Faits Divers

Sa vie après sa détention de dix jours - Ish Sookun: «J’ai été bouc-émissaire dans cette affaire»

Ish  Sookun, 30 ans, est un homme libre. Soupçonné d'être derrière  le courriel contenant des menaces terroristes et qui a été adressé au bureau du Premier ministre, l’informaticien a passé dix jours en cellule policière. Il a obtenu la liberté conditionnelle, le mardi 2 février. Administrateur du système d’exploitation informatique au sein du groupe La Sentinelle, il a repris le travail le lendemain de sa libération.

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Pour lui pas question de s’apitoyer sur les qu'en- dira-t-on ou même les regards de gens à la suite de son arrestation. Après cet épisode, il dit avoir perdu toute confiance dans les forces de l’ordre. « J’ai été un bouc-émissaire dans cette affaire. J’ai davantage peur de la police que des membres du public », lâche cet habitant de Providence. C’est au lendemain de sa remise en liberté sous caution qu’Ish Sookun a recommencé à travailler. « On m’avait conseillé de prendre du repos, mais j’ai insisté pour me  rendre au bureau », nous a-t-il expliqué. Mais avant de se pointer à Baie-du-Tombeau, le jeune homme s'est rendu à un temple à Souillac en compagnie de ses parents. « Nous avons dit une prière de remerciements avant de reprendre la route », explique-t-il. Pour cette journée très particulière, il a tenu à être accompagné de ses parents, Indira et Danilall. «Heureusement j’ai eu le soutien de mon employeur. Il fallait que je fasse le suivi au niveau de la maintenance de notre système. Pour cela, j’ai eu un laptop pour travailler, ce qui m’a réjoui. Pour ce premier jour, j’ai peu travaillé, rien qu’une demi-journée », précise-t-il. Aux dires du jeune informaticien, rien n’a changé pour lui au boulot. Jeudi, il s'est rendu à la police pour déposer son passeport. « Lorsque je marchais dans la rue, je sentais des regards se poser sur moi. Mais je ne m’en souciais guère », poursuit ce passionné de l'informatique qui ne jure que par Linux. Ce qui a changé pour Ish Sookun, c’est surtout son regard sur la police. « J'ai perdu confiance en la police. Je ne me sens nullement en sécurité. J'ai l'impression d'être devenu une menace pour cette institution.» Une des conditions de sa remise en liberté stipule qu’il doit se présenter au poste de police de Quartier-Militaire tous les jours et qu’il doit tenir la police au courant de ses moindres déplacements. Malgré cela, l’informaticien dit prendre ses précautions. « À chaque fois que je sors, je m'arrange pour être à la vue des témoins susceptibles de confirmer mes mouvements. Si demain on essaie de me piéger, je saurais quoi faire », poursuit-il. « Certains policiers m’avaient informé qu’il y avait beaucoup de commentaires négatifs à mon sujet sur internet. Mais quand j’ai consulté la Toile, c’est l’inverse que j’ai vu », ajoute Ish Sookun. Il déplore également que sa réputation en tant que professionnel de l’informatique ait été ternie. « Désormais quand je clique sur Ish Sookun, je vois le mot terroriste qui apparaît, cela m’agace. Ma vie est bouleversée. Heureusement que je bénéficie du soutien de mes proches, de mes amis et de mes collègues », avoue-t-il.

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