
Malgré une carrière florissante en finance, Kugan Parapen a choisi de se tourner vers la politique. Objectif : agir concrètement sur le terrain.
« Je crois dans une économie dynamique, mais qui ne sacrifie pas l’humain. »
La politique ? Une étape, pas une fin en soi. « Je ne veux pas m’accrocher à un poste pour le poste. Le jour où je sentirai que je ne peux plus être utile, je partirai. Mais aujourd’hui, j’ai une mission, et je veux la remplir du mieux possible. » Loin d’être une carrière, la politique, affirme Kugan Parapen, 39 ans, est un engagement citoyen. Personnel. Humain. « Les chiffres me parlent, mais derrière chaque statistique, il y a une histoire humaine. Si le chômage baisse, je veux voir le visage de celui qui a retrouvé un emploi. Si la pauvreté recule, je veux entendre les rires des enfants qui mangent à leur faim. C’est ce qui m’anime », souligne ce spécialiste de la finance.

Cette vision engagée trouve ses racines dans son parcours académique et sa curiosité pour comprendre le fonctionnement du monde. Lauréat des examens du Higher School Certificate, il poursuit des études en économie à l’université de Warwick. « J’ai toujours eu un attrait pour comprendre les mécanismes qui gouvernent le monde, la manière dont les décisions économiques affectent les sociétés, et surtout comment ces choix peuvent améliorer ou dégrader la vie des gens », explique-t-il.
De retour à Maurice en 2008, il gravit rapidement les échelons dans la finance, jusqu’au poste de Chief Investment Officer. Un titre prestigieux, un bureau avec vue, et des responsabilités qui auraient suffi à combler bien des ambitions. Mais il ressent un vide : « L’argent ne peut pas être la seule finalité. J’avais envie de donner davantage de sens à mon quotidien, de me sentir utile au-delà d’un tableau Excel ou d’un portefeuille d’actifs. »
En 2014, le virage politique : il rejoint le parti de gauche Rezistans ek Alternativ (ReA). « Pour moi, la politique est un outil pour aider, pour corriger les inégalités, pour tendre la main. »
Élu dans la circonscription n°1 (Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest) aux élections générales de novembre 2024, il est nommé Junior Minister à la Sécurité sociale. Il reconnaît la complexité du poste et les défis quotidiens : gestion des attentes, contraintes budgétaires, réactivité face aux besoins des bénéficiaires. Kugan Parapen s’implique directement : visites de centres de vieillesse, échanges avec des familles vulnérables et initiatives pour améliorer la vie quotidienne des bénéficiaires de la Sécurité sociale. « C’est une fonction qui me correspond. J’ai toujours dit que mon but est simple : aider les autres, apporter un sourire, être là pour ceux qui souffrent ou qui sont oubliés du système. »
L’humain d’abord

Kugan Parapen ne cache pas son ambition : il veut contribuer à l’avancement du pays et offrir aux jeunes un avenir porteur d’opportunités. « Nous devons bâtir un Maurice moderne, mais aussi inclusif. Trop de jeunes talentueux quittent l’île parce qu’ils ne trouvent pas leur place ici. Il faut leur donner les moyens de rêver, de créer, de rester. Je crois dans une économie dynamique, mais qui ne sacrifie pas l’humain. »
Son objectif : laisser une empreinte tangible par des actions concrètes, plutôt que par des discours. « Si dans dix ans, une mère me dit que grâce à nos politiques, son fils a pu trouver un travail digne, alors j’aurai réussi. »

Derrière le ministre, il y a un homme passionné et attaché à des rituels simples. Il rencontre son épouse via Facebook, touché par une citation qu’elle partageait : « On ne doit pas regarder un arbre par ses fruits, mais par ses racines. » « Cette phrase m’a bouleversé. J’y ai vu une philosophie de vie. Ne pas juger uniquement sur l’apparence, sur ce qui est visible, mais comprendre l’histoire, les fondations. J’ai tout de suite eu envie d’entrer en contact avec elle », révèle-t-il.
La première conversation mène à une rencontre, puis à une deuxième, et bientôt à une évidence : ils sont faits l’un pour l’autre. Quelques années plus tard, ils se marient. « Elle est mon soutien, mon équilibre. Sans elle, rien ne serait possible. »
Chaque jour, Kugan Parapen consacre au moins trente minutes à la musique. « C’est ma bulle. Peu importe la journée, je prends ce temps pour moi. J’écoute de tout : du classique, du séga, de la pop internationale, du jazz. La musique me recentre. Elle me rappelle que la vie, malgré ses épreuves, reste belle. »
Il aime également voyager. Deux destinations l’ont particulièrement marqué : le Vietnam et l’Écosse. « Au Vietnam, j’ai découvert un peuple d’une chaleur incroyable, très proche de l’hospitalité mauricienne. Leur histoire, leur culture, leur résilience m’ont ému. Quant à l’Écosse, j’ai adoré la ville d’Édimbourg. Ses ruelles, son ambiance, son mélange de modernité et de tradition… C’est un lieu qui respire l’histoire. »
L’histoire, justement, est l’une de ses passions. « Lire sur le passé, c’est comprendre le présent et mieux préparer l’avenir. J’aime plonger dans les récits des civilisations, voir comment les peuples ont évolué, quelles erreurs ils ont commises, quelles leçons ils nous laissent. »
Et lorsqu’il est à Maurice, il ne renie pas ses plaisirs simples : « Je ne dirai jamais non à un bon ‘minn bwi poulet’. C’est mon plat préféré, celui qui me ramène toujours à mes racines. »
Mari, ministre, mélomane, passionné d’histoire, amateur de voyages et de minn bwi… Kugan Parapen est un homme multiple. Mais derrière ces facettes, une ligne de force : l’humain d’abord.

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