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Affaire Mamy Ravatomanga - Trafic de bois de rose : la FCC cible des sociétés offshore

Le bois de rose est au cœur d’un trafic Madagascar/Asie.
  • Anthelme Ramparany, ancien ministre malgache de l’Environnement, verse de nouveaux éléments dans le dossier

La Financial Crimes Commission enquête sur un trafic de bois de rose dans lequel l'homme d'affaires malgache Mamy Ravatomanga, arrêté le 24 octobre, est soupçonné d’être impliqué. L'affaire remonte à 2011 et concerne l'axe Madagascar-Maurice-Chine.

La Financial Crimes Commission (FCC) a relancé une enquête sur un trafic présumé de bois de rose impliquant l'homme d'affaires malgache Mamy Ravatomanga. Ce dossier, qui remonte à 2011, concerne l'exportation illégale de 120 tonnes de rondins entre Madagascar, Maurice et la Chine.

Mamy Ravatomanga, arrêté à Maurice le 24 octobre dernier, est soupçonné d'avoir orchestré ce trafic via sa compagnie Sodiat Group. L'enquête vise également à identifier les sociétés offshore mauriciennes qui auraient facilité le blanchiment des fonds générés par cette activité illicite, ainsi que la responsabilité de cadres bancaires locaux.

Une affaire abandonnée en 2013

En juin 2011, six conteneurs de bois de rose avaient été interceptés dans la rade de Port-Louis par la douane mauricienne. L'Independent Commission Against Corruption (ICAC) avait alors ouvert une enquête, mais celle-ci fut abandonnée le 21 novembre 2013 faute de coopération de l'État malgache, dirigé à l'époque par Andry Rajoelina. Des soupçons pesaient également sur un membre du gouvernement mauricien de l’époque.

Le témoignage d'un ancien ministre

L'enquête a été relancée après l'intervention d'Anthelme Ramparany, ancien ministre malgache de l'Environnement, qui a fourni de nouveaux éléments au Réduit Triangle. Celui-ci accuse Mamy Ravatomanga et l'ancien président Andry Rajoelina de corruption, enrichissement illicite, détournement de biens publics et exportation illicite de bois de rose.

Selon les déclarations d'Anthelme Ramparany, Mamy Ravatomanga contrôlerait un réseau de trafic de bois de rose destiné au marché asiatique, utilisant des compagnies mauriciennes pour blanchir les fonds. Le Parquet National Financier mène également une enquête transfrontalière sur d'autres protagonistes présumés. À Madagascar, un directeur administratif et financier du groupe Sodiat a été condamné à cinq ans de prison pour trafic de bois de rose.

Un bois précieux convoité

Le bois de rose, au cœur rouge violacé, pousse dans les forêts humides de l'Est de Madagascar. Surnommé « l'ivoire de la forêt », il est protégé et interdit de commerce depuis 2010. Prisé pour la fabrication de guitares et de meubles de luxe chinois, ce bois alimente un trafic lucratif. Son huile essentielle est également utilisée en parfumerie.En avril 2016, les six conteneurs saisis à Maurice en 2011, contenant environ 120 tonnes de rondins, ont été rapatriés à Madagascar.

L'empire Sodiat

Maminiaina Mamy Ravatomanga a fondé le holding Sodiat en 1990, dont il est le président-directeur général. Le groupe opère dans plusieurs secteurs : logistique, agriculture, médias, presse et immobilier. Ses activités ont débuté par le transport de carburant en camions-citernes entre Tamatave et d'autres villes malgaches.

Proche du président déchu Andry Rajoelina, Mamy Ravatomanga était considéré comme son conseiller et qualifié de « Shadow President ». Andry Rajoelina a été renversé en octobre dernier par les militaires du Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT).

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