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Vijay Naraidoo de retour de Kigali : «Le réveil du Rwanda : le Pays aux mille promesses»

dis moi Vijay Naraidoo (à dr.) lors de sa présentation de la situation des seniors à Maurice.
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Le secrétaire général et président de la Commission des Droits des Personnes âgées de DIS-MOI a participé à un atelier de travail organisé conjointement par l’Alliance Mondiale pour les Droits des Personnes âgées (GAROP) et HelpAge International à Kigali, Rwanda du 26 au 29 novembre 2018. Vijay Naraidoo évoque les décisions prises au cours de cet atelier et  livre ses impressions du pays hôte.

Vijay Naraidoo, parlez nous de cet atelier sur les personnes âgées et auquel vous avez représenté DIS-MOI.
En tout, nous étions 10 participants issus du continent africain 5 venant de l’Inde, du Bangladesh et du Nepal. Tous viennent d’ONG membres de GAROP et partenaires de HelpAge. DIS-MOI était invitée à faire une présentation de notre stratégie et de nos tactiques à diffuser au plus grand nombre et aux autorités, en particulier.

Qu’en est-il de la campagne de lobbying menée pour l’adoption par les États membres de l’ONU d’une Convention pour les droits des personnes âgées ?
En effet, nous avons évoqué l’importance et la nécessité d’adopter un nouvel instrument des Nations unies, en l’occurrence une Convention pour promouvoir et défendre les droits des personnes âgées. Mes camarades participants étaient ravis d’entendre que cette année notre représentation permanente auprès de l’ONU était présente aux travaux de la 10e Session du Groupe de Travail à Composition non Limitée sur le Vieillissement, (NdlR : Open Ended Working Group on Ageing - OEWG) et a pris la parole en faveur de l’adoption d’une telle convention.

De quels moyens disposez-vous pour faire aboutir un tel objectif à plus ou moins long terme?
En tant que représentant de DIS-MOI, j’ai évoqué la  campagne (advocacy) bihebdomadaire que nous menons chaque vendredi et lundi dans les colonnes du Défi Quotidien. C’est la seule ONG en Afrique qui dispose d’une telle plate-forme. Ainsi, je n’ai pas manqué d’évoquer notre campagne d’explication auprès des jeunes adultes, des étudiants, des femmes, les divers passages de nos militants à la radio et à la télévision. J’en ai profité pour dire que DIS-MOI milite également pour que Maurice signe le Protocole à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, relatif aux Droits des Personnes âgées qui date de janvier 2016.

Comment s’est déroulé l’atelier et qu’est-ce qui en est sorti?
Nous travaillions en groupes avec le soutien de trois expertes de GAROP/Helpage. Nous étions tous imprégnés de cet esprit de ‘life-long learning process’ : on apprend à tout âge. Une large palette de sujets a été abordée : le leadership des seniors, leurs droits humains, le plaidoyer (advocacy), les divers degrés de l’âgisme (NdlR : discrimination en raison de l’âge) dont sont victimes les seniors, le rôle de la société civile ainsi que la position des États membres par rapport au processus de l’OEWG.Notre plan d’action s’articule en fonction de ceux qui soutiennent la proposition d’une convention et ceux qui sont indifférents ou contre. Et puis comment faire le suivi du projet et garder le cap.

Qu’elle a été votre résolution (pledge)?
Celle de DIS-MOI affirme qu’il nous faut redoubler d’efforts et accélérer notre campagne pour que Maurice maintienne sa position telle qu’exprimée aux travaux de l’OEWG en juillet dernier.

L’atelier a été organisé au Rwanda, pays qui a connu le génocide des Tutsis en 1994...
Des dizaines de musées et monuments rappellent cette triste page de l’histoire contemporaine du Rwanda en 1994 pour que jamais plus un tel crime contre l’humanité ne se répète.

Cela dit, le Rwanda s’est métamorphosé sous la férule du président Paul Kagame, président en exercice de l’Union africaine. 24 ans après le génocide, le Rwanda (pays enclavé au cœur de l’Afrique) est aujourd’hui surnommé le « miracle africain ». Je ne suis pas économiste, mais je vous rapporte ce que j’ai lu dans divers médias : « Ce pays nous rappelle le sursaut économique d’après-guerre du Japon et nous fait penser au miracle singapourien ».

Quel est le degré de transformation du pays dit des « milles collines ? »
Le président Paul Kagame a déclaré la guerre contre la corruption. Il prône la modernisation de l’administration et la réduction des circuits de l’économie parallèle. Il est désormais illégal de faire entrer des marchandises de seconde main (vêtements, chaussures) destinés au marché local. Le Rwanda est considéré le 3e pays le moins corrompu d’Afrique. Le revenu moyen est passé de USD 150 en 1994 à USD 700 aujourd’hui. Le Rwanda talonne Maurice (25e place) en occupant la 41e place.

