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Produits de grande consommation : grains secs et légumes plus chers en 2019

Les Mauriciens dépenseront-ils plus ou moins sur les produits de consommation en 2019 ? Voici un petit avant-goût de ce qui attend leur porte-monnaie.

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Riz, lait, viande

Les prix resteront stables

Les importateurs sont unanimes. Les prix du riz, du lait ou encore de la viande ne connaîtront aucun changement de prix en début d’année.

« Suivant la tendance actuelle, nous pensons que les prix des commodités telles que le riz, les viandes rouges ou encore le lait en poudre devraient être stables pendant le premier trimestre de l’année 2019 », indique Sonny Wong, General Manager-Commercial chez Innodis.  « La récolte du riz a été bonne et le prix devrait rester stable en début d’année jusqu’au mois de juin », ajoute, dans la même foulée, Girish Purmanund, Managing Director de Kalité Co Ltd. Lawrence Wong, directeur de La Trobe Ltd y va également de son commentaire. « Les prix du lait et du riz resteront stables sauf s’il y a des changements au niveau du dollar », avance-t-il.

Grains secs

Hausse des prix du dholl et du pois du Cap

Les consommateurs sont prévenus. Certains grains secs verront leurs prix grimper en ce début de 2019. D’ailleurs, certaines hausses sont déjà en vigueur depuis fin décembre. « Après une mauvaise récolte à Madagascar, le pois du Cap, plus connu à Maurice comme le gros pois, a vu son prix augmenter », indique Rajesh Ramdenee, Chairman d’Agiliss Ltd (compagnie anciennement connue comme Tyre Master Food Division). Pour Dawood Jhurry, directeur de Succession Dawood Jhurry & Co, le problème de disponibilité de gros pois persistera en janvier. Du coup, les consommateurs devront s’attendre à une augmentation de l’ordre de 15 % à 20 % des prix du gros pois. Ce sera également le cas de deux autres grains secs importés de l’Australie à savoir le dholl et le gram. « Il y aura un problème de disponibilité de ces grains secs par rapport à la demande sur le marché mondial », fait ressortir Dawood Jhurry. Girish Purmanund, Managing Director de Kalité Co Ltd, abonde dans le même sens.

« Le dholl coûtera plus cher en 2019. Parallèlement, outre le problème de disponibilité du gros pois, il y a un monopole sur l’achat de cette légumineuse. Ce qui a une influence sur le prix. Le prix du gros pois va également grimper. D’ailleurs, pour contrer cette hausse, nous sommes actuellement en négociation pour en importer du Pérou », avance-t-il. Par contre, ajoute Girish Purmanund, le prix des lentilles qui a baissé de 20 % à 30 % en 2018, devrait rester stable jusqu’en mars.

Huile de table

Vers des prix compétitifs

« Le prix de l’huile comestible a baissé graduellement de 10 % à 12 % depuis 2018. Les prix vont être maintenus à la baisse et seront compétitifs en 2019 », indique Rajesh Ramdenee, Chairman d’Agiliss Ltd. Jérôme Clarenc, Marketing Manager chez Moroil, abonde dans le même sens. « Nous avons revu nos prix à la baisse au mois d’octobre, soit de l’ordre de 5 % à 6 % en moyenne, en suivant la tendance baissière au niveau mondial. En 2019, les prix resteront fort intéressants pour le consommateur mauricien », souligne notre interlocuteur.

Légumes

Moins de production, plus d’importation et prix plus élevés

Le climat a grandement influé sur les prix des légumes en 2018. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2019. « Les planteurs sont presque impuissants contre le climat à moins de mettre en place des structures protégées ou hydroponiques. Or, c’est très coûteux. Il faut compter Rs 2 millions pour un arpent de terre. Or, il n’y a que 30 % de planteurs qui sont propriétaires de leurs terres. Pour les 70 % restants qui doivent payer un bail de location, il est difficile pour eux d’aller dans cette direction », indique Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association. Et c’est loin d’être le seul facteur qui affectera la production de légumes et les prix en 2019.

« Chaque année, le nombre de planteurs diminue et nous avons un gros problème de disponibilité de main-d’œuvre. Ce qui a un impact sur la superficie de légumes sous culture et la production », indique notre interlocuteur. Les chiffres sont révélateurs. La production de légumes dans le pays a chuté de 120 000 tonnes en 2012 à 92 000 tonnes en 2017 (Ndlr : les chiffres de 2018 ne sont pas encore disponibles). Une production qui devrait chuter davantage en 2019, ce qui fera grimper les prix. « Il faudra aussi compter davantage sur l’importation de légumes en 2019 », ajoute Kreepalloo Sunghoon. Et qui dit légumes importés, dit aussi prix plus coûteux !


Parole aux producteurs et importateurs

Quels sont les facteurs qui risquent d’influer sur les prix en 2019 ? Doit-on s’attendre à de grandes variations de prix ? Éléments de réponse !

Lawrence Wong (directeur de La Trobe Ltd) : « Les prix resteront stables »

Lawrence Wong

« Avec un dollar qui est assez stable, les prix devraient rester inchangés en 2019 », avance Lawrence Wong. La demande, poursuit le directeur de La Trobe Ltd, restera certes forte, mais la production devrait suivre sur le marché mondial.

Salim Sulliman (General Manager de Margarine Industries) : « Il y aura un ajustement de prix »

Salim Sulliman, General Manager chez Margarine Industries, est catégorique. « Il y aura un ajustement de prix sur certains produits en raison d’une hausse de plus de 20 % de nos coûts de production et de distribution (hausse du prix du diesel, paiement du salaire minimal, hausse des prix des matières premières) », prévient notre interlocuteur. Il fait ressortir que sa compagnie n’a pas augmenté ses prix en 2018. « Nous allons devoir ajuster les prix en 2019 afin de couvrir les frais de nos opérations. Nous travaillons là-dessus. Les nouveaux prix seront en vigueur en début d’année », avance Salim Sulliman.

Sonny Wong (General Manager-Commercial chez Innodis) : « Le taux de change jouera un rôle important sur la volatilité des prix »

Sonny Wong, General Manager-Commercial chez Innodis, avance qu’il est difficile de prévoir l’évolution des prix des commodités. Ceux-ci, ajoute-t-il, dépendent principalement de l’offre et de la demande au niveau mondial, et qui peuvent être affectés par des conditions climatiques ou même politiques. « Ce qui est certain, c’est que le taux de change entre la roupie mauricienne et les principales devises étrangères jouera un rôle important au niveau de la volatilité des prix. Nous suivons tous les paramètres de près afin d’acheter au bon moment et avec le bon fournisseur. Notre objectif principal est de proposer des produits sains et de qualité à des prix compétitifs sur le marché mauricien », conclut Sonny Wong.  

Julien Fleurot (Commercial Manager de Panagora) : « Le facteur climatique peut affecter la production »

Julien Fleurot, Commercial Manager de Panagora, indique que la compagnie n’a pas prévu de variations à la hausse ou à la baisse des prix pour les prochains mois, en dehors des opérations promotionnelles. « Les changements de prix dépendent d’une série de facteurs, notamment le taux de change de la roupie et le cours des commodités sur les marchés mondiaux », souligne-t-il. Il y a également le facteur climatique, ajoute Julien Fleurot, qui peut affecter la production. « Ainsi, en cas de fortes pluies, voire de cyclones, il est possible que les prix des salades et des légumes frais soient affectés », conclut-il.

 

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