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Sécurité routière : faux départ pour la nouvelle campagne pour « siklis » et motocyclistes

La nouvelle campagne de sensibilisation ne semble ne pas atteindre les jeunes selon les deux experts en sécurité routière.

Bien que l’initiative soit saluée, cette campagne ne refléterait pas nécessairement la réalité des conducteurs de deux-roues, notamment des jeunes de 15 à 29 ans. Cette population est plus à risque, représentant 58 % des décès sur nos routes entre 2019 et 2023.

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Un nouveau bandeau publicitaire (« banner ») a été installé sur le site de Respe.mu depuis le vendredi 13 septembre dernier, remplaçant l’ancien dédié à la sécurité des piétons. La nouvelle campagne met désormais l’accent sur la sécurité des « siklis » et motocyclistes. Toutefois, cette nouvelle initiative, bien que louable, ne semble pas toucher sa cible principale, selon des experts en sécurité routière.

Cette initiative est saluée par Alain Jeannot, militant engagé dans la sécurité routière. Il exprime sa satisfaction face à cette nouvelle campagne, qui se distingue par un clip publicitaire original. « Ce clip met en scène une famille – composée d’une mère, d’un père et d’un enfant d’environ 10 ans – voyageant sur une moto électrique de plus de 300 watts, et se fait interpeller par un policier. La touche humoristique apportée par le célèbre Sam Ammigan, dont le ton léger et engageant capte l’attention et l’intérêt du public », explique-t-il. 

Il souligne que le clip met en avant des aspects essentiels de la sécurité routière, tels que le port du gilet rétro-réfléchissant, du casque, et le respect du nombre de passagers autorisés sur une moto. Il rappelle aussi l’importance de s’habiller correctement pour se protéger et de respecter les règles légales concernant les deux-roues. « Ces messages sont pertinents et bien présentés, mais il faut atteindre de manière plus ciblée les jeunes utilisateurs de deux-roues motorisés, qui sont les plus vulnérables », estime Alain Jeannot.

En effet, entre 2019 et 2023, Maurice a enregistré 629 décès sur les routes, dont 209 concernaient des motocyclistes. Plus alarmant encore, 121 de ces victimes étaient des jeunes âgés de 15 à 29 ans, représentant 58 % du total. « La majorité de ces jeunes étaient des hommes circulant seuls, ce qui souligne l’urgence d’adapter les campagnes de sensibilisation à leurs spécificités. »

Barlen Munusami, expert en sécurité routière, partage cette analyse. Il souligne que le clip mettant en scène une famille voyageant sur une moto électrique ne reflète pas nécessairement la réalité des jeunes conducteurs de deux-roues. « La majorité des victimes d’accidents de moto sont des jeunes. Bien que la campagne, axée sur la sécurité des motocyclistes, vise à sensibiliser les conducteurs de deux-roues, elle semble ne pas atteindre efficacement le groupe démographique le plus concerné : les jeunes », déplore-t-il. 

Barlen Munusami met en avant l’importance d’évaluer rigoureusement les campagnes de sensibilisation. « Pour qu’une campagne soit efficace, elle doit toucher sa cible en utilisant des méthodes adaptées, telles que l’émotion, la peur ou les menaces, et fournir des informations claires et concises. De plus, les canaux de communication doivent être choisis avec soin. Si les réseaux sociaux sont privilégiés par les jeunes, d’autres supports peuvent être plus adaptés à d’autres publics, notamment les billboards pour les personnes d’un certain âge. Les messages doivent être percutants et adaptés aux comportements de la tranche d’âge visée. »

Il est également essentiel d’évaluer les résultats de la campagne après sa diffusion pour déterminer si les objectifs ont été atteints. Si les jeunes ne sont pas touchés, la campagne risque de manquer son but et de ne pas produire les changements souhaités en matière de sécurité routière. « Il ne faut pas faire une campagne simplement pour le plaisir de faire une campagne », conclut Barlen Munusami. 

Il est également essentiel d’évaluer les résultats de la campagne après sa diffusion pour déterminer si les objectifs ont été atteints. « Si les jeunes ne sont pas touchés, la campagne risque de manquer son but et de ne pas produire les changements souhaités en matière de sécurité routière. Il ne faut pas se contenter de lancer une campagne pour le simple plaisir de le faire. »

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