Et sur le plan politique ?
Depuis août 2017, le Rwanda compte un cabinet ministériel composé de 11 femmes sur 20 ministres. Lors des nominations, le président Kagame a insisté qu’il voulait des ministres qui font preuve de dur labeur et non de médiocrité.

Et sur le plan social ?
Sur le plan social, plus de 3 millions de réfugiés ont été rapatriés et réintégrés au pays natal depuis la fin du génocide. Des programmes ont été élaborés, axés sur le relogement, la santé, l’éducation et autres activités porteuses. L’extrême pauvreté a été réduite de 37% en 2007 à 16 % en 2009. Ce chiffre, dit-on, évolue dans la bonne direction. Les cases traditionnelles en paille font désormais place à des cases en dur et la classe moyenne bénéficie d’un programme de logement moderne.

Un de mes interlocuteurs m’a confié que les Rwandais ne construisent pas de maisons en hauteur, ce qui pose un problème d’occupation des terrains au Rwanda qui porte bien son nom de « Pays aux Mille Collines. » Les flancs des collines sont parsemés de maisons individuelles et la population a pris soin de ne pas combler les drains naturels.

Quelle est l’image du Rwanda aujourd’hui…
Le peuple rwandais est travailleur. Le dimanche, j’ai vu des femmes planter des fleurs sur les platebandes longeant l’autoroute. Les gens sont disciplinés à l’image de leurs dirigeants. Ils se sentent concernés au vu des articles d’opinion sur l’environnement, l’éducation et j’en passe. D’ailleurs, Kigali est la capitale la plus propre du continent africain. Ce qui renforce son doux nom poétique de « Pays aux Mille Collines ».


Le génocide des Tutsis au Rwanda

dis moi
Un mémorial du génocide de 1994. Les Rwandais veulent tourner la page des heures sombres de leur histoire. Ils construisent à tour de bras, promesse d’un avenir meilleur.

Le génocide des Tutsis au Rwanda fut mené du 7 avril au 17 juillet 1994. Ce génocide fait suite à plusieurs phases de massacre de masse. Elle a pour origine le refus du noyau dur de l’État rwandais de réintégrer les exilés Tutsis, objet de la guerre civile rwandaise de 1990 à 1993.

En 1994, les accords d’Arusha prévoyaient cette réintégration afin de mettre fin à la guerre civile. L’assassinat du président rwandais, le 6 avril 1994, servit de prétexte aux extrémistes Hutus pour mener leur objectif génocidaire contre les Tutsis. L’ONU estime que près de 800 000 Rwandais, majoritairement des Tutsis, ont perdu la vie durant ces trois mois. Certains Hutus qui se sont montrés solidaires des Tutsis furent tués comme traitres à la cause Hutu.

(source : Wikipedia)


dis moi

L’atelier de travail de GAROP du 26 au 29 novembre à Kigali

L’atelier de travail des activistes dans le cadre du projet de GAROP «  la lutte globale contre l’âgisme » (Global Fight Against Ageism) était destiné à renforcer les capacités des activistes/défenseurs des droits des personnes âgées à lutter contre la discrimination et l’âgisme dont sont victimes les seniors.

Les principaux sujets abordés :
• Les droits humains
• L’âgisme et la discrimination basés sur l’âge
• Le leadership des personnes âgées
• Le processus du Groupe de Travail à Composition non Limité sur le Vieillissement
• Le plaidoyer (Advocacy) et la stratégie de campagne.
Les participants étaient issus des pays suivants :
Bangladesh, Cameroun, Inde, Kenya, Liberia, Maurice, Nepal, Rwanda, Tanzanie et Ouganda.


Le président Paul Kagame

Le pays sous la présidence de Paul Kagame se développe rapidement, grâce à des programmes axés sur les services, les nouvelles technologies et la modernisation de l’agriculture. L’économie du Rwanda croit désormais de 7% par an en moyenne.

Tony Blair, ancien premier ministre britannique, l’a qualifié de « dirigeant visionnaire » et ses pairs africains « lui ont même demandé de concevoir la réforme de l’Union Africaine qu’il préside actuellement. Il a ainsi représenté le Continent au sommet du G20 à Buenos Aires, la semaine dernière.


À la fin des travaux, chaque participant a pris l’engagement ferme, dont celui de DIS-MOI :

D’ici 2020, d’organiser un dialogue national entre la société civile, les différents partenaires actifs dans la défense des droits des personnes âgées et le gouvernement afin de prendre une position ferme pour l’avènement d’une Convention des Droits des personnes âgées à l’ONU.

dis moi

 

 

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