La route a fait 10 victimes de plus en ce début d’année en comparaison avec les chiffres enregistrés à pareille époque en 2017. Si plusieurs mesures ont été prises, il reste néanmoins du chemin à faire pour endiguer le problème.
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Le nombre de morts provoquées par des accidents de la route au premier trimestre de 2018 est de 46. En 2017, il s’élevait à 36 pour les trois premiers mois. Ce chiffre ne cesse de grossir d’année en année. Il était de 34 en 2016.
Alain Jeannot, président de l’association Prévention routière avant tout (Prat), indique que ces derniers temps, les jeunes sont surreprésentés dans les accidents. « Le gouvernement vient de proposer l’ouverture de deux moto-écoles. Une mesure qu’il trouve bonne. Sauf que les deux-roues sont 20 fois plus vulnérables que les automobiles. Même si le gouvernement vient avec des moto-écoles, cela ne changera rien. Dans des pays comme Singapour, où il y a des moto-écoles et le permis à points, il y a une centaine de morts par an. Et la moitié concerne les motos », explique Alain Jeannot.
À fin décembre 2017, pas moins de 531 797 véhicules étaient enregistrés à la National Transport Authority. Cela représente une hausse de 4,8 %, avec 24 121 véhicules de plus que l’année précédente. En effet, en 2016, il y avait 507 676 véhicules sur nos routes.
Autrefois, il fallait que quelqu’un ait un emploi pour s’acheter un véhicule, explique le président de Prat. Désormais, poursuit-il, certains parents offrent des véhicules à leurs enfants. « Du coup ils sont plus accessibles. Maintenant avec Rs 20 000 quelqu’un peut s’offrir une mobylette. » Sauf, dit-il, que certains jeunes n’ont aucune expérience.
Le président de Prat indique qu’en comparant les chiffres enregistrés depuis 2016, on voit que les routes sont presque les mêmes et que c’est le nombre de véhicules qui a significativement augmenté, surtout la flotte des deux-roues. « C’est inquiétant. Il y a certains pays, comme la Suisse, qui ont plus de motocyclettes que Maurice, mais ils peuvent uniquement circuler pendant trois à quatre mois en raison des conditions climatiques. Il faut trouver le moyen de réduire le nombre de deux-roues sur nos routes. Il faut un mode de transport alternatif. À Maurice, il n’y a aucun cadre légal pour les piétons aussi bien que les bicyclettes. »
Alain Jeannot se prononce plutôt en faveur d’un permis de conduire provisoire. « À Maurice, 45 % des véhicules ont moins de cinq ans et nos routes sont correctes. Maintenant nous avons des jeunes qui ont leurs permis mais qui n’ont pas l’expérience requise. Quelqu’un qui a pris le volant pendant 10 ou 15 ans ne conduira pas de la même façon qu’un jeune. Il faut encourager les jeunes à adopter les bonnes pratiques. »
Le permis à points a apporté les résultats escomptés car il y a eu moins d’effractions, selon le président de Prat. « Ce système a envoyé un signal positif, mais il ne peut pas être soutenable sur le long terme. Il fallait d’autres solutions. Il y avait déjà des lacunes quand le gouvernement avait proposé le permis à points. Du coup, il n’aurait pas été aussi efficace. »
Le permis à points n’a pas réduit le nombre de tués
L’ancien gouvernement était venu avec le permis à points, mais cette mesure n’a pas donné les résultats escomptés. Ce mécanisme a dissuadé les automobilistes de commettre d’autres infractions, mais le nombre de morts sur nos routes est resté presque le même du temps où il était en vigueur. Sur toute l’année 2013, le nombre de morts enregistrés sur nos routes était de 136, contre 137 en 2014. Pourtant, le permis à points avait été introduit le 10 mai 2013. En 2013, il y avait eu 3 610 accidents, contre 3 592 en 2014.
Daniel Raymond : «On travaille avec 1 200 sociétés pour réduire le nombre d’accidents»
Daniel Raymond, Road Safety Coordinator du gouvernement, indique que de nouvelles mesures de prévention ont été prises. À commencer par le projet de moto-école qui a déjà vu le jour. « Nous préparons un plan d’action. Les résultats ne sauraient tarder. Nous travaillons avec 1 200 entreprises afin de réduire le nombre d’accidents durant les cinq prochaines années. Nous travaillons aussi dans le secteur éducatif. » Ce dernier souligne aussi qu’il y a une urgence de réformer les auto-écoles, avant de souligner que le comportement de certains sur les routes laisse à désirer.
1 314 chauffeurs ont été en cellule de dégrisement
En 15 mois, la police a épinglé 1 314 chauffeurs pour conduite en état d’ébriété. Ces derniers ont passé la nuit en cellule de dégrisement. La force policière compte deux véhicules pour mener des alcotests. Sans compter d’autres unités qui opèrent à ce niveau-là à travers le pays. Le 28 juin 2016, la police a fait l’acquisition de 60 nouveaux éthylomètres. La force policière a formulé une demande pour deux nouveaux véhicules pour cet exercice.
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