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Sécurité alimentaire : une vigilance accrue sur les taux de gras, sel et additifs

Certains commerçants ont déjà été pris en contravention pour non-respect des normes affirme Devruth Gooljar.

La sécurité sanitaire des aliments est au cœur des priorités du ministère de la Santé. Grâce à de nouveaux règlements, un contrôle plus strict est exercé sur les produits locaux et importés, afin de protéger la santé des consommateurs.

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Attention à ce que l’on met dans son assiette : si certains problèmes de santé surviennent rapidement après la consommation d’un aliment — comme une intoxication ou une gastroentérite — d’autres, plus sournois, se manifestent des années plus tard. D’où l’importance de surveiller ce que l’on mange et de limiter les excès, car, à terme, l’addition pourrait être salée… et amère.

La sécurité sanitaire des aliments relève de la Public Health Food & Safety Division du ministère de la Santé. Tous les produits alimentaires commercialisés sont soumis au Food Regulations Act 2024, qui fixe notamment des seuils précis pour certains composants, comme les gras saturés.

« Le taux de gras saturé dans les snacks ne doit pas dépasser 10 %. C’est également valable pour les fritures comme les ‘gato pima’, samoussas ou ‘dipin frir’, ainsi que pour les plats prêts à consommer », explique Devruth Gooljar, Deputy Director, Public Health and Food Safety. En ce qui concerne les biscuits, la limite autorisée est légèrement plus élevée : 15 %.

Pour garantir le respect de ces normes, des inspecteurs effectuent régulièrement des visites dans les commerces et prélèvent des échantillons envoyés pour analyse à la Government Analyst Division à Réduit. « Si les taux dépassent les seuils légaux, c’est considéré comme une infraction. Le commerçant concerné devra modifier sa préparation et cesser immédiatement la vente des produits non conformes », précise-t-il.
Ces contrôles ne se limitent pas aux produits locaux. Ils sont également effectués aux points d’entrée du pays, à l’aéroport et au port, pour les aliments importés. « Tout produit dépassant les limites fixées ne sera pas autorisé à entrer sur le marché local », affirme Devruth Gooljar.

Autre nouveauté : l’étiquetage nutritionnel. Alors que la loi précédente, le Food Regulations Act 1999, n’imposait pas d’afficher les valeurs nutritionnelles, la version 2024 rend cette mention désormais obligatoire. « L’indication des ‘nutritional facts’ est exigée, mais une période de transition est accordée aux opérateurs jusqu’à fin août pour s’y conformer. Passé ce délai, les produits — notamment importés — qui ne respectent pas cette exigence seront interdits », précise-t-il.

Les produits locaux non emballés, comme les plats cuisinés, ne sont pas concernés par cette obligation. Toutefois, ils restent soumis aux contrôles, notamment sur les taux de gras saturé. « Certains commerçants ont déjà été sanctionnés pour non-respect des normes », ajoute-t-il.

Le Food Regulations Act 2024 introduit également un nouveau concept : la limitation des acides gras trans (trans fatty acids), reconnus pour leurs effets néfastes sur la santé cardiovasculaire. Une période de moratoire est également prévue avant l’application stricte de cette mesure.

Côté transparence, si aucun système de graduation nutritionnelle (comme le Nutri-score) n’a encore été instauré, « une volonté claire existe pour aider les consommateurs à faire des choix plus éclairés », souligne Devruth Gooljar. Le Public Health and Food Safety Inspectorate veille également à ce que les additifs alimentaires utilisés soient autorisés.

Une partie du travail de sensibilisation se fait par le biais des médias et en entreprise, pour apprendre aux consommateurs à interpréter les inscriptions sur les emballages. Le ministère prévoit d’ailleurs des lignes directrices sur la taille des mentions nutritionnelles, afin de garantir leur lisibilité.

Enfin, la nouvelle législation encadre la quantité de sel dans le pain. « Le pain doit respecter un taux de sel établi, sous peine de contravention », conclut-il.

Informer pour mieux consommer 

La Mauritius Food Standards Agency (MFSA) a pour mission de développer des mesures réglementaires en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, et d’informer les consommateurs afin qu’ils puissent faire des choix éclairés lors de leurs achats alimentaires.

