Période de fêtes : pas de frénésie dans les supermarchés

La frénésie d’achats n’est pas au rendez-vous cette année-ci. C’est ce que constatent les patrons de supermarchés et hypermarchés. Selon ceux interrogés, les produits de base l’ont emporté sur le luxe. D’autres constatent une baisse au niveau de la fréquentation.

La modération semble être de mise, même en cette période de fêtes. Si les patrons de supermarchés n’ont pas encore fait leur bilan des ventes dans leurs commerces - chose qui sera faite début janvier - ils notent d’ores et déjà des différences par rapport à l’année dernière.

Si chez les uns, l’on note une baisse notable de la fréquentation, chez d’autres, on remarque que les produits de luxe sont délaissés.

« Les clients favorisent les produits de base. Le luxe se vend moins. Je remarque également une baisse dans la vente de boissons alcoolisées et de chocolat. Heureusement que l’introduction de la taxe sur le sucre a été reportée, sinon cela aurait été la catastrophe », dit Ignace Lam, Chief Executive Officer des supermarchés Intermart.

Muryoodeen Fauzee, président du conseil d’administration de Dreamprice, affirme que la situation était « catastrophique avant Noël ». Interrogé par Le Défi Quotidien, lundi après-midi, le patron de Dreamprice, qui compte 30 supermarchés à travers le pays, confie « je n’ai jamais vu un 24 décembre comme cela en une vingtaine d’années. Ce qu’on voit cette année n’a rien à voir avec l’année dernière ».

Dans un premier constat, Muryoodeen Fauzee parle d’une baisse de 20% au niveau de la fréquentation. Chiffre qui reste cependant à être confirmé à l’heure des bilans, vers le 5 janvier.

« Normalement, les gens ont déjà commencé à acheter. On va voir cette semaine si les gens vont davantage se déplacer », ajoute-t-il.

Qu’en est-il de la tendance au niveau des produits achetés ? « Les clients optent plutôt pour des produits de base », livre Muryoodeen Fauzee. Son constat est donc le même que celui fait par Ignace Lam, d’Intermart.

Ceux qui ont l’habitude de fréquenter les supermarchés peuvent remarquer que les ventes n’ont pas vraiment décollé ou que du moins, l’ambiance n’est pas la même que pour les années précédentes. Alors qu’habituellement, les supermarchés font le plein, y compris en soirée car la plupart restent ouverts pour du « late night shopping », cette année-ci, dans certains commerces, il n’y a qu’une poignée de clients qui se baladent dans les rayons pour faire leurs emplettes.

« De toute ma carrière, je n’ai jamais vu ça. Certes, une partie de mes clients sont des touristes, mais les autres sont des Mauriciens. Non seulement, il n’y a pas un seul touriste, à cause des frontières qui restent fermées aux touristes de courte durée, mais les Mauriciens aussi ne sont pas là. Au lieu d’ajouter des caissières, j’ai dû en mettre moins cette année », confie le propriétaire d’un supermarché de la côte ouest.
Est-ce que des régions sont moins affectées que d’autres ? Les patrons de super- et hypermarchés constatent qu’il n’y a pas d’exceptions à la règle. « La tendance est plus ou moins la même partout », confirme Muryoodeen Fauzee.