Suite à la hausse de patients au sein de l’ICU et HDU : une équipe de santé spécialisée en permanence à l’hôpital ENT à partir du 1er novembre

Suite au nombre de cas positifs à la Covid-19 qui ne cessent d’augmenter dans les soins intensifs du New ENT Hospital, une décision a été prise pour y avoir une équipe de santé spécialisée en permanence. Les infirmiers et infirmières, qui y seront affectés, seront répartis en deux équipes et s’occuperont des personnes gravement malades qui seront admises à l’Intensive Care Unit (ICU) et à la High Dependency Unit (HDU) du New ENT Hospital. Ces dispositions prendront effet à partir du 1er novembre 2021. Cependant, cette décision est contestée par le président de la Nursing Association, Ram Nawzadick. 

Le pays est dans la phase 2 du plan de préparation à la Covid-19 au New ENT Hospital. Le nombre de patients positifs à la Covid-19 gravement malades qui sont admis au New ENT Hospital, notamment à l’Intensive Care Unit (ICU) et à la High Dependency Unit (HDU), a considérablement augmenté. 

Suite à une réunion avec le Senior Chief Executive, le secrétaire permanent et le directeur général des services de santé du ministère, il a été décidé qu’une équipe de santé spécialisée serait en permanence affectée au New ENT Hospital. C’est ce que souligne dans une circulaire le Medical Superintendent de l’hôpital ENT, le Dr Sok Appadu. Ce document fait mention que concrètement deux équipes seront réparties, notamment A et B.  Et chacune d’entre elle aura besoin d’une infirmière responsable et travaillera par rotation d’une semaine assurant ainsi une couverture 24 heures sur 24 à l’hôpital par une semaine d’auto-isolement. Ces dispositions prendront effet à partir du 1er novembre 2021.

À ce jour, les Regional Health Director des hôpitaux Victoria (Candos), Jawaharlall Nehru (Rose-Belle), Dr A.G. Jeetoo (Port-Louis), SSRN (Pamplemousses), Dr Bruno Cheong (Flacq) de même que les Regional Nursing Administrators et les Regional Health Services Administrators, ont déjà eu cette circulaire. 

Au sein du ministère de la Santé, on indique qu’il y a 24 respirateurs artificiels qui sont disponibles à l’hôpital ENT. « Le ministère n’a jamais branché plus de six patients en même temps. Et le nombre de patients aux soins intensifs à l’ENT n’a jamais dépassé les 40, alors qu’il y a 75 places », fait-on comprendre.

Avec deux équipes, le travail est irréalisable

C’est impossible qu’il n'y ait que deux équipes pour effectuer un si gros travail, fait comprendre le président de la Nursing Association, Ram Nawzadick. « Ces employés n’auront ni de vie familiale ni de vie sociale. Il faut revoir cette circulaire. Il faut au minimum cinq équipes pour abattre un tel travail. On a déjà attiré l’attention du ministère qu’on ne peut fonctionner de cette façon. Ces personnes devront travailler pendant deux années, voire même plus dans de telles conditions. Si le ministère aille de l’avant avec cette circulaire, alors après sept jours de travail continue, l’infirmier ira lui aussi en auto-isolement. Par la suite, il devra à nouveau reprendre son boulot. Et il n’aura ni une vie de famille ni une vie sociale », a fait ressortir Ram Nawzadick.

Ce dernier préconise qu’avec cinq équipes après sept jours de travail et d’isolation, ces personnes pourront avoir une vie de famille de même que partir travailler dans leur hôpital respectif. Ce dernier poursuit que ce n’est qu’après quatre semaines que la première équipe reprendra le boulot à la New ENT Hospital. « J’ai déjà informé le ministère de notre proposition. Avec deux équipes, le travail est irréalisable, voire inhumain. Le ministère ne peut pas camper sur cette position. Il doit revoir sa décision », souligne le président de la Nursing Association.

Ce dernier indique également que c’est quelque chose de bien si ces employés restent uniquement au sein de l’hôpital ENT. « Quand quelqu’un officie dans un endroit en permanence, dans ce cas précis avec les patients testés positifs à la Covid-19, alors la peur psychologique s’en ira. Ces personnes pourront maîtriser la situation plus facilement. Elles auront de l’expertise dans ce domaine. Et seront de surcroît plus productives. Le ministère en a grandement besoin. En revanche, si à chaque fois, on envoie de nouvelles personnes, elles auront plus peur. ‘Zot pa pou dan enn eta despri korek. Pa pou ena lespri poze’ », fait-il comprendre.

De plus, Ram Nawzadick affirme qu’il a demandé au ministère pour que ces personnes aient une allocation. « Ces personnes iront travailler avec des personnes qui sont gravement malades. Le risque qu'elles deviennent elles-mêmes positives est réel. Ainsi, ça serait quelque chose de formidable si elles peuvent avoir une ‘disturbance allowance’ ou une ‘Covid-19 allowance’. Cela les motivera grandement pour travailler dans un tel environnement. Car il faut se rendre à l’évidence que cela demande un gros sacrifice. Ceux qui travailleront au sein de l’hôpital ne pourront passer des moments avec leur famille », précise-t-il. Par ailleurs, il tient à er que ces employés ne refusent pas de travailler. « Même s’ils n’ont rien en retour, ils font le travail, ils savent que c’est leur profession, mais en même temps ils prennent conscience que c’est dangereux », a-t-il affirmé.

Pour sa part, un infirmier affirme que tout le personnel des services de santé doit refuser cette circulaire, car au cas contraire personne n’aura une vie familiale et sociale. « Il faudra continuellement travailler pendant une semaine, puis s’isoler pendant une semaine. De ce fait, la personne n’aura ni vie personnelle ni vie familiale ni vie sociale, sachant que lorsqu’elle est en isolement, elle n’aura pas droit de sortir. De plus, ceux qui y travaillent ne recevront aucune rémunération supplémentaire. Ce n’est guère encourageant », déplore-t-il.

Plusieurs lits pour traiter des patients de la Covid-19

Il y a quatre salles pour le traitement de la Covid-19 dans tous les hôpitaux et 250 lits. De plus, il y a 90 places à l’hôpital ENT, dont 60 peuvent être des lits de l’ICU et 30 disposent à la fois de ‘ventilators’. À l’hôpital de Souillac, il y a 60 lits, dont 30 de l’ICU et 26 peuvent être ventilés. Ainsi, il y a 400 lits qui sont disponibles dans les hôpitaux pour les patients qui ont des symptômes de la Covid-19. Mais il ne faut pas oublier que les hôpitaux ont plus de 3 000 lits et le ministère de la Santé peut toujours augmenter le nombre quand le besoin se fait sentir.