Accès à la cathédrale jeudi dernier - Jean-Maurice Labour : «J'ai décidé de fermer l'église»

La raison derrière la fermeture de la cathédrale St-Louis, jeudi matin, pendant la comparution du ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden,   fait polémique. 

« Je suis au courant de cette opinion par rapport à une pression exercée sur nous », affirme le père Jean-Maurice Labour, vicaire-général du Diocèse de Port-Louis. Mais, elle est fausse, selon lui.

« L’Église a montré à de multiples reprises sa liberté de parole et d’action et sa liberté par rapport aux pressions d’où qu’elles peuvent venir ». Il rappelle que l’Église a prêté le parvis de la cathédrale pour la grande mobilisation citoyenne le 29 août et pour plusieurs grèves de la faim, entre autres, et indique qu’elle a pris fermement position quand il le fallait.
Au niveau de la police, tout comme au niveau de l’Hôtel du gouvernement, l’on affirme aussi qu’aucune pression n’a été exercée sur l’Évêché pour qu’elle ferme la cathédrale. Une décision assumée par Jean-Maurice Labour. 

Ce dernier explique le pourquoi de cette mesure. « Un groupe de 20 à 25 personnes, que je ne connais pas, a, sur les réseaux sociaux, lancé un appel pour une prière publique à la cathédrale à 8 h 30. Or, ni l’Église, ni le responsable de la cathédrale, n’était au courant de cette démarche. Je ne peux pas accepter qu’un groupe lance une invitation publique pour prier dans une église alors que je ne suis pas au courant. J’ai donc décidé de fermer l’église. De plus, cette invitation a été lancée dans le contexte que nous connaissons. À Port-Louis, il y a sept à dix églises, alors pourquoi vouloir prier en nombre ce jour-là, à cette heure spécifique et précisément à la cathédrale ».

Le vicaire-général fait aussi état d’un comportement agressif d’un groupe de personnes jeudi matin. « Ils ont frappé avec violence à la porte arrière de l’Évêché et ont brisé le système d’ouverture automatique.

Quand ils n’ont pas pu me rencontrer car je n’étais pas là, ils se sont rendus à la cure de la cathédrale et y ont proféré des menaces contre un gardien. Ces faits semblent donner raison à notre décision de ne pas laisser la cathédrale ouverte. Nous n’avons toutefois pas porté plainte, mais sommes en train de voir avec notre assurance si elle peut prendre en charge les réparations. »