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Rapport Lam shang Leen - Trafic de drogue : collégiens en danger

Dans son rapport, rendu public le vendredi 27 juillet, la commission d’enquête sur la drogue indique que « des problèmes liés à la drogue n’ont pas été découverts dans les écoles ». Elle constate également que les programmes de prévention sont largement insuffisants. Sur le terrain, c’est un tout autre son de cloche.

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La drogue, surtout synthétique, serait déjà une réalité. Les professionnels tirent la sonnette d’alarme et demandent plus de vigilance de la part des autorités. « Si un responsable de collège dit qu’il n’y a pas de drogue dans les écoles, c’est qu’il ment ou qu’il ignore ce qui se passe chez lui », soutient Bashir Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés. « Il y a des problèmes liés à la drogue dans chaque établissement secondaire », renchérit-il.

Yahya Paraouty, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (Upsee), abonde dans le même sens. « J’ai été étonné de ce que dit le rapport dit à propos des écoles. La drogue y est déjà un gros problème. Les étudiants sont des clients potentiels pour les revendeurs de drogues synthétiques. Si les jeunes s’y intéressent, c’est parce que la drogue est moins chère et plus accessible. Je suis d’avis que la situation est alarmante dans les collèges, mais les responsables ont tendance à vouloir étouffer les cas qui se présentent devant eux pour ne pas entacher la réputation de leur établissement », explique-t-il.

Même constat au niveau des collèges d’État.  « J’ai déjà eu affaire à des étudiants qui étaient en classe dans un état second. C’est un fait irréfutable que de plus en plus de nos étudiants consomment de la drogue, mais Je ne pense pas qu’ils le font dans la cour du collège », commente le recteur d’un collège d’État réputé.

Le constat n’est certes pas le même partout. Beaucoup dépend de l’institution scolaire. Harris Bachwa, porte-parole de la Fédération des managers des collèges privés et manager du collège Frienship Boys, affirme que « la drogue ne cause pas de dégâts majeurs parmi la population estudiantine ». « C’est un groupe très vulnérable et influençable. Les petits dealers ne sont jamais loin, car ils savent que les étudiants font de bons clients. Il est facile de les convaincre d’essayer. Il faut prendre des mesures avant que cela ne devienne un vrai problème », soutient Harris Bachwa, 

 Quelle solution adoptée face à des jeunes en quête de découvertes et de sensations fortes ? Aujourd’hui, l’usage veut qu’un élève ayant des problèmes d’addiction et qui provoque des problèmes dans une école soit transféré dans un autre établissement. « On ne fait que déplacer le problème », estime Bashir Taleb. « Il faudrait une unité dédiée au ministère de l’Éducation auprès de laquelle on pourrait rapporter ce genre de cas. Cette unité pourrait alors trouver une solution pour le bien de l’étudiant », ajoute-t-il.

Des causeries sont organisées régulièrement pour sensibiliser les jeunes. Ce n’est toutefois pas suffisant pour les dissuader de tenter le coup. « Il faut quelque chose de plus agressif », pense Yahya Paraouty. Mais qu’en est-il des laboratoires dans les écoles où des élèves fabriqueraient de la drogue synthétique ? Pour la commission, ce n’est qu’un mythe car pour préparer cette drogue, il faut des équipements sophistiqués non disponibles encore à Maurice.

 

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