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Les autorités réunionnaises commencent à voir un peu plus clair dans l’affaire des 102 kilos de gandia estimés à Rs 51 millions saisis en début de semaine à l’île sœur et qui étaient destinés au marché mauricien à cause d’une pénurie. Loris Rouget, 32 ans, le bras droit du cerveau présumé du réseau avait été intercepté à La Réunion en février dernier, à son retour de Maurice, avec 26 000 euros en liquide, soit plus d’un million de roupies. L’argent a été confisqué et il avait été remis en liberté et placé sous surveillance.
Nos renseignements indiquent que Loris Rouget, un habitant de Bras-Panon, faisait souvent le va-et-vient entre les deux îles et que sa mission première consistait à récupérer l’argent provenant de la vente du « zamal » auprès de leur client mauricien. Il a effectué au mois une dizaine d’aller-retour à partir de l’aéroport de Gillot à une fréquence de deux à trois mois depuis 2015.
Son dernier séjour à Maurice remonte au 23 avril dernier. Loris Rouget n’y est resté que trois jours et a séjourné dans un établissement hôtelier de Belle-Mare. Selon le Journal de l’île de La Réunion (JIR), il travaille pour un dénommé Laurent Mariaye. Nos informations démontrent que ce Saint-Andréen de 31 ans a séjourné à Maurice en différentes occasions depuis 2014 et qu’il semble avoir un attachement particulier pour un hôtel de Quatre-Bornes.
Lors de son dernier voyage dans l’île, Laurent Mariaye est arrivé le 24 avril dernier, soit au lendemain du départ de Loris Rouget, et il est reparti après 24 heures. Les Casernes centrales s’intéressent de près à cette affaire, d’autant que les autorités réunionnaises soupçonnent que les deux hommes travaillent en étroite collaboration avec un Mauricien qui écoule leur gandia de premier choix à travers le pays. Alors que l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) évalue un kilo de gandia à Rs 500 000, il s’avère que le réseau réunionnais exportait la partie de la plante appelée « laké sat » qui peut valoir jusqu’à Rs 720 000 le kilo.
Le JIR souligne que ce réseau a perçu des centaines de milliers d’euros grâce à ce trafic. Il ajoute que l'enquête des gendarmes de la section de recherches de Saint-Denis a démarré après qu’un témoin ait assisté à un embarquement de plusieurs colis suspects dans la nuit du réveillon de Noël au port de Sainte-Rose. C’est là que Rs 600 millions d’héroïne et de gandia avait été interceptés avec trois Mauriciens sur le « Sweet Love Mama » en novembre 2016.
Une opération de surveillance a permis aux enquêteurs d’assister au départ d'une cargaison de zamal le 31 décembre. Le tout est filmé et les numéros de téléphones des suspects captés à partir des antennes-relais. C’est ainsi qu’ils parviennent à identifier Laurent Mariaye. Deux mois plus tard, un bateau mauricien vient récupérer une autre cargaison de drogue. Il s’agit de dizaines de dizaines de kilos, explique le JIR. Alors que les gendarmes espèrent les prendre en flagrant délit, le temps empêche les Mauriciens de revenir à Sainte-Rose.
C’est finalement le lundi 30 avril qu’un vaste coup de filet est organisé et un total de sept suspects arrêtés. Des perquisitions permettent de saisir 400 pieds de zamal chez un agriculteur et 50 chez un autre. 102 kilos de zamal séché et des véhicules saisis. De même qu’une dizaine de téléphones portables. « Les enquêteurs sont passés à l'action avant sa dispersion », déclare procureur de Saint-Denis, Eric Tufféry. Le réseau était constitué d’une « équipe discrète et assez professionnelle », fait ressortir le général Xavier Ducept, patron de la gendarmerie. Jeudi, le duo a confirmé avoir affaire à un trafic international entre Maurice et La Réunion.
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