Sati Kalawon : un Mauricien au London Marathon ce dimanche

Un Mauricien figure parmi les plus de 53 000 participants sélectionnés au marathon annuel de Londres, en Angleterre. Sati Kalawon, 63 ans, va courir 42 km ce dimanche 27 avril. Cet ancien policier du Metropolitan Police Service au Greater London raconte ses préparatifs et revient sur son parcours. 

Recevoir une médaille de « finisher » à la 45e édition du marathon de Londres n’est pas l’unique objectif de Sati Kalawon. Ce Mauricien de 63 ans y participe pour la toute première fois. Résidant à Hammersmith, il s’apprête à courir 42 kilomètres ce dimanche 27 avril pour une bonne cause : venir en aide aux sans-abris.

« Certains dorment à la belle étoile, dans le froid, et n’ont pas accès à des infrastructures appropriées pour leur hygiène. Les fonds récoltés pourront donc servir à leur fournir un toit. Un logement est essentiel, car il redonne confiance à ses habitants et les aide à repartir sur de bonnes bases », explique ce Facility Manager dans une école française en Angleterre.

Sati Kalawon court également pour donner l’exemple à ses deux petits-fils et à son fils. De plus, il souhaite démontrer qu’il n’y a pas d’âge pour participer à un marathon. « Si je peux le faire, les jeunes peuvent aussi suivre le mouvement », affirme-t-il. 

Le Mauricien indique, par ailleurs, qu’environ 600 000 candidatures ont été envoyées pour participer au marathon de Londres. Plus de 53 000 ont été retenues. Il avait tenté sa chance en 2023, sans succès. Ce n’est qu’en août dernier que l’organisation lui a annoncé la bonne nouvelle.

Depuis, il court 10 km chaque semaine et fait attention à sa nutrition.  Il privilégie aussi les protéines, les fruits comme la papaye, la banane et l’avocat, ainsi que le manioc, la patate douce et le yaourt, pour avoir l’énergie nécessaire. « Il faut également cultiver un mental d’acier », confie-t-il.

Contrairement aux coureurs professionnels, il ne vise pas un temps record. « Même si je mets cinq heures, l’important est de franchir la ligne d’arrivée et de soutenir une cause noble », dit-il. Le départ du marathon sera donné à Greenwich Park, pour se terminer aux abords de Buckingham Palace. Les marathoniens longeront la célèbre Tamise.

Sati Kalawon a toujours été actif physiquement. Il jouait au football dans sa jeunesse. Lorsqu’il a intégré le Metropolitan Police Service, il fréquentait régulièrement la salle de sport pour rester en forme. « Il faut être suffisamment fort pour patrouiller les rues de Londres », souligne-t-il.

Lorsque la pandémie de Covid-19 a frappé, les salles de sport ont fermé. « On ne pouvait marcher ou courir que dans les parcs. Graduellement, j’ai pris goût à la course. De 45 minutes, je suis passé à une heure, puis à deux. De 4 km, je suis passé à 10, puis 20 km », raconte-t-il. Il y a pris plaisir et a depuis participé à six compétitions, remportant des médailles.

Originaire de Clémencia, dans le district de Flacq, Sati Kalawon a quitté Maurice à l’âge de 20 ans pour La Réunion, afin d’y poursuivre ses études et se forger une identité. Il s’est marié à une Française et ils ont eu un fils, Samuel. « Puis, nous avons divorcé, et j’ai obtenu la garde de mon fils. Il n’avait qu’un an. À l’époque, les journalistes d’Antenne Réunion disaient que j’étais le premier papa à avoir obtenu la garde de son enfant en bas âge. Ensuite, j’ai créé l’association SOS Papa à La Réunion pour soutenir d’autres pères », se souvient-il.

Il y est resté pendant 15 ans. « En l’an 2000, j’ai décidé de m’installer en Angleterre. Samuel voulait apprendre l’anglais, et il n’y avait pas de meilleur endroit pour réaliser ce rêve », explique-t-il. Père et fils se sont adaptés à la vie londonienne. « Tout est cher, mais nous avons réussi à joindre les deux bouts. Il a fallu travailler très dur », se souvient-il. Des sacrifices qui ont fini par porter leurs fruits.

« Cependant, mon cœur reste à Maurice », affirme-t-il. Ce dimanche, Sati Kalawon portera quatre drapeaux sur son maillot : celui de Maurice (son pays natal), de l’Inde (pays de ses ancêtres), de la France (où il a été naturalisé), et de l’Angleterre.

Il invite d’ailleurs les Mauriciens à suivre le marathon de Londres en direct sur les chaînes de la BBC.