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- Le système de formation en question
- Un aspirant médecin obtient 38 points sur le maximum de 150
Sur 61 aspirants médecins, ils sont seulement 35 à avoir réussi le Medical Registration Examination, qui s’est tenu le 10 décembre dernier. C’est ce qui ressort des résultats publiés il y a quelques jours.
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Les résultats du Medical Registration Examination (MRE), qui permettant aux aspirants médecins de s’enregistrer comme généralistes, ont été dévoilés. Sur les 61 candidats ayant participé aux examens du 10 décembre dernier, seuls 35 ont réussi, soit un taux de réussite de 57,38 %. Ce chiffre marque une nette baisse par rapport aux résultats des examens organisés en juillet de l'année dernière, où 74 % des 108 candidats avaient réussi.
Une source au Medical Council explique que ces examens ne sont pas simples et visent à s’assurer que tous les aspirants médecins possèdent les connaissances requises pour exercer comme médecins généralistes dans un premier temps.
« Ils auront la vie de leurs patients entre leurs mains, c’est pourquoi il est crucial qu’ils réussissent cet examen », fait-il comprendre.
Cependant, malgré des exigences élevées, seulement 12 candidats ont obtenu plus de 100 points sur un total de 150. Selon notre source au Medical Council, ils auraient pu faire mieux. Il souligne que des lacunes existent probablement dans le système d’internat, pendant lequel les aspirants médecins sont placés dans des hôpitaux régionaux sous la supervision de consultants.
« Cette formation ne leur permet peut-être pas de saisir complètement les spécificités du fonctionnement du service de santé local », commente-t-il.
Pour remédier à cette situation, il propose de réintroduire un examen d’évaluation après l’internat, effectué dans les différentes unités hospitalières où les candidats ont été formés, afin de détecter d’éventuelles faiblesses avant qu’ils ne passent le MRE. Actuellement, les aspirants médecins sont directement confrontés à l’examen après leur internat, sans évaluation préalable, ce qui pourrait expliquer en partie le faible taux de réussite.
Le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA), soulève également un point important : la nécessité de « mauricianiser » le questionnaire de l’examen pour qu’il reflète mieux le contexte local. Bien que la médecine soit une science universelle, tous les candidats n’ont pas les mêmes bases de formation, ayant étudié dans des universités du monde entier. Le Dr Abeeluck fait remarquer qu'il existe une disparité entre les syllabus internationaux et le MRE organisé par le Medical Council en collaboration avec le Mauritius Examination Syndicate (MES) et le National Board of Examinations in Medical Sciences, New Delhi, en Inde, ce qui peut rendre l’examen difficile à appréhender.
« Chaque pays a un contexte spécifique dans la préparation des questions d’examen. Il aurait été plus simple que celles-ci soient élaborées à Maurice selon notre contexte, car les syllabus sont assez différents », ajoute le président de la GMDOA. Il estime que les candidats ne sont pas suffisamment préparés pour faire face au type de questionnaire qui leur est proposé.
Il suggère aussi de faire appel à des médecins compétents à Maurice pour élaborer ces questionnaires, assurant ainsi une meilleure adéquation entre la formation des candidats et les exigences locales. « Il y a suffisamment de médecins compétents à Maurice pour élaborer ces questionnaires », insiste-t-il.
De plus, pour garantir une meilleure préparation, il plaide pour des tests d’aptitude afin d’évaluer la gestion des patients. « Les examens doivent être plus cliniques qu’académiques, car cette partie a déjà été couverte à l’université. Nous avons besoin de cliniciens, pas d’académiciens. Un médecin doit être capable de reconnaître les signes et symptômes d’une crise cardiaque, par exemple », conclut-il.
Les notes font le grand écart
Les résultats du MRE montrent que 57,38 % des candidats ont atteint la barre des 75 points, validant ainsi leur examen. Parmi eux, 12 candidats se sont distingués en obtenant plus de 100 points. Cependant, 42,62 % des participants n’ont pas atteint le seuil requis, soulignant l’importance d’un accompagnement renforcé pour améliorer le taux de réussite. Le maximum de points obtenus sur 150 possibles est 119, tandis qu’un candidat a obtenu 38 points seulement.
L’année dernière, le taux de réussite parmi les 108 candidats qui avaient pris part au MRE était de 74 %.
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