Stella Hoffted : un dépistage fortuit lui sauve la vie

C’était un jour d’octobre 2021 comme les autres pour Stella Hoffted, jusqu’à ce qu’un geste anodin change le cours de sa vie. Sans le savoir, elle allait faire une découverte qui la plongerait dans un combat qu’elle n’aurait jamais imaginé mener.

« Si je n’avais pas passé ma main par hasard à cet endroit précis... » se remémore-t-elle, le regard lointain. Ce jour-là, profitant des initiatives du mois rose, Stella et son époux décident de participer à une campagne de dépistage organisée par l’ONG Link to Life à Rose-Hill. Une simple démarche préventive, pensait-elle alors.

Après l’examen préliminaire, un papier lui est remis avec une consigne : se présenter à l’hôpital. Les membres de l’ONG, prudents, ne mentionnent pas encore le mot redouté. Ils attendent que des examens plus poussés confirment leurs soupçons.

Quelques jours plus tard, dans le cabinet d’un médecin du privé, le verdict tombe : cancer du sein, stade trois. « Cela a été un choc, un moment très dur à encaisser », confie Stella, la voix légèrement tremblante. « Mais le médecin m’a immédiatement rassurée, m’expliquant que j’allais recevoir les soins nécessaires. Ce n’était pas facile à accepter, mais avais-je vraiment le choix ? »

Ce qui frappe dans le témoignage de Stella, c’est l’absence totale de signes avant-coureurs. « C’est une simple démangeaison qui m’a poussée à gratter cette zone, me permettant de découvrir cette masse. » Elle avait bien entendu parler de l’autopalpation, mais comme beaucoup, n’avait jamais songé à le faire.

Dans les moments les plus sombres de cette épreuve, Stella n’était pas seule. Telle une forteresse autour d’elle, sa famille - son mari et leurs deux enfants – l’a entourée d’un amour inconditionnel. La communauté de la paroisse Saint-Léon de Quartier Militaire a également été un pilier, portant Stella dans leurs prières quotidiennes.

« Et puis il y a eu Link to Life », ajoute-t-elle avec gratitude. « Ils n’ont jamais lâché ma main depuis ce premier dépistage. Ils m’avaient proposé de les contacter à nouveau dès que j’aurais les résultats des examens médicaux. » L’ONG est devenue son phare dans la tempête, suivant chaque étape de son traitement, répondant à ses questions dans les moments de doute.

Le parcours médical de Stella s’est déroulé comme un marathon éprouvant : chimiothérapie débutée en novembre 2021, suivie d’une intervention chirurgicale, puis de nouvelles séances de chimiothérapie et de radiothérapie. Aujourd’hui, elle continue à prendre ses médicaments régulièrement, telle une guerrière qui ne baisse jamais la garde. « Les examens sont normaux jusqu’à présent, mais étant donné que le cancer a été découvert à un stade avancé, je reste extrêmement vigilante », explique-t-elle avec détermination.

Forte de son expérience, Stella est devenue une ardente défenseuse du dépistage précoce. « J’avais conscience de l’importance de l’autopalpation, mais je n’y accordais pas d’attention. Avec plus de sensibilisation, j’aurais peut-être découvert ma maladie plus tôt », regrette-t-elle. 

Son regard s’assombrit quand elle évoque la réticence de nombreux hommes face aux campagnes de dépistage : « Certains s’en remettent uniquement à leur foi, d’autres sont dans le déni, persuadés que ça n’arrive qu’aux autres. »

Pendant ses traitements, Stella a été témoin de la vulnérabilité masculine face à cette maladie : « J’ai vu des hommes refuser les soins par peur ou par honte, parce que c’est un sujet tabou dont ils ne veulent pas parler, trop révoltés d’avoir contracté la maladie. » Certains ne veulent pas s’absenter du travail, voyant la maladie comme un obstacle à leur carrière, ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, Stella Hoffted est devenue une ambassadrice informelle de la prévention. Elle encourage activement son entourage à se faire dépister et à contacter Link to Life pour obtenir informations et soutien. Son message est clair : la vigilance peut sauver des vies, et personne n’est à l’abri.