Sécurité transfusionnelle : l’OMS veut utiliser Maurice comme exemple pour la région

En matière de sécurité transfusionnelle, Maurice pourrait servir d’exemple. C’est ce que soutient le Dr Laurent Musango, représentant de l’Organisation mondiale de la santé à Maurice.

« L’OMS souhaite publier l’exemple de Maurice afin d’inspirer d’autres pays de la région à adopter les pratiques exemplaires dans le domaine de la sécurité transfusionnelle », a-t-il affirmé à l’occasion de la Journée mondiale du don de sang, célébrée le mercredi 14 juin. Le thème, cette année, est le don du sang dans les situations d’urgence.

« Le risque de contamination lors d’une transfusion sanguine à Maurice est considérablement réduit, voire nul »

Pourquoi notre pays serait-il un exemple à suivre sur le plan de la sécurité transfusionnelle ? Tout simplement, explique le Dr Laurent Musango, parce qu’on « peut affirmer avec certitude que le risque de contamination lors d’une transfusion sanguine à Maurice est considérablement réduit, voire nul ».

Même si, précise-t-il, « le risque zéro n’existe pas ». La sécurité transfusionnelle, rappelons-le, constitue l’ensemble des mesures permettant de contrôler toutes les étapes de la chaîne transfusionnelle, du donneur au receveur, afin de réduire, voire d’éliminer, tout risque lors de la transfusion sanguine.

Le Dr Janaki Sonoo, responsable de la Banque de sang, explique que l’OMS accorde beaucoup d’importance à la sécurité transfusionnelle. « Elle recommande notamment une analyse systématique des pintes de sang afin de s’assurer qu’elles ne sont pas contaminées, la présence de facilités adéquates pour le stockage des pintes de sang recueillies chez les donneurs de sang volontaires et un bon système d’hémovigilance, c’est-à-dire l’ensemble des procédures de surveillance et d’évaluation de la totalité de la chaîne transfusionnelle, depuis le donneur jusqu’au suivi du receveur », dit-elle.

Le Dr Sonoo souligne que Maurice fait de son mieux pour suivre les recommandations de l’OMS. Ce que confirme le Dr Laurent Musango. « À Maurice, le niveau de sécurité transfusionnelle est élevé. Tout le sang transfusé dans le pays en 2016 auprès de donneurs de sang volontaires et non rémunérés, donc à faible risque par rapport aux infections transmissibles par le sang, est estimé à 86,2 %. Ensuite, toutes les unités de sang collectées sont testées à 100 % pour le VIH, les hépatites B et C et pour la syphilis.

En outre, le sang collecté est séparé de ses différents composants, de sorte que tous les malades ne reçoivent que les composants sanguins dont ils ont besoin », souligne le représentant de l’OMS à Maurice.

Le Dr Musango se réjouit également de l’existence d’un cadre légal et organisationnel permettant une coordination centralisée des activités de transfusion sur tout le territoire. Il rappelle que le Centre national de transfusion sanguine, communément appelé la Banque de sang, est le seul opérateur de transfusion sanguine à Maurice. La Banque de sang, soulignons-le, est ISO certifiée depuis 2010 et a son propre système interne d’assurance qualité.

Autre motif de satisfaction de l’OMS : le financement intégral de cette activité par le budget national. « Tout cela traduit un engagement politique pour améliorer la qualité des soins de santé, en particulier, et du bien-être de la population, en général, puisque la transfusion sanguine y contribue largement », dit-il.

À Maurice, environ 45 000 pintes de sang sont collectées en moyenne chaque année. Cela représente, explique Obeidullah Khan Wahedally, président de la Blood Donors’ Association, 92 % des besoins du pays.

« Les 8 % restants représentent 5 000 pintes. Je crois que nous pouvons atteindre cet objectif avec l’aide de tous les partenaires. Nous avons près de 500 000 véhicules sur nos routes. Il nous suffit d’avoir un dixième de ce nombre et nous aurons suffisamment de pintes de sang pour couvrir tous nos besoins », explique-t-il.