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[Success Story] Franceska : ses assiettes écolos sont son gagne-pain

Mère de huit enfants, Franceska Spéville-Hortense Calotte, 35 ans, est très connue à Rivière-des-Galets, un village côtier situé au sud de l’île Maurice. Elle est à la tête d’une société coopérative qui fabrique des assiettes à partir des feuilles de palmistes.

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«Madam fey palmis». C'est sous ce sobriquet que Franceska Spéville-Hortense Calotte est plus connue dans sa localité.

Qui aurait cru qu'on pouvait fabriquer des assiettes à base de feuilles de palmistes ? Franceska a eu l'ingénieuse idée de lancer une entreprise spécialisée dans la fabrication des assiettes écolos. Une première à Maurice ! Un coup de pouce de Dame nature et le tour est joué...

C'est grâce à l’initiative de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) que Franceska a pu se lancer dans cette voie.

«Le but était de trouver une autre source de revenus pour que les pêcheurs du village de Rivière-des-Galets puissent faire vivre leurs familles. Bingo ! Nous, les femmes, nous nous y sommes inscrites et le projet a démarré en fin 2011 », raconte la jeune femme.

L’idée de ce projet était avant tout de sensibiliser le public sur une meilleure conscience écologique.

«J’ai exploité les richesses qu’offre  Dame nature pour gagner mon pain. Je me souviens qu’autrefois nos grands-parents consommaient des ‘lekers palmis’. Donc, les assiettes que je confectionne sont fabriquées à partir des feuilles de palmistes. Lesquelles sont durables, biodégradables et en harmonie avec l’environnement. Ces assiettes sont fabriquées en cinq dimensions de manière artisanale. C’est un produit 100 % écologique. Elles sont lavables et réutilisables. Elles peuvent contenir de l’eau chaude et sont adaptées aux micro-ondes», explique-t-elle.

Franceska était télé-agente dans un centre d’appels avant d’embarquer dans cette aventure : «Je suis une aventurière. Je me suis dit  pourquoi ne pas tenter cette aventure écolo ?»

La patience, la persévérance et l’amour sont requises pour pouvoir exercer ce métier, explique Franceska.

«Il faut avoir la tête sur les épaules. Gérer la vie familiale, la maison et le travail, c’est une tâche compliquée. Il me faut ainsi un meilleur équilibre pour la gestion», ajoute l’entrepreneuse.

La recette de son succès se trouve dans ses assiettes

9 heures : Franceska est déjà dans son atelier, niché à Beau-Champ, Bel-Ombre. Toutes les semaines, bravant les intempéries ou encore un soleil ardent, elle part tantôt à Chamarel tantôt à Britannia ou encore dans des régions avoisinantes pour le ramassage des feuilles de palmistes.

«Je les transporte ensuite à mon atelier. J’enlève la ‘colonne vertébrale’ de la feuille de palmiste pour extraire les 'gaines'. Il faut ensuite les laisser  tremper dans l’eau pendant une heure. Puis, je nettoie les 'gaines' à grande eau et à l’aide d’une brosse. Puis, elles sont adossées au mur pour le séchage afin d'éliminer l’humidité. Entre-temps, la machine de compression est préchauffée entre 180 et 200 degrés. Une fois les 'gaines' bien séchées, je les découpe en fonction de la taille recommandée avant de les placer dans la machine pour leur donner la forme d’une assiette», détaille Franceska.

En moins d’une minute, l’assiette est confectionnée. Pour l’heure, cinq types d’assiettes avec les dimensions suivantes 10 cm, 15 cm, 20 cm, 25 cm et 30 cm sont produites dont les prix varient  en fonction de leur taille, soit entre Rs 5 et Rs 30.

L’entrepreneuse indique qu'elle peut fabriquer en moyenne jusqu'à 150 assiettes en moyenne par jour.

Gobelets, «take-away» palmistes…

Des projets innovateurs et écolos, Franceska en a plein la tête. L'île Maurice s’engage déjà vers le projet d'une île durable avec l’interdiction de la vente de sacs en plastique.

«Je reçois déjà des commandes des hypermarchés pour remplacer les barquettes en plastique et polystyrène avec des feuilles de palmistes compressés. Il est temps que les 'take-aways' et conteneurs en plastique soient également bannis. De ce fait, les objets produits 100 % naturellement de manière typiquement mauricienne, comme Made in Moris, dit-on, seront promus et exposés sur les marchés local et international», explique Franceska.

Cette entrepreneuse ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. «J’envisage de me lancer dans la fabrication des gobelets et 'take-away' écolos», conclut-elle avec sourire.

 

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