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Programme Sandwatch : outil d’éducation et de sensibilisation pour la protection de l’environnement côtier

Le Programme Sandwatch, porté par l'UNESCO, se concentre sur la sensibilisation des enfants et des communautés locales aux enjeux liés aux plages. En identifiant clairement les problèmes, ce projet facilite leur résolution. Dans le contexte pressant de la lutte contre le changement climatique, cette initiative revêt une importance cruciale pour Maurice, confrontée aux défis environnementaux côtiers.

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Avec le soutien du projet RECOS (Résilience des Populations et des Écosystèmes Côtiers du sud-ouest de l'océan Indien) de la Commission de l'océan Indien (COI), une quinzaine d'enseignants issus de sept écoles du pays ont participé à une formation de deux jours dans le cadre du programme Sandwatch.

Initié par l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) en 2001, le programme Sandwatch représente un processus éducatif novateur, réunissant élèves, éducateurs et communautés locales dans une démarche commune de surveillance et de préservation des environnements côtiers. Son objectif est double : d'une part, identifier et évaluer les menaces, problèmes et conflits auxquels ces environnements sont confrontés et d'autre part, développer des approches durables pour y faire face. 

Ce projet permet d’observer de visu l’érosion des plages

Ainsi, en adoptant et en appliquant des méthodes d'observation scientifique spécifiques aux plages, les participants sont en mesure de surveiller et d'analyser les pressions qui pèsent sur ces précieux écosystèmes. Le partage d'informations au sein de leur communauté facilite ensuite la résolution des problèmes identifiés. D’ailleurs, cette collaboration en faveur de la préservation des plages revêt une importance capitale dans le contexte de la lutte contre le changement climatique auquel notre pays n'échappe pas.

Qu'est-ce que le Programme Sandwatch exactement ?

Formateur pour le programme Sandwatch, Sachooda Ragoonaden est le vice-président de l'association Aide pour le Développement Durable (ADD). Il s'est joint à une quinzaine d'enseignants provenant de sept établissements scolaires de l'île sur la plage de Flic-en-Flac, dans la matinée du jeudi 29 février. Ces éducateurs avaient participé la veille, soit le 28 février, à une formation dispensée au Mauritius Institute of Education (MIE) où ils ont été initiés au programme Sandwatch. Munis de kits leur permettant d'effectuer des observations et de mesurer divers paramètres, ils procédaient à cet exercice sur la plage lorsque nous les avons rencontrés, le jeudi 29 février.

Sachooda Ragoonaden explique que le programme Sandwatch est un projet de l'UNESCO visant à sensibiliser les enfants et les communautés locales aux problèmes des plages. « Ce programme vise à identifier des problèmes liés aux plages, à collecter des données en vue d'analyse pour trouver des solutions et y remédier à travers l’implémentation des projets divers », précise-t-il. Pourquoi avoir choisi Flic-en-Flac ?

« Cette plage connaît une forte érosion. Grâce au Programme Sandwatch, nous pouvons trouver des solutions via la collecte des données pour développer des projets visant à contrer ce phénomène », indique notre interlocuteur. Ce dernier ajoute que le Programme Sandwatch s'inscrit dans le cadre du projet RECOS de la COI financé par l'Agence Française de Développement. « Nous nous concentrons particulièrement sur le volet éducatif de ce vaste projet », affirme Sachooda Ragoonanden. Il souligne également que les éducateurs formés transmettront les connaissances acquises lors de ces deux jours de formations aux élèves de leurs établissements respectifs. « Ce programme est intéressant, car il permet d'observer de visu l'érosion des plages, le niveau de l'eau et la pollution marine, ce qui incite à réfléchir à la manière de protéger nos côtes. Il contribue ainsi à sensibiliser les enfants à ces enjeux », ajoute-t-il.

En ce qui concerne l'ADD, Sachooda Ragoonaden explique que l'ONG a été fondée en 2007. « Nous avons deux projets phares, notamment le Projet Sandwatch que nous avons implémenté dans plusieurs établissements scolaires depuis 2017. Aujourd'hui, c’est la continuation de ce projet. Puis, nous avons le projet de plantations de mangrove sur plusieurs hectares que nous menons régulièrement un peu partout sur l'île. En ce moment, il se poursuit à Anse-Jonchée », conclut-il.
Sookdawar Boodhram enseigne l’informatique au collège Adolphe de Plevitz SSS à Grand-Baie. Elle confie que cette formation lui a permis d'acquérir des connaissances qu'elle pourra transmettre à ses élèves de Grade 9 lors des activités extracurriculaires. « Comme le collège est proche de la plage de Grand-Baie, les collégiens peuvent sortir sans perturber leur emploi du temps pour observer la plage et collecter des données durant la période des activités », explique-t-elle. Selon elle, ce programme est intéressant et innovant dans le cadre de l'éducation et de l'enseignement vert, très applicables à l'ère du changement climatique. « C'est une approche pratique », fait-elle ressortir.

Saviez-vous que ?

  • Entre 2016 et 2020, l'ONG Aide au Développement Durable (ADD) avait lancé trois initiatives pour mettre en œuvre le programme Sandwatch à Maurice. Cependant, ces initiatives ont été interrompues en raison du manque de financement lié à la pandémie de Covid-19.
  • En 2023, avec le soutien du projet RECOS de la COI, les acteurs régionaux de l'éducation environnementale dans les zones côtières se sont réunis à Flic-en-Flac. Suite à cette rencontre, Maurice s'est engagé à revitaliser le programme de manière plus institutionnelle avec le ministère de l'Éducation, en collaboration avec des partenaires nationaux. Parmi, on retrouve le Mauritius Institute for Education (MIE) et des ONG locales (ADD, ECO Sud et REEF Conservation), régionaux (le projet RECOS de la COI) et internationaux (la COI et l'UNESCO discutant d'un partenariat) pour faciliter sa mise en œuvre à long terme.

 

  • L'atelier national actuel vise à éduquer 32 formateurs, dont 14 enseignants, 11 membres des ONG impliquées dans la mise en œuvre, quatre membres du MIE et quatre agents du ministère de l'Éducation. Cet atelier est co-organisé par le projet RECOS de la COI, financé par l'Agence Française de Développement et le Fonds Français pour l'Environnement Mondial.
 

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