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Secteur financier - Mathieu Mandeng : «Maurice sortira de la liste noire de l’EU avant la fin 2021»

Mathieu Mandeng, membre du conseil d’administration de l’Economic Development Board et CEO de la Standard Chartered Mauritius.

D’ici fin 2021, Maurice ne sera plus sur la liste grise de la Financial Action Task Force (FATF) et, par conséquent, ne figurera plus sur la liste noire de l’Union européenne (EU). C’est ce qu’avance Mathieu Mandeng, membre du Conseil d’administration de l’Economic Development Board et CEO de la Standard Chartered Mauritius lors d’un récent entretien à la télévision privée, CNBC Africa, basée à Johannesburg.

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«La liste publiée en février 2020 par l’EU a été mise en vigueur le 1er octobre suivant. La FATF devrait conduire ce mois-ci un examen sur place afin d’évaluer les progrès que nous avons réalisés et rapportés à leur égard. Mais en raison des restrictions de déplacement entraînées par la COVID-19, cette mission n’aura pas lieu. Il est probable qu’elle ait lieu vers juin prochain, ce qui repoussera davantage la radiation de la liste noire de l’EU. Si elle a lieu en juin, nous devrons et nous serons retirés de cette liste au plus tard avant la fin de 2021, » insiste-il.

Mathieu Mandeng explique qu’au départ, les autorités mauriciennes se sont appliquées à répondre aux 40 recommandations faites dans le rapport de l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG) de 2018. « Dans la région, Maurice a été le premier pays à développer et à mettre en place un régime pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais c’est au niveau des technicités du régime qui n’ont pas suivi le rythme avec les régulations mondiales et européennes. Des quatre pays mentionnés sur la liste (Botswana, Ghana, Zimbabwe et Maurice), seul le pays opère un centre international qui est important, voire vital pour l’économie. Il représente 14,4 % du PIB. C’est ainsi que le gouvernement et toutes les parties concernées, y compris les régulateurs et l’association des opérateurs, entre autres, ont travaillé sur un Blue Print afin que nous soyons enlevés de la liste », souligne-t-il.

Le CEO de la Standard Chartered Mauritius ajoute que, cependant, l’impact d’être listé par l’EU n’a pas provoqué un repli massif des investissements de la place financière mauricienne. « Plusieurs facteurs ont joué en faveur du pays, dont la facilité à y faire des affaires et le coût avantageux de le faire, la pertinence du pays pour des investissements en Afrique, la visibilité sur l’engagement des autorités à tout faire pour sortir de la liste », dit-il.

Après l’annonce de l’inclusion de Maurice sur la liste noire de l’EU, les clients des banques ont demandé des explications, mais ont vite été rassurés qu’il s’agissait plus de technicités et que le régime de régulation était effectif. Il y a aussi eu l’engagement indiscutable du gouvernement pour sortir de la liste. Le secteur bancaire est solide. Néanmoins, certains points sont réglés concernant le secteur financier non-bancaire, des organismes d’application de la loi et des Designated Non-Financial Professionals.

« Nous avons démontré que des acteurs clés, qui utilisent Maurice comme route pour leur investissement en Afrique, sont rassurés que le secteur bancaire est vaillant bien qu’il y ait quelques soucis dans le secteur non-bancaire ici et là. Mais on s’en occupe. Pour un pays ayant un PIB de $ 10 Md, le secteur gère des avoirs de plus de $ 750 Md. Nous savons tous combien il est impérieux de sortir de la liste et nous en sommes totalement dédiés », précise-t-il.

 

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