Pour y parvenir, la MFSA diffuse des informations clés par divers canaux, notamment les médias et les outils réglementaires.

Un exemple concret de cette démarche est l’obligation faite aux fabricants d’indiquer clairement la composition des produits préemballés, notamment la teneur en sucre, en sel ou en matières grasses.

Pour les produits non emballés, en particulier ceux issus de la restauration rapide (fritures, pâtisseries, etc.), l’éducation nutritionnelle est assurée par le Public Health and Food Safety Inspectorate du ministère de la Santé.

Exigences en matière d’étiquetage des aliments préemballés

Selon le Food Regulations 2024

(1)    Nul ne peut importer, fabriquer, transformer, emballer, stocker, proposer à la vente ou vendre un aliment préemballé, à moins que l’emballage ne comporte une étiquette affichant de manière bien visible les renseignements suivants, en anglais ou en français :

(a)     le nom de l’aliment, qui doit refléter la véritable nature de son contenu. L’étiquette doit préciser si une substance a été ajoutée ou retirée de l’aliment ;
(b)     lorsque l’aliment contient des matières grasses comestibles d’origine animale, le nom de cette matière grasse ainsi que le nom usuel de l’animal dont elle est issue ;
(c)     la liste des ingrédients présents dans l’aliment, par ordre décroissant de masse ou de pourcentage, sauf pour les aliments constitués d’un seul ingrédient et les boissons alcoolisées contenant plus de 10 % d’alcool en volume ;
(d)     le pays d’origine ;
(e)     le nom et l’adresse du fabricant, de l’importateur, de l’emballeur ou du distributeur ;
(f)     dans le cas d’un aliment mélangé ou composé, des mentions indiquant que le contenu est mélangé ou composé, lesquelles doivent être associées au nom de l’aliment ;
(g)     lorsque l’aliment contient plus de 0,5 % d’alcool, une indication de la présence de cet alcool ;
(h)     lorsqu’un additif alimentaire est présent, la fonction de cet additif ainsi que son nom usuel, son nom chimique ou son numéro selon le Système international de numérotation ;
(i)     lorsqu’un arôme est présent, une mention précisant s’il s’agit d’un arôme naturel ou artificiel ;
(j)     les conditions particulières de conservation ou les instructions d’utilisation, le cas échéant ;
(k)     la date de durabilité minimale (« à consommer de préférence avant ») ou la date limite de consommation (« à consommer jusqu’au »), imprimée de manière indélébile au laser ou par jet d’encre sur l’emballage ou sur l’étiquette portant les autres mentions, ou encore embossée sur le contenant, à l’exception des produits alimentaires figurant à la Première Annexe ;

(l)     la date de fabrication ou l’identification du lot, imprimée sur l’étiquette ou embossée sur le contenant. Lorsqu’un aliment contient l’un des ingrédients suivants, susceptibles de provoquer une hypersensibilité, il doit comporter une déclaration indiquant leur présence :
(i)     des céréales contenant du gluten, telles que le blé, le seigle, l’orge, l’avoine, l’épeautre ou leurs souches hybrides, ainsi que leurs produits ;
(ii)     les crustacés et leurs produits ;
(iii)     les œufs et les produits à base d’œufs ;
(iv)     le poisson et les produits à base de poisson ;
(v)     les arachides, le soja et leurs produits ;
(vi)     le lait et les produits laitiers, y compris le lactose ;
(vii) les fruits à coque et les produits dérivés ;
(viii) les sulfites à une concentration égale ou supérieure à 10 milligrammes par kilogramme.

(u)     Lorsqu’un aliment, à l’exception d’un aliment constitué d’un seul ingrédient ou d’une boisson alcoolisée, contient l’un des composants nutritionnels suivants, une déclaration doit indiquer la quantité de chaque composant pour 100 grammes ou 100 millilitres, ainsi que le pourcentage de l’apport quotidien :

(i)     énergie, exprimée en kilojoules ou en kilocalories ;
(ii)     protéines ;
(iii)     matières grasses ;
(iv)    acides gras saturés ;
(v)    glucides ;
(vi)    sodium ;
(vii)    sucres ;
(viii)    fibres alimentaires ;
(ix)    acides gras trans.

 

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