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Takashi Shimakawa: le génie visionnaire aux multiples facettes

Takashi Shimakawa estime que Maurice ne peut se reposer sur ses lauriers en matière touristique.
L’Associate Professor à l’Université Toyo au Japon explique que depuis les attentats survenus en Europe, les Japonais recherchent des endroits assurant leur sécurité. Mais l’expert en tourisme soutient qu’il faut qu’ils ressentent le plaisir d’être bien accueillis. Comme d’autres professionnels étrangers auxquels Maurice n’est pas étrangère, Takashi Shimakawa, du ‘Department of International Tourism’ de l’Université Toyo, ne cache pas son admiration face aux progrès accomplis dans tous les secteurs actifs du pays qui ont permis, d’une part, à sa population d’élever son niveau de vie et, d’autre part, de relever les défis auxquels est confrontée Maurice sans ressources et éloignée de ses principaux marchés. Il était à Maurice pour signer un accord de partenariat avec l’Executive Business and Computational Institute, dont l’Executive Director est Dev Hurkoo. Mais l’atout principal de Maurice reste la formation de sa main-d’œuvre, constamment remise à niveau en vue de relever les défis d’une économie fortement mondiale marquée par la compétition. « C’est la raison pour laquelle il faut faire appel aux compétences internationales dans certains domaines. Le tourisme en est un puisque c’est une industrie dynamique et qui dépend du marché extérieur », explique Takashi Shimakawa.

Des excursions à l’intérieur des pays

Encore vendues comme un de ses principaux atouts, les plages mauriciennes offrent la particularité d’être restées encore une propriété publique, contrairement à d’autres pays où ces endroits sont devenus des propriétés privées gardées sous haute surveillance. « À Maurice, j’ai vu de belles plages très bien entretenues, dont peut encore disposer la population mauricienne. C’est une très bonne chose, car si vous laissez les grands hôtels s’emparer de toutes vos plages, votre population va nourrir une véritable hostilité à l’égard des touristes. Or, aujourd’hui, ces derniers, dans leur immense majorité, recherchent des excursions à l’intérieur des pays qu’ils visitent et attendent d’être accueillis avec un sourire. Il faut donc créer des conditions pour cette proximité », explique l’universitaire japonais, titulaire d’un MBA dans une université anglaise. Toutefois, nuance Takashi Shimakawa, Maurice ne peut se payer le luxe de se reposer sur ses lauriers qui ont fait le succès de son industrie touristique. Les attentes des voyageurs, depuis le siècle nouveau, ont profondément changé. « Aujourd’hui, il existe des normes internationales auxquelles Maurice, qui est une destination haut de gamme, a adhéré. Les pays qui respectent ces normes sont connus des voyageurs. La clientèle, elle-même, a changé de profil, la nouvelle génération étant devenue très éco-consciente. Ensuite, ces derniers recherchent la diversité dans leurs destinations. À ce titre, Maurice est très bien placée pour jouer cette carte ». Mais pour y arriver, fait valoir Takashi Shimakawa, il faut mettre en place une politique cohérente en matière touristique, ni l’État, ni le secteur privé, n’y arriverait chacun dans leur coin.

Le modèle mauricien

Le modèle mauricien, qui a bâti son succès sur ses ressources humaines, c’est aussi un exemple offert au monde de coexistence pacifique entre les différentes communautés qui ont peuplé Maurice. « C’est une richesse propre à Maurice, avec ses traditions vestimentaires et culinaires, et ses fêtes religieuses. Et tout cela se vit dans la tolérance. Il faut valoriser cet aspect de la vie mauricienne », explique Takashi Shimakawa. Pour l’expert japonais, il faut que l’industrie touristique mauricienne cesse d’être confinée au seul littoral pour permettre aux voyageurs de vivre des expériences authentiques à l’intérieur du pays. Mais pour conjuguer ces deux facettes, encore faut-il qu’à tous les niveaux, sur le littoral ou dans le pays, soit mise en place une stratégie de développement touristique durable. « Cela implique tout le monde, renchérit Takashi Shimakawa. Puisque le tourisme est une industrie avec un ministère, un budget, des opérateurs, ses nombreux établissements, ses chefs d’entreprises et employés, ses écoles de formation et des investissements énormes, il faut réfléchir sur les perspectives futures de développement, compte tenu que Maurice dispose de ressources naturelles limitées et parfois périssables. C’est agréable de savoir que le nombre de touristes augmente d’année en année, mais cette croissance se répercute sur l’environnement, les ressources en eau, même le style de vie. Il faut sans doute tirer les leçons des expériences à l’étranger. Aujourd’hui, je pense que le défi majeur de Maurice est le suivant : il faut que Maurice obtienne un écolabel international, afin de pérenniser son industrie touristique et maintenir son niveau de qualité ».
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