Depuis la publication du rapport Lam Shang Leen, le vendredi 27 juillet, de nombreux policiers et douaniers ne cachent pas leur sentiment de démotivation. Les critiques portant sur le fonctionnement de leurs unités sont étalées sur la place publique. Si certains parlent d’un travail continu, d’autres disent attendre un nouveau système, ou préfèrent rester neutres : « ankor pe etidie, pa ankor fini etidie bien bien la ».
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À la Customs Anti-Narcotics Section (Cans), la démotivation plane depuis la publication du rapport de la commission d’enquête sur la drogue. « Nous travaillons dur, mais les conclusions du rapport ont eu un effet démotivant à la Cans. Les critiques de la commission sur la manière de procéder des douaniers ont été vilipendées. Par exemple, la mention de l’absence de chiens renifleurs dans la salle d’arrivée de l’aéroport. Les conclusions du rapport sont à l’étude », laisse-t-on entendre.
Les responsables planchent sur les mesures appropriées. « Mais cela prendra du temps », dit-on. Le Défi a contacté de nombreux agents. « Mood off isi », laissent entendre ceux qui luttent contre l’entrée de la drogue sur le territoire. Mais le mot d’ordre reste : « Travay la bizin kontinie ». L’équipe qui a participé aux saisies conséquentes de drogue, au port comme à l’aéroport, maintient le cap : « Nous continuerons à traquer les mules et à intercepter les colis de drogue. »
Même son de cloche à l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Après les conclusions du rapport, l’heure est à l’étude des recommandations. Si certains affichent un sentiment de déception, d’autres suggèrent un changement de méthodes. « Le terme ‘disbanding’ est un peu fort, on aurait pu dire ‘restructuration’ », lâche un officier. Connu pour son sérieux et son efficacité, il met en garde : « Nous devons penser à un meilleur système au plus tôt, sinon les trafiquants jubileront. »
Un haut gradé accueille ces recommandations. « Ailleurs, les unités antidrogue fonctionnent différemment ». La transformation de l’Adsu en une cellule indépendante ne peut exclure l’aide de la police. « Si ena enn loperasion dan enn site, nou pou bizin komando, GIPM, SMF, SSU ek NCG ». Il concède toutefois qu’il est temps de s’adapter aux équipements high-tech. Le système actuel requiert l’intervention d’un magistrat lors de certaines missions de l’Adsu.
Accès aux données téléphoniques
« La proposition est bonne, plus besoin de déranger un magistrat à trois heures du matin », affirme-t-il. Dans la nouvelle National Drug Investigation Commission (NDIC), les vérifications/contrôles téléphoniques seraient facilités pour ceux qui combattent le trafic de drogue. « Accéder aux données téléphoniques d’un membre d’un réseau de trafiquants est primordial. Il faut nous en faciliter l’accès. Exemple, lors d’une opération de Controlled Delivery, où les contacts locaux prennent rendez-vous avec leurs passeurs par téléphone. »
« Il est dommage qu’on ne reconnaisse pas nos efforts », disent des éléments de la Cans. Le Défi a sollicité une réaction auprès de sources officielles à la Mauritius Revenue Authority (MRA), lundi, mais en vain. Et aux Casernes centrales, notre requête n’a pas été approuvée par le bureau du commissaire.
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