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Sweetie Ramlagun Law : guerrière de l’amour

Ils se sont mariés le  18 janvier 2013. Ils se sont mariés le 18 janvier 2013.
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La perte de son époux, Ahfat Law Hing Choy, reste une plaie béante pour Sweetie Ramlagun Law. Six ans après, elle témoigne d’une résilience forgée au rythme de l’amour… et des épreuves.

« La mort a pris son corps, mais pas ce que nous étions. L’amour reste. Et c’est lui qui me tient debout. »

«Demain ne vient jamais », dit-elle doucement. Depuis le 21 avril 2019, jour où son époux, son âme sœur, Ahfat Law Hing Choy, s’est éteint après un long combat contre un cancer du côlon, le temps s’est figé pour Sweetie Ramlagun Law. Depuis, elle apprend à vivre avec son absence, sans jamais cesser d’aimer.

Pour elle, son mari était quelqu’un d’unique.
Pour elle, son mari était quelqu’un d’unique. 

Leur rencontre avait tout d’un scénario improbable. Des événements mondains à Maurice aux conversations timides, jusqu’au jour où Ahfat Law Hing Choy franchit le pas. « Moi, je suis née le 25 novembre, lui le 20. On s’entendait à merveille, comme si on se connaissait depuis toujours », se souvient Sweetie Ramlagun Law. 

La différence d’âge, loin d’être un obstacle, devient leur force. « Mon papa adorait Ahfat. Leur complicité m’a donné la certitude que j’avais fait le bon choix. » Du reste, affirme-t-elle : « Je ne me suis jamais souciée de l’opinion des autres. Seul comptait ce que nous vivions, lui et moi. » Le 18 janvier 2013, ils se disent oui. « Depuis ce jour-là, on n’a plus jamais été seuls », confie-t-elle avec tendresse.

Mais ce bonheur est brutalement interrompu en 2018. Le diagnostic tombe : cancer du côlon, stade 4, avec métastases au foie. « Tout s’est effondré. J’ai fermé mon atelier de styliste pour me consacrer entièrement à lui. » Entre Maurice et Chennai, en Inde, le couple multiplie les allers-retours pour les traitements. « J’étais son pilier, toujours à ses côtés. Il ne devait jamais traverser cette tempête seul. »

Juste avant de partir, il lui confie : « You are the most beautiful thing that has ever happened to me. » Elle sourit, les yeux brillants de larmes : « Moi aussi, je peux dire la même chose. Nous étions faits l’un pour l’autre. » Le 21 avril 2019, Ahfat Law Hing Choy s’éteint. « Il est parti avec une partie de moi », souffle Sweetie Ramlagun Law.

« Le chagrin ne disparaît pas avec le temps. J’apprends à l’apprivoiser, à marcher avec lui. Il y a des jours où c’est insupportable… »

Se relever après une telle perte ? Les premiers jours ont été un brouillard dense. « Quand on perd son mari, on perd une partie de soi. C’est un silence qui hurle », confie-t-elle. Elle a tenté de se reconstruire. « J’ai essayé d’aller de l’avant, de me dire qu’il fallait recommencer. Mais ça n’a pas marché. J’avais besoin de temps pour faire mon deuil. »

Juste avant de partir, il lui a confié : « You are the most beautiful thing that has ever happened to me. »
Juste avant de partir, il lui a confié : « You are the most beautiful thing that has ever happened to me. »

Six ans plus tard, le chagrin est encore présent. « Voir Ahfat se battre contre le cancer, être à ses côtés, le voir souffrir et mourir devant moi… c’est encore frais dans ma tête. Je revis ces moments. » Malgré la douleur, Sweetie Ramlagun Law a trouvé des éclats de lumière. « Que ce soit à l’hôpital en Inde, dans l’avion en route vers ses traitements, au temple ou au restaurant… chaque instant passé avec lui est un trésor. » 

Elle se souvient de tout : ses mots, ses gestes, son humour, ses plats préférés, ses petites blagues… « Je pourrais presque entendre sa voix encore », dit-elle avec un sourire voilé de tristesse. Dans un message écrit pour l’anniversaire de sa disparition, elle confiait : « Je suis plus forte, mais je suis toujours brisée. Je t’aime plus que les mots ne peuvent dire. Jusqu’à ce que l’on se retrouve, tu restes à jamais dans mon cœur, mon Nounou. » Elle insiste : 

« Ahfat était unique. Ce que nous avons partagé ne pourra jamais disparaître. » Dans un texte qu’elle lui a dédié, elle écrit : « Le chagrin ne disparaît pas avec le temps. J’apprends à l’apprivoiser, à marcher avec lui. Il y a des jours où c’est insupportable. Mais j’ai survécu au pire, et aujourd’hui je me vois comme une guerrière. »

« Quand on perd son mari, on perd une partie de soi. C’est un silence qui hurle »

En 2022, une nouvelle douleur : elle perd son père.Aux épreuves qu’elle endure s’ajoute un épisode des plus traumatisants : une perquisition à son domicile en 2023. « Dix-sept policiers en civil ont franchi ma porte de manière brutale. Ils ont pris un DVR qui se trouvait parmi les documents de mon défunt mari. J’ai été victime d’un acte grossier. Ils m’ont forcée à les accompagner au poste de police, où ils m’ont retenue jusqu’à 10 heures du soir. Ça a été un moment qui m’a profondément marquée. »Elle dénonce une tentative d’intimidation. « Mais je n’ai pas cédé. »  

Le sort semble s’acharner : un hamartome pulmonaire lui est diagnostiqué, elle qui avait déjà vaincu un cancer du poumon une dizaine d’années plus tôt. Sweetie Ramlagun Law décide alors de quitter Maurice pour poursuivre ses soins en Inde. « Ce fut un moment très difficile. Je ne savais pas comment gérer… Mais j’ai trouvé une force en moi qui m’a guidée. Aujourd’hui, je vais bien. »

Elle s’est retrouvée accablée par une succession de pertes.
Elle s’est retrouvée accablée par une succession de pertes.

Jaipur est devenu son sanctuaire. Entourée de Jazz, son fidèle Doberman âgé de 10 ans, elle y pratique le yoga et la méditation, aménageant dans son appartement un espace pour Ahfat où elle allume chaque jour une bougie. « C’est ma manière de lui parler encore, de lui dire qu’il est toujours avec moi. »

Malgré cette succession de pertes – sa mère, son frère, son père, son chien Olga, et surtout Ahfat — Sweetie Ramlagun Law tient debout. « On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Mais quand la perte nous touche, on réalise à quel point la solitude est immense. Si mon histoire peut aider ne serait-ce qu’une personne à se sentir comprise, alors j’aurais accompli quelque chose. »

Pour elle, une seule certitude demeure : rien ne pourra effacer l’amour qu’elle a vécu. « La mort a pris son corps, mais pas ce que nous étions. L’amour reste. Et c’est lui qui me tient debout. » Lorsqu’elle en parle, ses yeux brillent d’un amour qui ne s’éteint jamais.

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