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Situation difficile au sein de l’industrie cannière : Maurice pas prêt à s’embarquer dans la culture du cannabis

Gerald Lincoln, Ashok Subron, Mahen Seeruttun et Kreepalloo Sunghoon. Gerald Lincoln, Ashok Subron, Mahen Seeruttun et Kreepalloo Sunghoon.

Maurice a pu pénétrer le marché chinois l’année dernière mais ce n’est pas pour autant qu’on viendra avec la culture du cannabis pour des besoins médicaux au détriment de la canne à sucre. C’est ce qu’a souligné le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun dans l’émission au Cœur de l’info sur Radio Plus lundi après-midi, animée par Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert.

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Mahen Seeruttun est catégorique. Il émet des réserves sur le projet d’Ernst & Young qui suggère qu’il faut planter du cannabis, car la canne à sucre n’est plus rentable. « Le secteur sucre a un rôle multifonctionnel. On produit la canne pour l’énergie et l’alcool. Pour moi, c’est prématuré de nous embarquer dans un tel projet. À ce stade ce n’est pas une culture sur laquelle on compte », a-t-il fait comprendre. Il a toutefois indiqué que la Banque mondiale a été sollicitée pour proposer des mesures pour ce secteur.

Le ministre a indiqué que le protocole sucre n’existe plus maintenant et un petit producteur de sucre comme Maurice ne peut influencer le prix. « Nos sucres sont exportés et on ne peut pas dicter le prix. Mais on est venu avec des supports financiers. Le prix de la bagasse a augmenté et il y a des mesures d’accompagnement aux planteurs »,  a-t-il dit. Ce dernier a aussi affirmé que le ministère travaille sur le moyen et le long termes pour la survie de ce secteur. « L’année dernière on a pu pénétrer le marché chinois où on pourra écouler 50 000 tonnes de sucre spéciaux. Ensuite il y a le marché indien et africain », a-t-il dit.  

Gérald Lincoln, Le Managing Partner d'Ernst & Young a indiqué qu’il faut trouver des mesures alternatives à la culture de la canne à sucre. « Dans le domaine médical le cannabis à une forte valeur ajoutée. Les huiles extraites sont utilisées pour soulager des malades. C’est pour développer une industrie pharmaceutique. L’Inde l’a fait dans les années 1990-2000 », a-t-il dit. Ce dernier a souligné que s’il y a une décision à cet effet on pourra certainement la mettre en application. « Si on n’a pas de volonté politique alors cela restera qu’une idée. L’objectif n’est pas la dépénalisation du cannabis mais la culture du cannabis pour des besoins médicaux », a-t-il fait comprendre.

Le secrétaire de l’association des petits planteurs Kreepalloo Sunghoon a, lui, indiqué qu’il faut que les planteurs reçoivent Rs 2 500 pour la tonne de canne qu’ils livrent aux usines pour qu’ils n’abandonnent pas leurs plantations. « Il est grand temps, que le Premier ministre agisse comme un arbitre et se soucie l’avenir de l’industrie », a-t-il dit. Il a aussi souligné que l’année dernière un groupe était à Maurice pour la culture de cannabis mais comme aucune décision n’a été prise, il est allé explorer cette possibilité dans un autre pays.

Ashok Subron un des membres du Joint Negociating Panel, a souligné qu’il faut introduire le VRS 3. Selon lui, sur les lopins de terre où il n’y a plus de plantation de la canne à sucre, il faut les convertir en des fermes agri-solaires et pour la production des cultures bio. Jacqueline Sauzier , secrétaire à la Chambre d’Agriculture a indiqué que 2018 a été une année difficile.

« On doit avoir une vision à long terme. Si les petits planteurs ont abandonné leurs champs c’est parce qu’ils n’ont pas assez de revenus », a-t-elle soutenu. Pour elle, c’est une bonne idée de venir avec la plantation de cannabis, le macadamia et les avocats. « Il faut diversifier. Le cannabis est une des solutions. Le chanvre, est une famille du cannabis qui est plus facile à faire accepter », a-t-elle souligné.

  • LDMG

 

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