Dans une année où le pays connaît sa pire performance en quatre décennies, le régulateur bancaire est intervenu à tous les niveaux afin d’aider le gouvernement, les entreprises et les particuliers.
13 mars. La Covid-19 couvre le monde de son ombre mortel. À cette date, ayant déjà cerné les enjeux, la Banque de Maurice a pris les devants avec une baisse dans le taux directeur et une première salve de mesures en faveur des opérateurs économiques et des ménages : une aide spéciale de Rs 5 milliards, un moratoire initial de six mois sur le remboursement des emprunts. Au fil des mois, afin de répondre avec des moyens peu conventionnels à cette situation exceptionnelle, le régulateur bancaire ne sera point à court de moyens.
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Selon nos recoupements d’informations, à début décembre, la Banque de Maurice aura mis de manière directe et indirecte environ Rs 123 milliards à la disposition des opérateurs économiques, des petites et moyennes entreprises et des ménages touchés par la pandémie. Cette somme inclut le montant exceptionnel de Rs 60 milliards versé dans les caisses de la Trésorerie publique.
À début décembre, toujours, le montant total effectivement décaissé serait de Rs 83 milliards. Vers fin juin 2021, il se pourrait que la somme totale déboursée par la Banque de Maurice atteigne les Rs 98 milliards.
Qu’est-ce qui explique un tel niveau d’intervention ? En 2020, l’économie mauricienne devrait enregistrer une contraction de 15,2%, selon les récentes estimations de Statistics Mauritius. De tous les secteurs, le tourisme en est le plus touché avec une baisse de 67% dans ses activités, en comparaison à 2019. À cette mauvaise performance suffisante pour basculer le pays en territoire négatif, s’ajoute une contraction de quelque 25% dans la construction (après trois années consécutives de croissance). Quant à la consommation dans son ensemble, la baisse est estimée à 12%.
Moratoire sur les prêts
Autre indicateur démontrant l’environnement économique difficile est la performance trimestrielle. Relativement à la période similaire en 2019, les trois premiers quarts de 2020 ont connu une baisse dans les activités (tenant compte du confinement de la mi-mars à fin mai et la fermeture des frontières).
C’est dans un tel contexte qu’est intervenu la Banque de Maurice, dont l’objectif est de promouvoir et de maintenir la stabilité monétaire et financière dans le pays. Ses différents instruments permettent tant à la Trésorerie publique que les entreprises systémiques à garder la tête hors de l’eau pendant la crise 2020 et l’année 2021 quand on tient compte de la seconde vague de la Covid-19 déferlant sur l’Europe, l’Afrique du Sud et le Japon.
Autre exemple détaillé d’une mesure-phare, est le moratoire sur les prêts annoncé le 13 mars. Ce moratoire a couvert des prêts de Rs 9,3 milliards pour les opérateurs économiques et de Rs 777 millions pour les petites et moyennes entreprises, explique-t-on dans les milieux concernés.
Approvisionnement : Rs 6,6 milliards à la STC
Entité étatique importante distribuant des commodités allant des produits pétroliers jusqu’au riz et la farine, la State Trading Corporation (STC) requiert des devises pour payer ses achats. Selon des recoupements d’information, l’apport de la Banque centrale en devises étrangères a été de 165 millions de dollars (Rs 6,6 milliards). Il nous revient que le régulateur bancaire est disposé à intervenir afin de soutenir la STC dans ses demandes en monnaie étrangère pour financer ses achats.
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