Pallavi Gungaram : de Miss Mauritius à actrice sur Amazon Prime Video

Ancienne Miss Mauritius, Pallavi Gungaram, 31 ans, brille aujourd’hui sur les écrans internationaux, notamment dans la série « Satta – The Online Scam », récemment diffusée sur Amazon Prime Video. Une aventure cinématographique qui marque un tournant dans le parcours de cette Mauricienne installée aux États-Unis.

C’est en 2013, à seulement 19 ans, que Pallavi Gungaram est propulsée sous les projecteurs en remportant le titre de Miss Mauritius. Elle représente ensuite le pays à Miss Univers, une expérience qui, selon elle, a profondément influencé sa trajectoire de vie. « Cette expérience a façonné ma vision du monde et de moi-même. Représenter un pays entier à cet âge m’a donné un grand sens des responsabilités. Cela m’a rendue plus compétitive, plus déterminée à m’améliorer constamment. Cette victoire a renforcé ma confiance en moi. Gagner un concours sans formation formelle m’a prouvé que je pouvais accomplir tout ce que je voulais », dit-elle.

Aujourd’hui, elle réside en Caroline du Nord, aux États-Unis, depuis 2018, après un parcours académique et professionnel bien rempli. « Je suis venue aux États-Unis pour mes études. J’ai poursuivi un BSc en administration des affaires et j’ai obtenu mon diplôme en 2022. J’ai déménagé à Washington D.C. en 2016, puis en Caroline du Nord en 2018, où je vis depuis », explique-t-elle.

Professionnellement, elle occupe le poste de directrice des ventes et du marketing, un rôle qui lui permet de collaborer avec des clients issus de secteurs divers, allant d’un centre de soins esthétiques (Med Spa) à une entreprise informatique. « Mon expérience dans divers domaines me permet d’apporter une expertise variée selon les besoins de chaque projet », souligne-t-elle.

Sa passion : le cinéma

Cependant, au-delà du monde des affaires, c’est le 7e art qui fait battre son cœur. Une passion qui l’a récemment menée à incarner Lucy, un personnage secondaire, mais marquant dans la série « Satta – The Online Scam ». Il s’agit d’une production indienne mise en scène par Sanjay Sharma, frère du célèbre réalisateur Anil Sharma (Gadar). Le casting comprend : Zarina Wahab, Abhimanyu Singh, Ahem Sharma, Samiksha Bhatnagar, Brijendra Kala, entre autres.

Dans la série, Lucy est une figure énigmatique, dont les intentions restent floues jusqu’à la fin. Proche du protagoniste Taimur (interprété par Abhimanyu Singh), elle agit comme sa confidente et sa protectrice, prête à tout pour lui. « Lucy est une femme forte, calme, calculatrice et redoutablement efficace dans l’action. J’ai adoré l’incarner, surtout dans les scènes d’action intenses », raconte Pallavi avec enthousiasme. De plus, elle ne s’est pas contentée de jouer : elle a réalisé toutes ses cascades elle-même, y compris les poursuites en voiture.

« Les scènes d’action ont demandé un effort particulier. J’ai fait toutes mes cascades moi-même, y compris les poursuites en voiture. J’ai dû m’entraîner au kickboxing, à la manipulation d’armes, etc., en peu de temps. Un autre défi a été la confiance en moi. Travailler avec des acteurs expérimentés était intimidant au début. J’ai dû apprendre à faire confiance au processus et à m’affirmer dans le rôle », ajoute la trentenaire.

Le résultat ? Une performance saluée par le public, avec une note de 8,7 sur IMDb.  « Venir d’un tout autre milieu, sans aucun contact dans l’industrie, et décrocher un rôle aussi important, avec une belle visibilité, c’est un vrai rêve devenu réalité. Cela prouve que la passion et la persévérance peuvent mener loin », confie-t-elle.

Cependant, « Satta » n’est pas sa première incursion dans le monde du cinéma. Avant cela, elle a joué dans le clip musical « Señorita » avec le groupe Bombay Vikings (Neeraj Shridhar). Elle a également participé à la production et à l’interprétation du court-métrage « Punita », qui a remporté la 2e place à l’IFP 2023.

Son amour pour le cinéma remonte à loin. « J’ai toujours eu une passion profonde pour les arts de la scène, mais à l’époque de l’école à Maurice, il y avait peu d’opportunités pour développer cet intérêt », dit-elle. Puis, une fois installée aux États-Unis, elle reprend le mannequinat, puis décide d’aller plus loin en explorant le jeu d’acteur. 

Après ses études, elle rejoint une agence de talents locale et décroche le rôle principal dans un film indépendant intitulé « Ocracoke ». « Nous avons tourné la moitié du film, mais la pandémie de Covid-19 a interrompu le projet, qui a été mis de côté. Je n’ai pas abandonné. J’ai poursuivi ma passion en allant à Mumbai, où j’ai suivi une formation en art dramatique et obtenu un diplôme d’actrice. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans l’industrie cinématographique hindi », indique-t-elle.

Trouver le juste équilibre

Depuis, les projets s’enchaînent. Elle joue dans le court-métrage « Catfight » (à paraître sur Amazon Mini), où elle incarne Tony, un rôle intense dans un film qui a déjà remporté plusieurs prix internationaux. Elle a également un petit rôle dans « Covid Stories », une production de Zee avec Richa Chadha et Sumeet Vyas, ainsi qu’un rôle secondaire dans le long métrage marathi « Jwala ». Elle apparaît aussi dans le clip musical « Jo Raasta » aux côtés du chanteur Javed Ali. « Peu importe la taille du rôle, je sais que c’est ma voie. Que ce soit à Maurice ou ailleurs, je suis ouverte à toutes les opportunités », avoue-t-elle.

Toutefois, derrière cette ascension artistique, Pallavi Gungaram admet que tout n’est pas toujours simple. Elle confie : «  Pour être honnête, je ne pense pas avoir trouvé un véritable équilibre. Ce métier demande un engagement total. Ma vie personnelle (relations, finances, santé) en a été affectée, mais je crois profondément en ce que je fais, et c’est ce qui me pousse à continuer ».

Et lorsqu’on lui demande un conseil pour les jeunes Mauriciens qui rêvent de percer dans le cinéma, elle répond avec humilité : « Franchement, je cherche encore des conseils moi-même ! Il n’y a pas de parcours tout tracé dans cette industrie. Chacun a son propre chemin. Ce qui compte, c’est la raison pour laquelle tu veux faire ça. Avec du travail, de la passion et des sacrifices, sans oublier le destin, tout est possible. C’est un monde imprévisible ».