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Midlands Dam à 15% en janvier s’il ne pleut pas d’ici là

Les réserves d’eau du pays sont en forte baisse et pourraient atteindre un niveau critique d’ici janvier. Les autorités appellent à une utilisation responsable, alors que les pluies d’été ne sont attendues qu’à partir de la seconde quinzaine de décembre.

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La situation des réservoirs et des nappes phréatiques devient préoccupante à Maurice. Si de fortes averses ne surviennent pas dans les prochaines semaines, le Midlands Dam pourrait tomber à seulement 15 % de sa capacité d’ici janvier, un niveau trop bas pour être exploité. Les autorités lancent un appel pressant à la population pour adopter une utilisation responsable de l’eau, afin de préserver les réserves jusqu’à la saison des pluies. Ces informations ont été communiquées dans l’émission Au cœur de l’info, animée par Jane Lutchmaya.

Selon Lomush Juggoo, directeur de la Water Resources Unit (WRU), le taux de remplissage de La Nicolière, alimenté par le Midlands Dam, s’élevait récemment à 39,9 % et continue de baisser. « Une fois le niveau à 23 %, il ne sera plus possible de puiser de l’eau du réservoir », a-t-il averti. Il a expliqué que la WRU planifie actuellement la gestion et le transfert d’eau entre les différents réservoirs afin d’optimiser les ressources disponibles.

Alors que les niveaux des barrages continuent de baisser, il a souligné qu’il faudrait des averses soutenues pendant plusieurs jours pour inverser la tendance. « Ce n’est jamais de gaieté de cœur que les autorités prennent des décisions difficiles concernant l’approvisionnement en eau, mais la priorité reste la distribution pour les besoins domestiques », a-t-il précisé.

Face à cette situation, des restrictions d’irrigation devraient bientôt s’appliquer au secteur sucrier. Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, a déploré les difficultés rencontrées par les planteurs de cultures vivrières. Selon lui, la rareté de l’eau impacte la production et entraîne une hausse des prix des légumes. Il a également dénoncé une gestion inefficace de la distribution d’eau, ainsi que des fuites et gaspillages persistants.

Ressources sous-exploitées

Pour sa part, Varun Bissessur, directeur adjoint de la Water Resources Commission (WRC), a rappelé que, malgré un taux global de remplissage de 74 %, la vigilance reste de mise. En se basant sur les données des Mauritius Meteorological Services (MMS), il a indiqué que le pays enregistre un déficit pluviométrique depuis plusieurs semaines et que les pluies d’été ne sont attendues qu’après la mi-décembre. « Avec les incertitudes liées au changement climatique, tout doit être mis en œuvre pour une utilisation judicieuse du précieux liquide », a-t-il insisté. L’hydrogéologue Dr Sébastien Martial estime pour sa part que les ressources souterraines restent sous-exploitées. Il a expliqué qu’une grande partie de cette eau finit par se déverser dans la mer, d’où la nécessité de mieux évaluer les quantités pouvant être prélevées durablement. Selon lui, Maurice demeure trop dépendante des réservoirs de surface. Sur ce point, Varun Bissessur a précisé qu’un effort de rattrapage est en cours, avec 25 forages réalisés depuis novembre 2023. De nouveaux appels d’offres seront lancés prochainement pour accroître le nombre de puits (boreholes).

L’océanographe et ingénieur en environnement Vassen Kauppaymuthoo a plaidé pour une augmentation rapide de la capacité de stockage, notamment par la récupération d’eau de pluie sur les toits et la création de mini-réservoirs dans les zones de captage. Tout comme le Dr Sébastien Martial, il a également souligné l’importance d’une meilleure coordination et d’un partage accru d’informations entre les différentes parties prenantes, afin de mettre en œuvre des mesures à court, moyen et long terme.

 

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