinq jours plus tard, le vendredi 24 mai, qu’elle se constitue prisonnière auprès de la police, accompagnée de son avocat. Elle est formellement arrêtée et traduite devant le tribunal de Flacq, avant d’être elle placée en détention policière, la police ayant objecté à sa remise en liberté, ainsi qu’à celle de Jean Emmanuel Rennelle.

Lors de leur interrogatoire, ils soutiennent qu’ils ont « corrigé » Emmanuel Thomas pour son comportement lors de l’appel vidéo. Une version rejetée catégoriquement par la famille.

« Mo trouv sa lor Facebook kot pe dir parti prive, etc. Me mo frer pa enn dimounn ki fer sa. Mem li sou, zame li pa fer sa. Li plito badine, koze, riye. Li fer ou amize. Nou pa pe konpran kifer li’nn ale », confie sa sœur, ébranlée.

Aujourd’hui, les proches attendent que la justice suive son cours. « La police doit nous aider à faire la lumière sur cette affaire. Nou dan linkonpreansion. Inn ariv ler pou bann oter sa krim-la kondane avi», lance la sœur, avec la voix d’une douleur qui cherche réparation.

 

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