
Un atelier de trois jours marque le lancement officiel de la National Medicines Policy. Cette initiative conjointe du ministère de la Santé et de l’Organisation mondiale de la santé vise à garantir l’accès à des médicaments sûrs, efficaces, abordables et de qualité.
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La National Medicines Policy (NMP), fruit d’une collaboration entre le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été officiellement lancée le lundi 30 juin. Un atelier de trois jours a été organisé à cette occasion. Cette politique vise à encadrer l’importation, la distribution, la qualité et l’accessibilité des médicaments à Maurice.
Présent à cet événement, le Senior Chief Executive (SCE) du ministère de la Santé, Sarwansingh Purmessur, a souligné qu’il était essentiel d’avoir une politique nationale structurée afin d’éviter des pratiques désorganisées dans le secteur pharmaceutique. « Sans une telle politique, chacun importe tout type de médicament. La NMP vise à définir la qualité des produits à importer, leur prix ainsi que leur disponibilité sur le marché », a-t-il déclaré.
Selon lui, la NMP permettra de mieux encadrer l’ensemble du système pharmaceutique, tant dans le secteur public que privé. Il s’agira notamment de renforcer la régulation, d’assurer un suivi rigoureux à travers la pharmacovigilance, et de garantir que les médicaments soient accompagnés de certificats délivrés par des laboratoires internationaux accrédités par l’OMS. « Cela nous assure une certaine garantie de qualité, même si nous ne disposons pas encore des capacités locales pour vérifier tous les produits », a-t-il reconnu.
Il a également mis en garde contre l’inefficacité des politiques non appliquées. « On peut avoir plusieurs politiques, mais si elles ne sont pas effectives, cela ne sert à rien. Les médicaments sont au cœur de notre système de santé. Leur disponibilité, leur efficacité et leur accessibilité sont essentielles pour atteindre les résultats sanitaires que nous visons », a-t-il également fait ressortir.
Pour sa part, la représentante de l’OMS à Maurice, le Dr Anne Marie Ancia, a salué cette initiative qu’elle considère comme un tournant vers plus d’équité et de résilience en matière de santé. Elle a rappelé que les médicaments de mauvaise qualité représentent un risque majeur pour la santé publique, et que cette politique servira de « bouclier » contre les ruptures de stock, la mauvaise prescription et les produits inefficaces. Elle a également insisté sur l’importance de la participation de tous les acteurs du secteur – cliniciens, régulateurs, importateurs et distributeurs – afin de bâtir un système fondé sur la confiance, la transparence et la responsabilité.
La NMP comporte plusieurs objectifs clés : assurer un approvisionnement stable et abordable en médicaments essentiels, promouvoir la production locale, encadrer la prescription et l’usage rationnel des médicaments, et établir des mécanismes de suivi et d’évaluation robustes.
Le Dr Dawood Oaris, président de l’Association des cliniques privées, a appuyé cette démarche en soulignant l’importance d’un meilleur contrôle du marché. Il a exprimé ses réserves sur l’importation parallèle, rappelant que des médicaments moins chers ne sont pas toujours synonymes de qualité. « Tant que nous ne disposons pas d’un laboratoire de contrôle qualité local, l’importation parallèle restera problématique », a-t-il averti.

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