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Reward Money : Lilram Deal persiste dans son mutisme sur les Rs 4,5 millions

Le haut cadre de la police évoque le Official Secrets Act pour justifier son silence sur ce dossier.

Accusé d’avoir perçu illégalement Rs 4,5 millions issues du fonds Reward Money, l’ACP Lilram Deal invoque le Secret d’État et maintient un silence obstiné depuis son arrestation par la FCC.

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L’Assistant Commissioner of Police (ACP) Lilram Deal se réfugie sous la loi du silence. Depuis son arrestation par la Financial Crimes Commission (FCC), le vendredi 20 juin, il refuse de livrer sa version des faits. Même après le rejet de sa demande de remise en liberté conditionnelle par la cour, il s’abrite derrière l’Official Secrets Act pour ne pas s’expliquer sur les sommes d’argent perçues au titre de Reward Money.

La FCC lui reproche d’avoir encaissé Rs 4,5 millions en 2022, une somme issue du fonds destiné à récompenser les informateurs de la police, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. Problème : l’argent aurait été transféré sur un compte bancaire personnel appartenant à Lilram Deal, alors à la tête de la Counter Terrorism Unit (CTU), et détenu conjointement avec son épouse.

Les enquêteurs, qui remontent la piste des fonds, s’interrogent sur d’éventuelles implications d’autres hauts responsables, notamment des officiers des Casernes centrales. Lors de l’audition prévue la semaine dernière, en présence de son avocat, Me Yash Bhadain, la FCC n’avait pas encore clôturé son enquête.

Des procédures strictes autour du Reward Money

L’attribution du Reward Money repose sur un cadre réglementaire rigoureux, tel que stipulé dans les Standing Orders 122 de la police. Ce protocole impose plusieurs étapes avant tout décaissement de fonds.

D’abord, lorsqu’un policier obtient une information jugée fiable, il doit la communiquer à son supérieur hiérarchique, souvent le chef d’unité. Une analyse est ensuite menée, et si les renseignements sont exploitables, une opération policière est lancée. En cas de succès — saisie de drogue ou arrestations —, une demande de prime peut être engagée.

L’attribution du Reward Money repose sur un cadre réglementaire rigoureux,

Cette démarche repose sur un formulaire détaillé, rempli à partir des informations transmises par l’agent en contact avec l’informateur. Le montant de la récompense varie selon plusieurs critères : valeur de la drogue saisie, ampleur du réseau démantelé, ou nombre d’arrestations réalisées.

Comme l’indiquent des sources proches de l’ADSU : « Kav Rs 5 000, li kav ale lor Rs 100 000, kav mem ariv plis... »

Une fois la demande validée et signée, le dossier est soumis au Deputy Commissioner of Police (DCP) en charge de l’ADSU, qui le transmet au Commissaire de police. Ce dernier saisit ensuite le ministère des Finances. Si l’approbation est accordée, un chèque est émis au nom du DCP, avant d’être remis à l’officier responsable, qui le transmet à l’informateur.

Une gestion centralisée, mais des pratiques inégales

Selon des cadres de l’ADSU, toutes les transactions sont consignées dans des registres et, ces cinq dernières années, le total annuel de ces versements oscillait entre Rs 500 000 et Rs 600 000.

Mais des voix internes s’élèvent, dénonçant une inégalité dans la distribution des fonds : « Sa bann dernie tan-la, l’ADSU pa ti pe gagn nanien sou ansien rezim. Bann lezot inite ti pe gagne », confient certains officiers.

Les unités concernées par ces versements incluaient notamment la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU), la Flying Squad, la PHQ Special SST, ainsi que la Special Intelligence Cell.

L’ACP l reste en détention

Des risques d’interférence, de manipulation de preuves et de fuite évoqués par la FCC

L’assistant commissaire de police (ACP) et ancien chef de la Counter Terrorism Unit, Lilram Deal, reste en détention. C’est ce qu’a statué, le mardi 1er juillet 2025, le tribunal de Port-Louis. L’instance soutient que les risques de fuite, de manipulation de preuves et d’interférence avec des témoins, mis en avant par la Financial Crimes Commission, sont justifiés. 

L’ACP Lilram Deal répond d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent devant le tribunal de Port-Louis. La Financial Crimes Commission (FCC) lui reproche d’avoir, le 28 juin 2022, été en possession d’une somme de Rs 4 587 000 sur un compte bancaire conjoint qu’il détient avec son épouse. L’argent proviendrait d’activités illicites. 

La FCC a objecté à sa demande de libération sous caution, arguant qu’il fuira le pays, interférera avec des témoins et manipulera des preuves. 

Dans son arrêt, la magistrate Naazish Sakaulloo a noté que l’enquête est toujours en cours dans cette affaire.  De plus, l’ACP Lilram Deal a de la famille à l’étranger et des contacts internationaux. 

Malgré le fait que très peu de détails ont filtré entourant les voyages à l’étranger du haut gradé, la magistrate a affirmé qu’il ne faut pas ignorer le fait que ce dernier fait partie de plusieurs associations. 

D’autre part, la magistrate a indiqué que l’ACP Lilram Deal a mentionné deux autres hauts gradés dans ses dépositions à la FCC avec qui il serait familier, d’où le risque d’interférence.
« The magnitude of risks is very high », a déclaré la magistrate Naazish Sakaulloo. Elle a également considéré le témoignage sous serment de l’ACP Lilram Deal qui avait pris l’engagement qu’il respectera toutes les conditions que la Cour imposera, s’il est relâché. 

Cependant, selon la magistrate, les conditions du tribunal  ne seront pas suffisamment efficaces afin de rendre négligeables les risques. Pour elle, les points évoqués par la FCC pour contester la remise en liberté de l’ACP Lilram Deal sont plausibles. Pour ces raisons, elle a justifié la détention de l’ACP Lilram Deal et rejeté sa requête de remise en liberté.   

Elle a sommé aux enquêteurs d’agir avec célérité, prenant en considération que le haut gradé est en détention depuis le 20 juin 2025.

 

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