La façon dont le dossier dans l’affaire BAI a été géré, l’impulsion qu’il veut donner pour un centre financier de renom international et les implications au niveau mondial sous l’administration de Donald Trump sont les sujets qui ont dominé la première intervention officielle du nouveau ministre des Services financiers jeudi.
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Sudhir Sesungkur n’a pas mâché ses mots. Le nouveau ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance a exprimé des craintes sur la façon dont le dossier de l’ex-BAI a été géré. C’était lors de l’International Customs Day 2017 à Mer-Rouge, le jeudi 26 janvier.
Le ministre n’est pas passé par quatre chemins pour s’exprimer sur cette affaire. « En tant que nouveau ministre, je dois prendre connaissance du dossier BAI. Ce n’est pas uniquement moi qui ai exprimé des craintes quant à la façon dont le dossier a été géré. C’est une opinion généralisée au niveau de la population qui a le sentiment que ce dossier a trop traîné », a-t-il déclaré.
D’ailleurs, a-t-il précisé, c’est la raison pour laquelle il est important qu’il prenne connaissance de ce qui a été fait jusqu’à présent. Il s’agit, dit-il, de l’un des dossiers de ce ministère le plus polarisé ces deux dernières années. « Il mérite une attention particulière. »
Une autre priorité du ministre est de faire du pays un centre financier de renom international. « C’est le plus grand challenge. Pour obtenir la confiance des investisseurs étrangers, il faut que nos régulateurs et nos institutions aient les ressources nécessaires pour qu’ils puissent opérer. La Financial Services Commission est sans Chief Executive Officer depuis deux ans », a-t-il expliqué.
Sans compter, dit-il, les événements qui ont eu lieu sous l’ancien régime et qui ont détruit l’image du pays ainsi que la confiance des investisseurs étrangers. « L’affaire BAI a mis en doute le fonctionnement et l’efficacité de nos systèmes de contrôle. Il faut donner à ce secteur sa vitalité et cela viendra avec des institutions fortes dotées de compétences pour créer la confiance », a-t-il soutenu. Le ministre a poursuivi que le litige commercial n’est pas quelque chose de nouveau. « Ce n’est pas moi qui l’ai inventé. Il y a des divergences et des malentendus entre les partenaires », a-t-il indiqué.
Autre sujet abordé par Sudhir Sesungkur : Donald Trump élu président des États-Unis. Le ministre estime que l’on doit se préparer à tout. Idem, dit-il, en ce qui concerne le Brexit. « Le nouveau président des États-Unis estime qu’il faut d’abord considérer l’intérêt de son pays en premier. Cela signifie qu’il peut prendre des actions protectionnistes.
Il peut remettre en question des accords bilatéraux et de libre-échange. Donc, dans le monde, il y a une tendance protectionniste. Heureusement que la Chine prône le libre-échange. Toutefois, si des changements surviennent, ils affecteront le commerce mondial et les petits pays comme Maurice. De ce fait, il est important que l’on se prépare à ces éventualités. Ce n’est pas la fin du monde s’il n’y a pas le renouvellement de l’AGOA », a-t-il conclu.
Le procès intenté au ministre des Services financiers reporté à mars
Un expert-comptable réclame la somme de Rs 32 millions au nouveau ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur ainsi qu’à son épouse. Selon Udaysingh Taukoordass, cette somme représente sa part de profits au sein de la firme Mazars et des dommages de Rs 25 millions. Le litige a été appelé le jeudi 26 janvier devant la Master and Registrar de la Cour suprême, Shameem Hamuth-Laulloo.
L’avoué Omar Bahemia a présenté une motion pour amender la plainte en réclamation de dommages. Le défendeur Sudhir Sesungkur, qui n’était pas présent à l’audience, devra indiqué, par le truchement de ses hommes de loi, sa position quant à la demande d’amender la plainte. L’affaire a été renvoyée au 9 mars. Le nouveau ministre des Services financiers s’est expliqué mercredi sur Radio Plus concernant la réclamation de son ex-partenaire en affaires. « C’est un simple litige commercial. Il n’y a aucune enquête sur moi », a souligné le ministre.
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