Questions à…Arunprasath Govindaraj Selvaraju, Head of Clinical Engineering de Falcon Healthcare Group : «L’IRM 3D affiche la région scannée de manière plus exhaustive»

Artemis Curepipe Hospital s’est doté d’une IRM 3D de grand diamètre qui permet aux patients de surmonter les difficultés liées à la claustrophobie et peut accueillir ceux de grande taille, soit jusqu’à 250 kg. Arunprasath Govindaraj Selvaraju, responsable de l’ingénierie clinique du groupe Falcon Healthcare, revient sur cette nouveauté.

Quelles sont les différences entre l’IRM conventionnelle et l’IRM 3D ?
L’IRM 3D, ou imagerie par résonance magnétique tridimensionnelle, crée un ensemble de données volumétriques. Elle collecte une série d’images 2D, comme l’IRM conventionnelle, mais les compile ensuite en une représentation 3D. Cela signifie que l’IRM 3D peut afficher la région scannée de manière plus réaliste et exhaustive, ressemblant à l’anatomie réelle. 
Par conséquent, elle offre une résolution supérieure et davantage de détails anatomiques. Elle est particulièrement bénéfique pour visualiser des structures complexes, comme les vaisseaux sanguins ou le cerveau, où de fines distinctions sont cruciales pour le diagnostic. Ce faisant, elle réduit le besoin de multiples scans puisqu’elle capture tout le volume en une seule fois.

Comment préparer un patient à un examen IRM ?
La préparation du patient pour une IRM implique le retrait des objets métalliques, le port d’une blouse et la réponse à des questions de sécurité concernant les implants ou les antécédents médicaux. De plus, nous veillons à ce que le patient soit confortable une fois installé à l’intérieur de l’appareil d’IRM, car il doit rester aussi immobile que possible. Ensuite, nous diffusons la musique de son choix.

Que se passe-t-il lorsqu’un patient est claustrophobe ?
Nous utilisons des techniques de relaxation et assurons une communication pendant l’examen afin de réduire l’anxiété. Un déclencheur d’urgence manuel permet au patient de communiquer directement avec le technicien pendant la procédure. Il a été noté que de nombreux patients se sentent plus calmes lorsqu’on leur montre cet outil. Savoir qu’ils recevront une assistance immédiate les rassure.

«Elle est particulièrement bénéfique pour visualiser des structures complexes, comme les vaisseaux sanguins ou le cerveau, où de fines distinctions sont cruciales pour le diagnostic»

Comment suivez-vous les dernières avancées en matière de technologie ?
Rester à jour implique la participation à des conférences, des ateliers et des cours de formation continue en radiologie et en technologie IRM. Certains de ces cours sont fournis par le fournisseur à travers des formations en ligne et des sessions de mise à jour.

Quels sont les défis rencontrés lors de la réalisation des examens, et comment les résoudre ?
Les technologues en IRM rencontrent souvent des défis tels que les mouvements du patient, la claustrophobie, les implants métalliques et les artéfacts de mouvement pendant les scans. Ces défis peuvent être abordés par l’éducation du patient, des techniques de correction du mouvement et des séquences d’imagerie spécialisées. Le maintien du confort et de la coopération du patient, grâce à l’utilisation de casques et une communication claire, est essentiel.

De plus, les technologues doivent rester vigilants quant aux réactions aux agents de contraste, effectuer un entretien régulier des équipements et avoir des plans de contingence pour les pannes techniques. Ils sont aussi formés pour gérer efficacement ces défis tout en donnant la priorité à la sécurité du patient et à la qualité de l’image.

Quel est l’apport de l’intelligence artificielle (IA) et du Machine Learning (ML) à l’analyse avancée des données d’IRM pour des diagnostics plus précis ?
L’IA et le ML améliorent l’analyse en IRM en automatisant les tâches répétitives, en améliorant la qualité de l’image et en aidant à la détection précoce des maladies. À long terme, avec suffisamment de données d’apprentissage, l’IA pourrait développer des algorithmes permettant la détection précoce de pathologies qui ne présentent pas de signes notables lors des stades initiaux.

Quel rôle joue l’IRM avancée dans la détection précoce et la prévention des maladies, en particulier dans les cas difficiles ?
En fournissant des images détaillées et multidimensionnelles, l’IRM avancée (Advanced MRI) contribue à révéler des anomalies subtiles qui pourraient passer inaperçues avec des méthodes d’imagerie traditionnelles. Cette détection précoce et non invasive peut être cruciale pour une intervention en temps opportun et l’amélioration des résultats chez les patients, notamment dans des conditions médicales complexes comme les troubles neurologiques et le cancer.