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Smart Mauritius: crainte persistante concernant l’inclusion sociale des projets

Des 13 projets de villes intelligentes, cinq sortiront de terre cette année. Cette annonce de Vishnu Lutchmeenaraidoo, le ministre des Finances, jeudi, s’entoure aussi d’une préoccupation grandissante à propos de l’inclusion sociale de tels projets à Maurice.

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Recherche et développement, priorité du budget

Revenant d’une mission à Washington où il a eu des pourparlers avec des officiels du Fonds monétaire international, le ministre des Finances a confié qu’il a discuté du prochain budget avec ces derniers. Une des priorités de cet exercice sera le domaine des recherches et développement. Il a aussi annoncé des visites officielles le mois prochain au Ghana et au Sénégal dans le cadre de la stratégie d’expansion mauricienne en Afrique.

 

Le ministre des Finances a fait cette annonce lors du sommet Smart Mauritius, de la State Land Development Company Ltd (SLDC), à l’hôtel le Maritim, Balaclava. Et la question d’inclusion sociale a été le fil rouge des différentes interventions des experts locaux et internationaux. D’emblée, Claude Wong So, CEO de SLDC, a souligné l’importance que le projet de Smart City soit accepté par la société. C’est d’abord, selon lui, d’un mode de vie intelligent. Il a ainsi énuméré quelques difficultés liées à un manque de connaissance des projets, à l’instauration d’un climat de confiance, à l’absence de compétences utiles dans ce nouveau secteur et aux inadéquations de la main-d’œuvre. « Il faut aussi en finir avec le concept de ‘gated communities’. Chaque citoyen devra pouvoir circuler librement dans les villes intelligentes. Il faut aussi que les autorités locales et certains fonctionnaires changent de mentalité. Si nous n’arrivons pas à changer de mentalité, nous ne pourrons pas réussir », a souligné Claude Wong So. Un sentiment partagé par Bertrand Moingeon, directeur et spécialiste en gestion du changement de l’École des Hautes études commerciales (HEC) Europe. Il estime que l’urbanisation a souvent créé une marginalisation des pauvres. « Si nous ne procédons pas de façon correcte, la Smart Island pourrait devenir le contraire de ce qu’on souhaite », a-t-il dit. Autre aspect social évoqué par Gilbert Ahnee, journaliste indépendant : le changement sociétal chez les jeunes intervenu soudainement, aussi vite et profond que Bollywood a changé. « On n’arrive pas vraiment à comprendre ces transitions, ces changements de style de vie. Nous devons faire une étude anthropologique pour établir ce qui se passe », a souligné Gilbert Ahnee. Yan Hookoomsing, CSR manager de HSBC, s’est prononcé contre les projets de Smart Cities. Il ne voit pas la pertinence de sacrifier des terres fertiles pour les remplacer par du béton alors que les récents épisodes de crues soudaines ont démontré des vulnérabilités environnementales. Il a aussi évoqué l’accès à l’eau potable et les inégalités sociales que peut entraîner le développement des villes intelligentes. « C’est une erreur irréversible et tragique de penser que les terres fertiles n’ont plus de valeur économique alors qu’elles représentent bien un écosystème vital », a souligné l’activiste environnementaliste. Il explique ainsi que l’empreinte écologique de Maurice est aujourd’hui de 4,55 hectares globaux par habitant alors que la moyenne internationale est de 2,7 par personne. Des opportunités d’affaires existent cependant dans la production d’aliments sains, les énergies renouvelables, l’éthanol pour le transport,  entre autres, ajoute-t-il.


 

Gestion informatisée géographique de Port-Louis

Développeur du cadastre national, le Land Administration, Valuation and Information Management System (LAVIMS), Airbus Defence and Space se positionne pour mettre en place une National Spatial Data Infrastructure (NSDI). Celle-ci permet une gestion de l’information géographique pour multiplier d’autres services liés aux transports, aux services publics et à la gestion environnementale, entre autres. Il faudra cependant un encadrement légal, une intégration des données, des infrastructures pour davantage de positionnement géographique, entre autres. La compagnie européenne compte faire de Port-Louis un projet pilote afin de jeter les bases de la NSDI. Il s’agit là d’améliorer l’accès aux informations en cas d’urgence, connaître en temps réel les embouteillages, rendre le trafic plus fluide ou encore dénicher des contrevenants pour divers délits liés à l’immobilier, entre autres.

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