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Achat de médicaments par la Santé : des fonctionnaires en eaux troubles

Le bâtiment Emmanuel Anquetil à Port-Louis abritant les locaux du ministère de la Santé

Interrogatoires « under warning », suspensions et départs à la retraite précipités. Des hauts fonctionnaires du ministère de la Santé sont au centre de la polémique. Des syndicalistes de la Fonction publique parlent de « pressions » subies par des fonctionnaires mais condamnent toutefois ceux qui s’adonneraient à des pratiques illégales. 

Radhakrishna Sadien, de la State and Other Employees Federation (SEF), s’interroge sur les motifs derrière les interrogatoires et suspensions dans cette affaire. « On cherche à noyer le poisson », dit-il. Pour lui, un fonctionnaire est pris en étau entre l’Official Secrets Act et l’intérêt public. « N’étant pas autorisé à s’exprimer, il n’a d’autre choix que de s’exécuter quand il reçoit des instructions venant d’en haut. Et souvent, dans ce genre de situation, les instructions sont verbales. Quel recours a-t-il en cas de refus ? », demande-t-il. 

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Rashid Imrith, de la Federation of Public Sector and Other Unions (FPSOU), reconnaît que la Prevention of Corruption Act demande aux fonctionnaires de dénoncer tout cas de corruption. « Cependant, l’Independent Commission Against Corruption n’est pas perçue comme un organe réellement indépendant. Donc, si un fonctionnaire souhaite rapporter une irrégularité, il le fait à ses risques et périls », affirme le syndicaliste. 

Le président de la FPSOU trouve néanmoins normal que si un fonctionnaire a fauté, ou fait fuiter des informations dans son intérêt personnel, il doive en assumer les conséquences : « Li bizin paye si trouv li responsab. Cela dit, toute la Fonction publique ne doit pas pour autant être pointée du doigt et considérée comme corrompue. » Idem pour le président de la SEF : « Si un fonctionnaire a délibérément rendu publiques des informations pour obtenir des gains en retour, il doit répondre de ses actes. » 

Les deux syndicalistes réclament le vote du Public Service Bill. Radhakrishna Sadien soutient que le projet de loi est prêt depuis avant les élections de 2019. « Mais le ‘bill’ ne figurait pas sur le programme gouvernemental cette année-là », déplore-t-il. Il ajoute que cela permettrait de mettre de l’ordre dans la Fonction publique. « Parski nou trouv fonksioner pe subir presyon ». Il demande aussi l’avènement de la Freedom of Information Act et plus de protection pour les lanceurs d’alerte. 

 

 

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