Accidents de la route en hausse : les motocyclistes, les plus vulnérables

Accidents de la route

Du 1er janvier à ce jour, 37 morts ont été enregistrés sur nos routes, dont huit en quatre jours.

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De ces victimes, 15 (soit 40.5 %) sont des motocyclistes. Ce qui indique que les utilisateurs de deux-roues motorisés sont les plus à risque. Le sergent Munisami impute cette escalade à un manque de courtoisie au volant et à un problème de mentalités.

À la même période en 2017, la route avait fait 28 morts et, cette année, ce chiffre est en hausse. En cette semaine internationale de la courtoisie au volant, qui court du 17 jusqu’au 25 mars, nous avons essayé de comprendre pourquoi les accidents sur nos routes deviennent de plus en plus fréquents. Et plus d’un dénoncent justement le manque de courtoisie des conducteurs… surtout des motocyclistes. Ce qui favorise grandement les accidents fatals.

L’auteur du best-seller Le guide complet du conducteur, Barlen Munisami, ne passe pas par quatre chemins. « Il y a un gros problème de mentalités, mais aussi de comportement sur nos routes. Sans oublier la conduite agressive et dangereuse », explique le sergent Munisami. Il est aussi d’avis qu’il n’y a pas de courtoisie au volant et que c’est « plus une conduite égoïste ».

Pour un changement de mentalités, le sergent Barlen Munisami croit qu’il faut « une combinaison de la méthode juste et de la méthode forte ». La méthode juste étant axée sur des campagnes de sensibilisation et la formation, tandis que la méthode forte est répressive. Soit la mise en application de la loi à travers des amendes, entre autres.

Robin Appaya, vice-président de l’association Prévention routière avant tout (Prat), avance que la situation est grave. « Force est de constater qu’il y a beaucoup de motocyclistes parmi les victimes. Il faut donc mettre l’accent sur l’éducation. S’ils ne sont pas victimes, les motocyclistes provoquent beaucoup d’accidents », déplore Robin Appaya. Il précise que certains usagers de deux-roues motorisés sont « vraiment indisciplinés et font des zig-zag entre les voitures ».

Le vice-président de Prat affirme que l’association essaye de trouver un moyen de conscientiser les motocyclistes, en mettant l’accent sur leur vulnérabilité. Il ajoute que « les radars ne détectent pas les excès de vitesse des deux-roues » et que « cela nécessiterait trop d’effectifs policiers pour traquer les motocyclistes hors la loi ».

Lacunes

Le conseiller en sécurité routière Daniel Raymond déclare qu’il y a environ 200 000 motocyclistes sur nos routes. Et que seuls les deux tiers sont détenteurs d’un learner. « Même les possesseurs de permis sont logés à la même enseigne que ceux détenant un learner, car ils n’ont pas appris à conduire. Il y a un déficit de formation », précise le conseiller en sécurité routière.

Daniel Raymond indique que, depuis 2015, les autorités essayent de combler une série de lacunes. « Personne ne peut dire que notre stratégie est mauvaise. Mais cela va prendre du temps. Et d’ailleurs, si nous n’avions pas pris certaines mesures, la situation aurait été plus grave », lance-t-il.

Le conseiller en sécurité routière ajoute, dans la foulée, que les moto-écoles vont aider à l’avenir. Les aspirants motocyclistes pourront apprendre l’équilibre, la maîtrise et les manœuvres urgentes comme le freinage. C’est sur une piste spéciale que se fera leur apprentissage. Daniel Raymond souligne aussi que « l’objectif est de réduire le nombre d’accident à 50 % d’ici 2025 ».

Du côté du Bureau du Premier ministre, le conseiller Georges Chung est d’avis que la vitesse et le mauvais comportement des automobilistes sont les principales raisons des accidents mortels sur nos routes. « Ce n’est pas en une ou deux semaines que nous résoudrons ce problème. Lorsque nous avons démarré la campagne à la mi-janvier, il y a eu un ralentissement par rapport au nombre de drames. Mais, on a constaté qu’il y a eu une détérioration ces deux dernières semaines. L’hécatombe continue », souligne Georges Chung.

Le conseiller au Bureau du Premier ministre plaide, en conséquence, en faveur d’une politique de zéro tolérance. Les autorités travaillent sur une série de mesures pour conscientiser les usagers de la route. D’ailleurs, dit-il, « la police est appelée à renforcer les opérations coups de poing. La répression doit être renforcée pour décourager les mauvais conducteurs ».

 

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